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Elimination de la pauvreté : Une journée à Manéga pour refuser la misère

Publié le mercredi 18 octobre 2006 à 07h47min

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Le mouvement « Aide à toute détresse (ATD)/Quart monde » a célébré, dimanche 15 octobre 2006 à Manéga dans la province de l’Oubritenga, la Journée mondiale pour l’élimination de la pauvreté. Une délégation d’adultes et d’enfants en rupture familiale ont affirmé leur refus de la misère.

Le 17 octobre de chaque année (depuis 1987), le monde entier commémore la Journée mondiale pour l’élimination de la pauvreté. Elle est placée en 2006 sous le thème : « Ensemble, luttons contre la pauvreté ». Le mouvement « Aide à toute détresse (ATD)/Quart monde » a choisi, dimanche 15 octobre 2006, le village de Manéga dans la province de l’Oubritenga pour célébrer l’événement.

Le choix de cette localité revêt un caractère symbolique pour le mouvement. Elle abrite la dalle africaine des droits de l’Homme. Aussi Manéga est le village de Maître Frédéric Titinga Pacéré, l’initiateur de celle-ci et défenseur des droits de l’Homme. La dalle de Manéga est une réplique de celle de Trocadéro à Paris (France) pour inviter les hommes à la solidarité et au partage en vue de vaincre la misère.

Une délégation d’adultes, d’enfants en rupture familiale et d’enfants Tapori (partage en indien) ont quitté Ouagadougou pour se joindre à la population de Manéga pour « ensemble lutter contre la pauvreté ». « Nous ne parlons pas d’Union africaines ni d’Union européenne ni américaine, mais plutôt d’une Union mondiale dans le refus de la misère, dans la dignité et le partage réciproque », ont-ils clamé.

Pour le coordonnateur de ATD/Quart Monde-Burkina Faso, François Soubeiga, le déplacement sur Manéga se veut une invite et une prise de conscience à s’engager dans des actions visant l’épanouissement de l’homme ou le rétablissement de sa dignité.

« La où les hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’Homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré », a indiqué le Père Joseph Wrésinski, fondateur de ATD/Quart monde, le 17 octobre 1987 au Trocadéro à l’occasion du rassemblement des défenseurs des droits de l’Homme. A travers des témoignages, des femmes et des hommes, vivant jadis dans la misère, ont expliqué le combat qu’ils ont mené pour se débarrasser du fardeau de la pauvreté.

Ainsi, des domestiques de maison récupérés par des centres d ’accueil ont pu apprendre un métier et ouvrir des ateliers.

La célébration de l’édition 2006 de la Journée mondiale pour l’élimination de la pauvreté coïncide avec le Xe anniversaire de la pose (février 1996) de la dalle de Manéga.

La jeunesse du mouvement ATD/Quart monde a saisi l’occasion pour rendre hommage à Maître Frédéric Titinga Pacéré pour ses actions personnelles en vue d’améliorer les conditions de vie des hommes.

Jolivet Emmaüs


Le Mouvement international ATD/Quart monde

Le mouvement ATD/Quart monde est une ONG internationale qui invite personnes et institutions à rejoindre les très pauvres dans leur combat quotidien pour se libérer de la misère. Il agit pour l’avènement d’une société où la dignité de chaque être humain sera reconnue et où l’extrême pauvreté et l’exclusion sociale auront disparu.

Le mouvement ATD/Quart monde a été fondé en 1957, dans un bidonville près de Paris (France), par le père Joseph Wrésinski (1917-1988), un homme dont l’enfance a été marquée par les humiliations et les privations de la grande pauvreté que subissait sa famille, mais aussi par le courage de celle-ci. Son questionnement était simple : « Ce que je dis, ce que je pense, ce que je fais, est-ce que cela sert réellement aux plus pauvres ? Est-ce que nos actions, nos projets sont réellement pour tous » ?

ATD/Quart monde est aujourd’hui présent dans 30 pays en Asie, en Europe, en Afrique et en Amérique, et a des correspondants dans plus de 100 pays à travers un réseau d’échanges et de partage d’expériences, le « Forum Permanent : extrême pauvreté dans le monde ». Il travaille sur le terrain avec des personnes et des communautés dans des zones défavorisées, souvent tenues à l’écart, en milieu urbain comme dans les campagnes.

Il mène des projets très variés : santé, savoir dans la rue, initiation au métier, accès aux nouvelles technologies, chantiers communautaires, défense des droits, etc. Dans tous ces projets, les personnes qui vivent l’extrême pauvreté sont considérées comme des acteurs essentiels de la lutte contre la pauvreté.

Une des priorités du Mouvement est d’introduire les plus pauvres comme des partenaires dans tous les lieux où les hommes réfléchissent au développement social, économique, culturel de nos sociétés. Cela commence par la participation pleine et entière à la vie de leur communauté. Cela suppose aussi qu’ils puissent s’associer avec d’autres, se former, prendre la parole et apporter leur contribution sur les grands défis de notre temps.

Pour réaliser sa mission, le Mouvement s’appuie sur tous ceux qui ont l’expérience de la pauvreté et la refusent jour après jour. Il appelle à leurs côtés des personnes de tous âges, de différents milieux et de différentes cultures, formées à des professions différentes. Certaines d’entre elles engagent tout ou partie de leur vie auprès des plus pauvres, on les appelle « volontaires permanents ». D’autres s’engagent dans leur milieu social, professionnel ou culturel.

Plus de 100 000 amis à travers le monde luttent pour améliorer la compréhension mutuelle entre les plus exclus et le reste de la société, développer des solidarités et susciter de nouveaux engagements en faveur d’une société plus juste et plus équitable. ATD/Quart monde est à l’origine de la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre, reconnue officiellement par les Nations unies en 1992. Cette journée invite l’ensemble du grand public à entendre la voix des pauvres et à s’associer avec eux pour refuser la misère.

Sidwaya

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