LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

RPF : Pour un gouvernement de transition avant les législatives 2007

Publié le vendredi 13 octobre 2006 à 08h04min

PARTAGER :                          

Dans la déclaration ci-après, le président du Rassemblement patriotique du Faso (RPF), Abraham Nignan, préconise un gouvernement de transition avant les législatives de 2007.

Présidentielle du 13 novembre 2005. Municipales du 23 avril 2006. Et bientôt les législatives de 2007. Qu’ont pu démontrer les partis dits de l’opposition durant les deux premières échéances ? Que pourront-ils montrer aux électeurs après les législatives de 2007 ? Ces questions restent posées. Et comme nous l’avions dit depuis le début, ceux qui ont accompagné le parti au pouvoir aux différentes élections ont mis en exergue la complicité qu’ils ont toujours su entretenir avec Blaise et son équipe.

Et aujourd’hui, ils ne peuvent qu’être considérés comme les véritables coupables de cette crise qui a fait de notre pays son nid. Ils ont aidé le président sortant à rebeloter, à continuer à régner sans foi ni loi. Ils ont fait de lui un roi et du Burkina son royaume. Il ne pourra donc qu’être heureux de continuer ce qu’il a commencé depuis sa prise du pouvoir. Et les populations de notre pays qui s’attendaient à le voir changer de stratégie et de technique de gouvernance devront s’y habituer. Si on l’a voté, c’est parce qu’on trouve qu’il fait du bon travail sur le terrain ou parce que les votants n’ont pas trouvé mieux que lui.

Et c’est logique, aucun parti dit de l’opposition n’oserait refuser cette thèse. Et plus Blaise durera au pouvoir, plus les choses se compliqueront. La crise s’installe : la flambée des prix, les impôts frappent tout le monde, les Burkinabè ne sont plus en sécurité à cause des braquages, vols et autres pratiques néfastes qui briment et écartent les plus faibles et les plus intègres.

Ils ne sont plus en sécurité parce que les prix des produits montent au jour le jour et ils sont toujours mis devant les faits accomplis. A qui la faute ? A l’opposition qui ne joue pas franc jeu ? Aux populations qui ont décidé de laisser la politique aux politiciens ? Tout compte fait, les résultats sont là. Et nos compatriotes continuent leur voyage en enfer. Ces promesses miroitées hier sont aujourd’hui oubliées, mais elles referont sûrement surface à l’approche des prochaines législatives.

"Blaise Compaoré est devenu un poison pour notre pays"

Blaise Compaoré est devenu un poison pour notre pays et la durée de son règne lui a permis d’infiltrer tous les rouages de notre société, notre économie et tout le système politique. Aujourd’hui, hormis les syndicats et une partie de la population, aucun parti politique dit de l’opposition n’a osé lever le doigt pour dénoncer la dérive du pouvoir. Abraham Nignan, président du Rassemblement patriotique du Faso (RPF), a toujours été celui qui a dénoncé les projets néfastes du CDP et de ses alliés.

Il a également été celui qui a appelé les partis qui se réclamaient de l’opposition radicale à réfléchir avant de se lancer dans ce qu’ils ont appelé la bataille pour le pouvoir. Ils se sont engagés sur un terrain qu’ils ne maîtrisent pas et ont légitimé ainsi un pouvoir qui n’a que trop duré et n’a pu, après plus de 20 ans de pouvoir, faire avancer le pays d’un pas. Le classement du PNUD en est une preuve indéniable. 20 ans de pouvoir, 20 ans de crimes abominables, 20 ans de détournements de deniers publics et de corruption, 20 ans d’abus de pouvoir, etc.

Tout régime qui s’accroche au pouvoir pendant plusieurs décennies laisse après lui des empreintes indélébiles négatives. C’est un constat et ce n’est pas Blaise qui fera l’exception, lui qui, après le décès de Gnassingbé Eyadema, a dû jouer au pompier au Togo. Il y a eu également le cas de Mobutu au Zaïre. Ce sont des exemples qui doivent attirer notre attention et nous amener à prendre des dispositions pour éviter que notre pays n’emboîte le pas à ces pays en guerre aujourd’hui.

