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COTE D’IVOIRE : La descente aux enfers

Publié le vendredi 26 mars 2004 à 07h17min

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Jusqu’où ira la Côte d’Ivoire ? Les Ivoiriens n’oublieront pas de
sitôt les affrontements d’hier. Les principes fondateurs du
consensus ont été foulés au pied et le pays est à nouveau
plongé dans une terrible zone de turbulence. Récit d’une folle
journée

Les forces de sécurité ivoiriennes ont abattu au moins 16
manifestants au début de la grande manifestation de
l’opposition dans les rues où patrouillaient les chars et blindés
de l’armée, ont affirmé des témoins et des responsables de
l’opposition, le gouvernement démentant pour sa part avoir des
victimes dans les rangs de la police ou de l’armée.

Selon Djedje Mady, porte-parole du PDCI (parti démocratique
de Côte d’Ivoire, ex-parti unique) a fait état de 16 morts, d’un
"grand nombre de blessés par balles" et d’un nombre inconnu
d’arrestations.
Selon Bacongo Cissé, porte-parole du principal parti
d’opposition, le RDR (Rassemblement des républicains), les
manifestants ont été tués dans différentes parties de la ville, où
les forces de sécurité cherchaient à disperser la foule. Au moins
deux des victimes ont été abattues par un hélicoptère de l’armée
dans le quartier de Port Bouet (sud de la ville), a-t-il ajouté.

Le cadavre ensanglanté d’un policier gisait dans la rue du
quartier d’Abobo (nord). Membre d’un groupe qui avait
commencé par tirer sur les manifestants avant d’être pris en
chasse par la population, ce policier a ensuite été acculé par la
foule. Mady Traore, un habitant, a raconté : "il est entré dans une
cour. Nous avons défoncé la porte et l’avons rattrapé, le frappant
avec une brique. Quand il est tombé, un de nos amis l’a abattu".

Auparavant, les forces de sécurité avaient tenté également de
bloquer le rassemblement. Ils "ont encerclé la mairie pour
empêcher les gens de se regrouper. Ils étaient prêts à
commencer à défiler, des centaines de gens", a raconté
Tiediane Ouédraogo, garde de sécurité vivant dans le quartier et
interrogé par téléphone. Selon lui, la police anti-émeutes a tiré
des gaz lacrymogènes, tandis que l’on entendait des tirs, un
autre homme précisant que la police tirait en l’air.

"La manifestation va continuer. Nous ferons tout ce que nous
pouvons pour arriver au Plateau", a ajouté Bacongo Cissé, en
reférence au quartier du centre où se trouvent le palais
présidentiel et les principaux ministères.
Cette manifestation, organisée malgré l’interdiction officielle
pour réclamer l’accélération de l’application des accords de paix
de Marcoussis, est le premier mouvement de protestation de
grande ampleur organisé contre le gouvernement du président
ivoirien Laurent Gbagbo depuis la fin de la guerre civile l’an
dernier. On craignait qu’elle ne dégénère en violences.

Source : AP


Les rebelles quittent le gouvernement

Les ex-rebelles ivoiriens ont annoncé jeudi la suspension de
leur participation au gouvernement de coalition, pour protester
contre la mort de manifestants de l’opposition tués à Abidjan.
"Nous avons suspendu notre participation au
gouvernement(...)parce que les forces de sécurité ont ouvert le
feu à Abidjan", a expliqué à Reuters Guillaume Soro, dirigeant
politique du mouvement rebelle, par téléphone de Bouaké,
deuxième ville du pays, qui est aux mains de la guérilla.

Des policiers tués

Deux agents de la police ivoirienne ont succombé jeudi à des
blessures par balles après des affrontements avec des
partisans de l’opposition qui se rassemblaient à Abidjan en
prévision d’une manifestation interdite, a déclaré un porte-parole
militaire de la présidence.
"Deux policiers avec de graves blessures par balles ont été
évacués vers l’hôpital", a indiqué Désiré Dakoury. "On vient juste
de me confirmer que les deux policiers ont succombé à leurs
blessures", a-t-il ajouté.

Selon l’un des organisateurs de la manifestation appartenant
au RDR, ce sont trois agents qui auraient été tués à Abobo,
dans les faubourgs d’Abidjan. Une foule les a pris à partie à la
suite d’une rumeur selon laquelle un enfant aurait été tué par les
forces de l’ordre, a-t-il précisé.

Kufuor pour le report des élections

Si la marche prévue ce jour degenerait cela n’arrangerait pas la
Côte d’Ivoire et risque de jouer sur le devenir de ce pays. Cette
décision de marche retardera la venue des forces Onusiennes
et changerait les dates des prochaines élections. Nous
sommes venus rencontrer le président de la République et les
autres parties de ne pas gêner le processus de paix. Nous
estimons que notre action a été comprise, et nous repartons
chez nous avec le sentiment que tous ont compris notre
démarche.

Sources : Reuters, L’Intelligent d’Abidjan

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