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MESSRS : " Sans rien, nous ne ferons rien "

Publié le mercredi 4 octobre 2006 à 07h08min

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Le ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS) est l’un des ministères les plus sévères en matière de traitement de ses agents. Ce ministère s’illustre de plus en plus par des décisions lourdes de conséquences notamment dans la gestion des stagiaires sortant de l’ENS/UK.

Depuis l’année dernière, c’est la pagaille dans la gestion de l’intégration des stagiaires sortants de l’ENS/UK, Ex-ENSK.

En effet, la promotion 2003-2005 avait eu maille à partir avec le MESSRS pour raison de mise en SND abusive, ce qui avait à l’époque provoqué des remous qui avaient alors conduit le ministère à revoir sa copie. Dès la fin de leur formation en juillet 2005, les stagiaires sortant de l’ENSK avaient été placés en SND dès la fin du mois de septembre 2005 et cela à leur insu et à l’insu de la Direction générale du SND. Conséquence, les sortants de l’ENSK qui s’attendaient à un rappel calculé sur la base de six (06) à sept (07) mois sur le salaire de base, furent épouvantés quand on leur brandit des maigreurs en février 2006.

Cette année encore, la promotion 2004-2006 de l’ENS est confrontée à cette calamité et pour cause : avant même la transmission intégrale de leur dossier d’engagement à la fonction publique, le DRH du MESSRS convoque clandestinement des stagiaires sortants pour leur signifier que la promotion sera mise en SND à partir du mois d’octobre 2006 et que le rappel en décembre se fera sur la base de deux (2) mois de salaire de base et de trois (03) mois de rappel du pécule SND (30 000 F CFA). Une affiche collée au ministère invite d’ailleurs ceux qui désireraient obtenir un ajournement de leur SND d’octobre à janvier 2007, à déposer une demande dans ce sens à la Direction générale du SND. La Direction du SND avoue n’être au courant de rien. Quel est ce ping-pong ?

Traditionnellement, à leur sortie de l’ENSK, les professeurs avaient droit à un rappel en décembre calculé sur la base de six (06) mois de salaire de base avant d’entamer leur SND en février de l’année suivante. Cette mesure permettait aux nouveaux professeurs de s’équiper, donc de pouvoir s’intégrer rapidement à leur milieu, tout en leur permettant d’apparaître comme des gens dignes de respect. Au demeurant, cette condition est nécessaire pour une bonne image de l’enseignant en général et du professeur en particulier, ce qui a une répercussion sur la « réceptivité » de son message en classe.

Les nouveaux errements du MESSRS sont de nature à mettre en danger ce qui apparaît comme un acquis des générations précédentes, c’est pourquoi ils doivent être dénoncés. En effet, à quoi servira un rappel de deux cent mille (200.000 F CFA) à un professeur qui aurait souffert plus d’une année devant ses élèves si l’on tient compte du non-redéploiement des stagiaires après leurs examens.

En plus, au nom de quelle législation le ministère en charge de l’Enseignement secondaire place-t-il des agents en SND sans en référer à la Direction générale du SND ? Peut-on placer un agent en SND alors que ce dernier n’a pas encore reçu sa décision d’engagement ? Que des experts nous répondent !

En tout état de cause, la promotion 2004-2006 dénonce cette situation et ne ménagera aucun effort pour s’opposer à cette tentative de clochardisation des nouveaux professeurs ; en sus, elle ne bougera pas d’un iota tant qu’une réponse claire n’est pas apportée à ses préoccupations.

Nous avons une seule conviction : le rappel de décembre doit être calculé sur la base de six (06) mois de salaire de base, le SND quant à lui n’interviendra qu’en février 2007, comme cela était de coutume. Nous en appelons à monsieur le ministre afin qu’il résolve cette préoccupation pour nous permettre de dispenser nos élèves d’un éventuel boycott des cours, car « sans rien, nous ne ferons rien ».

Le DRH du MESSRS doit quant à lui se ressaisir et traiter les dossiers des sortants de l’ENS avec diligence et respect, sinon nous nous engageons à « mettre du sable dans son akieké ».

Au regard de ce qui précède, toute situation qui naîtrait de cette affaire n’engagerait pas notre responsabilité. Nous voulons seulement du respect pour les stagiaires sortants de l’ENS/UK. Notre revendication n’est pas la mer à boire, les agents du MEBA en bénéficient déjà.

Pain et liberté pour le peuple !

Ouédraogo Issa,
professeur d’histoire - géographie au Lycée départemental de Piéla

L’Observateur

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