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XIe Sommet de la Francophonie : Un « plan directeur » de l’éducation adopté

Publié le jeudi 5 octobre 2006 à 08h27min

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Réunis à Bucarest en Roumanie les 28 et 29 septembre derniers, autour du thème « L’éducation et les nouvelles technologies de l’information », les chefs d’Etat et de gouvernement de l’espace francophone ont, à travers la Déclaration dite de Bucarest, adopté ce que l’on pourrait appeler « un plan directeur » de l’éducation dans l’espace.

« Convaincus » donc que l’éducation « socle du développement durable » constitue un droit fondamental et « déterminés » par ailleurs à « renforcer » leur action pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) par la mise en œuvre des résultats du Forum mondial sur l’éducation de Dakar (2000)et de la déclaration sur l’éducation pour tous de Jomtien (1990), les chefs d’Etat ont décidé de donner à l’éducation une position prioritaire dans les programmes de gouvernement en lui consacrant les ressources budgétaires adéquates équitablement reparties .

Une éducation conçue comme « une activité porteuse d’identité, de valeurs et de sens, ce qui implique qu’elle ne soit point « objet de commerce ». Elle mérite « une approche plus globale fondée sur la dignité et l’émancipation humaine ». Il faut, de ce fait, former les enseignants, intensifier la coopération régionale et développer les « stratégies de reforme et de développement des systèmes de formation professionnelle et technique ».

En droite ligne dans l’esprit du thème, ils ont préconisé « d’agir contre les inégalités numériques persistantes par la mise en place d’infrastructures de base et d’accès au Net ». De nouvelles procédures seront mises en place pour dynamiser le Fonds francophone des inforoutes et favoriser la contribution des réseaux de radios et de télévisions à l’effort d’éducation et de formation.

Autant de mesures qui vont lutter contre « la faible scolarisation au Sud » et les déperditions y constatées et accélérer ainsi la lutte contre la pauvreté. « L’élargissement du savoir humain, le partage des connaissances » et le plein épanouissement de l’ensemble de ses membres, la Francophonie ne déroge pas à ses principes fondateurs.

Une dimension politique ?

Des principes au rang desquels la construction de la paix, le renforcement de la sécurité et le souci d’un développement durable et harmonieux dans le cadre d’un système multilatéral démocratique fondé sur le droit international figurent en bonne place. D’où cette condamnation « sans réserve » du terrorisme et cette réaffirmation de l’attachement à la démocratie.

Aussi, la Francophonie soutient l’action du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU en coopérant avec lui et appuie les mécanismes régionaux de protection des droits humains notamment la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples et se déclare partisane de la liberté d’opinion et du renforcement de la gouvernante politique.

La lutte contre la corruption, contre l’impunité et l’indépendance de la justice figure en bonne place dans son agenda. D’où cette revue de détail des foyers de crises qui secouent l’espace et vont du Liban au Togo, Haïti, la Mauritanie etc. Sur les crises majeures telles que le Liban et la Côte d’Ivoire, les chefs d’Etat ont déploré dans la première, « la tragédie et appelé à « une cessation totale des hostilités et noté dans la seconde que le processus de sortie de crise n’a pas progressé en dépit des progrès enregistrés depuis décembre 2005.

Tout en « regrettant » le report des élections du 31 octobre 2006 et les nombreux blocages ainsi que le manque de volonté réelle des acteurs politiques ivoiriens, l’OIF promet de « s’impliquer fortement » dans la recherche d’une solution durable avec la CEDEAO, l’UA et l’ONU. On notera que sur le Liban des « bisbilles » franco-canadiennnes (le Canada demandait la prise en compte des victimes de guerre israéliennes) ont amené d’aucuns à s’interroger sur la vocation politique de la Francophonie (lire par ailleurs).

Pour autant, les chefs d’Etat ont pu adopter cinq résolutions portant sur le Fonds mondial de la solidarité numérique, le déversement des déchets toxiques à Abidjan, les migrations internationales et le développement, le positionnement d’une force onusienne en république Centrafricaine et sur le changement climatique. Rendez-vous pouvait dès lors être pris pour octobre 2008 à Québec au Canada pour le XIIe sommet.

Boubacar SY,
(Envoyé spécial à Bucaret)

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