Les Burkinabé doivent impérativement penser à prévenir cette crise qui commence à poindre à l’horizon. Les partis politiques en place doivent cesser d’avancer masqués et réclamer un dialogue franc avec le pouvoir en place en vue de créer un gouvernement de transition dont le premier ministre viendra d’un parti de l’opposition. C’est cette cohabitation qui permettra l’organisation de législatives transparentes et crédibles en 2007.

Hormis cette option, vrais faux opposants, pseudo-opposants et marionnettes du pouvoir iront, encore une fois, se faire ridiculiser dans leur région, leur ville et village, dans leur secteur et même dans leur famille. La honte a été bue lors de la dernière présidentielle et des dernières municipales.

La conclusion est claire et crève même l’œil. Pourquoi notre peuple a-t-il osé donner plus de 80 pour cent de ses voix à un homme qui a sucé son sang et installé un système qui n’avantage que ses proches ? La réponse est toute simple : l’opposition burkinabé n’est pas crédible. La leçon qui émerge des mauvais résultats obtenus par les partis devrait nous amener à revoir nos méthodes. Travailler à ne plus tomber dans les mêmes erreurs que celles commises lors des dernières échéances.

Montrer que l’opposition burkinabè s’appuie sur le passé pour fonder le futur. Amener les populations à reconnaître qu’il y a encore des hommes dignes de foi dans notre pays, des hommes qui permettront à notre pays de retrouver sa fierté d’antan. Qui pourrait succéder à Blaise s’il ose un jour quitter le pouvoir ? Certains diront qu’il n’y a pas de Burkinabé capable de gérer l’après Blaise...

Eh bien, ils font fausse route. Les Burkinabè capables de gérer notre pays et d’assurer plus sainement son avenir sont nombreux. Mais auront-ils le temps d’utiliser les urnes pour arriver à leur fin ? C’est non ! Non, parce que le roi du Burkina est actuellement en train de préparer ses héritiers et comme il a toujours su le faire, il attendra le bon moment pour agir. Que nos compatriotes ne s’étonnent pas si d’aventure, François Compaoré, frère de Blaise Compaoré aspire un jour au rang de premier magistrat de notre pays.

A propos du port du casque

Autre fait qui a marqué la vie du pays et sur lequel le RPF n’a pas donné son avis : le port du casque. Une trouvaille de l’équipe Compaoré qui est considérée par certains comme un excès de zèle au niveau du pouvoir et par d’autres comme une stratégie initiée par « la famille présidentielle » pour s’enrichir. C’est l’occasion pour notre parti de donner sa vision de cette option et d’y trouver la solution idoine.

Que Simon Compaoré et le ministre Djibril Bassolet arrêtent de nous divertir. Il est vrai que la sécurité des usagers de la route est une préoccupation, mais n’exagérons pas. Que ceux qui disent être préoccupés par les problèmes de la circulation s’attaquent au fléau par la racine. Que font-ils pour limiter la vitesse au niveau des usagers de la route ? Les voies empruntées ne sont-elles pas aujourd’hui très « petites » ou même dépassées ?

Lors de sa dernière sortie, le ministre Djibril Bassolet a annoncé la suspension temporaire de la mesure, le temps d’amener les populations à prendre conscience de la situation et... ensuite le port obligatoire du casque. Le RPF, après avoir réfléchi sur « le problème », se propose de le résoudre une fois pour toutes. Nous nous engageons à fournir autant de casques qu’il faut aux usagers de la route du Burkina à condition que ceux qui ont institué cette mesure nous donnent une facture qui permet d’en voir le coût et qui permet de connaître le nombre de Burkinabé concernés par la mesure. Le RPF se chargera de dégager les ressources nécessaires pour y remédier.

Abraham Nignan

Président du Rassemblement patriotique du Faso (RPF)

N.B. : Le titre est de la rédaction

Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance