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Rentrée politique : Les députés prisonniers des perspectives de 2007

Publié le samedi 30 septembre 2006 à 09h23min

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Les députés burkinabè ont regagné l’hémicycle hier mercredi 27 septembre pour les travaux de la deuxième session ordinaire de l’année en cours. Comme il est de coutume aussi, la rentrée parlementaire est précédée de la tenue par les groupes parlementaires de leurs journées dont l’une des dernières a été celle du CDP.

Là encore, il s’agit d’une répétition générale, sauf que les activités de cette année 2006 portent une charge politique bien précise.

En effet, l’Assemblée nationale entre dans la dernière ligne droite pour le renouvellement des mandats de ses membres. La troisième législature en cours arrive à terme au mois de mai 2007. Or, la donne politique a connu un chamboulement depuis maintenant une année. Ce ne fut pas une révolution, mais le fait était assez important pour conduire à un changement de comportement de certains acteurs de la scène politique nationale.

En effet, si par le passé le parti majoritaire était le principal fils chéri du Ziniarus feuillus, ce n’est plus totalement le cas avec l’entrée en scène de l’ADF/RDA qui, bien que se réclamant de l’opposition, a mobilisé ses troupes pour l’élection du président sortant.

Ce soutien vaut ce qu’il vaut en termes de voix, mais il fait peser une menace sur la place du CDP auprès du manitou. Conscients de cette nouvelle donne, les députés CDP ont visiblement choisi de s’attirer les bonnes grâces du chef de l’Etat, comme pour lui demander de se rappeler à leurs bons souvenirs. Pour tout dire, plus qu’une préparation de la rentrée parlementaire, les députés CDP préparaient leur avenir politique.

En fait c’est le parti tout entier qui fait la cour au « grand patron » pour reconquérir la place de choix. Certains signes ne trompaient pas par rapport à cette intention du parti majoritaire. Le choix du thème « Pour une bonne contribution des élus CDP à la mise en uvre du programme quinquennal : le progrès continu pour une société d’espérance » n’est-il pas assez révélateur ? Ensuite, les allocutions des responsables du groupe et les documents introductifs de travail sont émaillés de citations de Blaise Compaoré, au point que certains se demandaient s’il s’agissait vraiment de membres de Parlement censés avoir une certaine indépendance vis-à-vis de l’exécutif.

Or, même si on peut lui faire quelques critiques, on doit aussi reconnaître que le groupe parlementaire CDP a rempli convenablement sa mission au Parlement ; de nombreux observateurs ont relevé que Kanidolo et son groupe ont su hausser le ton par moments. Ils ont réussi à être complices sans tomber dans la compromission avec l’exécutif. D’où les interrogations sur les attitudes en ce mois de septembre.

La réponse est que les députés avaient plutôt la tête aux législatives de 2007. En quelque sorte, c’est le militantisme qui a pris le pas sur la qualité de député. Ainsi les élus du parti majoritaire ont-ils choisi d’être des relais pour faire remonter les doléances de la base aux instances de décision, c’est-à-dire au gouvernement et à la Présidence du Faso. Les élus CDP espèrent que cette débauche d’énergie sera appréciée à sa juste valeur par qui de droit qui, à son tour, saura leur renvoyer l’ascenseur.

Cependant, une telle attitude aura l’inconvénient de continuer d’entretenir l’amalgame entre les rôles constitutionnels du député et celui que lui collent à tort les populations. Il est illusoire de penser qu’un député puisse se détacher de son parti au point d’ignorer les visions politiques de celui-ci, mais trop de soumission affaiblit le Parlement et tue le débat démocratique. Vivement que les élus CDP s’en souviennent pour ne pas laisser les angoisses liées aux élections législatives prendre le pas sur les travaux de la deuxième session budgétaire.

Adam Igor

Journal du jeudi

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Vos commentaires

  • Le 30 septembre 2006 à 17:19 En réponse à : > Rentrée politique : Les députés prisonniers des perspectives de 2007

    Un sacrifice individuel, un devoir national. Aux partis politiques de faire mieux :
    Pourquoi toute l’opposition burkinabé ne fera pas comme le PS en France. Que le meilleur gagne, que l’opposition soit un seul parti politique au Burkina. Voilà l’honneur qui indique qu’il y a un sacrifice. A defaut, nous allons appeller les jeunes à ne plus voter. Finis la democratie destructive. Que voulons nous avec cent partis politiques, quelle honte et pourtant la France c’est à un pas du Burkina et on la visite chaque jour.

    Le future de la jeunesse, la vie des citoyens, l’honneur de la patrie et l’avenir de la nation ne vous regardent même pas. C’est le signe fort qu’indique cette irresponabilité politique. Faite mieux et on vera la suite, construisons un Etat et non une poubelle.

    Voiçi l’exemple à suivre :

    PARIS (Reuters) - Lionel Jospin et François Hollande hors course, le tiercé final des candidats à l’investiture présidentielle du Parti socialiste s’est précisé.

    Seul un doute plane sur la capacité de Jack Lang à rassembler les 30 parrainages requis. Dominique Strauss-Kahn a annoncé sa candidature vendredi. Laurent Fabius devrait faire de même dimanche.

    Dans un entretien au Dauphiné Libéré, le premier secrétaire du PS explique son forfait avec quasiment les mêmes mots que l’ancien premier ministre, jeudi.

    "Je ne serai pas un candidat de plus car je suis au service de mon parti et non l’inverse", dit François Hollande qui regrette qu’un "rassemblement" ne se soit pas fait "autour du premier secrétaire ou de celui, ou celle, qui aurait entraîné l’accord général".

    Désormais simple arbitre de la course à l’investiture, le compagnon de Ségolène Royal promet de veiller à ce que le candidat, ou la candidate, "porte le projet du PS".

    Vendredi soir à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), la favorite des sondages s’est projetée au-delà de la primaire socialiste pour l’investiture.

    Elle a lancé sa "mission de conquête pour la France" avec pour seule échéance avril 2007 et non le vote des militants, le 16 novembre.

    "J’accepte d’assumer cette mission de conquête pour la France et les épreuves qui vont avec et dont je veux protéger ma famille", a-t-elle dit dans un discours de 40 minutes lors duquel elle a évoqué le "désir de France", le pacte républicain "à refonder" et la nation à de nombreuses reprises.

    "Les Français ne veulent pas d’une fausse rupture, ce dont on a besoin c’est d’un vrai changement appuyé sur un impérieux devoir d’invention afin de construire le progrès pour tous et le respect pour chacun", a-t-elle lancé à l’adresse de Nicolas Sarkozy, le président de l’UMP, dont elle n’a pas cité le nom.

    "MOI J’AIME SÉGOLÈNE !"

    Son entourage annonce le lancement d’un appel "d’au moins 2.000" élus socialistes la semaine prochaine, dont de nombreux présidents de conseils généraux.

    Selon Patrick Mennucci, proche de la présidentiable, 50 premiers secrétaires fédéraux sont aux côtés de Ségolène Royal, qui disposerait de 130 signatures d’élus du Conseil national.

    Egalement sûrs de leur fait, les partisans de Dominique Strauss-Kahn poursuivent l’orchestration médiatique de l’entrée en campagne de leur champion, qui avait annoncé dès septembre 2005 qu’il serait candidat. Samedi, trois de ses proches devaient aller déposer la candidature de l’ancien ministre de l’Economie au siège du PS, à Paris, rue de Solférino.

    Les lettres cachetées doivent être envoyées avant mardi 15h00 (13h00 GMT). La liste des candidats à la candidature devrait être annoncée dans la foulée à l’issue d’une réunion du bureau national puis entérinée lors d’une réunion du Conseil national samedi prochain.

    Laurent Fabius n’a rien changé à son programme. Il doit faire sa "déclaration" à Fleurance, dans le Gers, dimanche en fin de matinée après avoir débattu avec des chercheurs réunis pour leur université d’automne. Son entourage travaille à l’organisation d’un meeting de soutien dimanche à Pantin.

    Reste l’inconnue Lang. L’ancien ministre de la Culture a affirmé vendredi qu’il disposait des 30 signatures requises.

    Fin août, François Hollande disait qu’il serait "indigne" du PS de contraindre Jack Lang à se retirer pour des "raisons administratives", laissant entendre qu’il aiderait le député du Pas-de-Calais à réunir ses signatures.

    Bruno Leroux, secrétaire national du PS chargé des Elections, estime que les déclarations des présidentiables sur les parrainages n’engagent qu’eux-mêmes tout en "n’imaginant pas" que Jack Lang n’ait pas ses parrainages.

    Membre du courant majoritaire aux congrès de Dijon, en 2003, et du Mans, en 2005, Jack Lang n’a jamais formellement compté ses troupes.

    Dans l’hypothèse d’un ralliement de dernière minute, il a l’avantage de n’avoir prononcé d’anathème contre aucun des trois candidats déclarés. Ancien proche de Laurent Fabius, il a répété à de nombreuses reprises son admiration pour Ségolène Royal. "Moi, j’aime Ségolène", a-t-il clamé début septembre.

    Donald

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