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Ouverture du 11e Sommet de la Francophonie : Quelle éducation pour les générations futures ?

Publié le vendredi 29 septembre 2006 à 07h48min

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Le 11e Sommet de l’espace francophone s’est ouvert jeudi 28 septembre 2006 à Bucarest autour de la problématique de l’emploi des TIC dans l’éducation. Des nombreux discours qui ont marqué cette cérémonie d’ouverture dont celui du président du Faso, Blaise Compaoré, une constante se dégage : la nécessité de bâtir une société de l’information et du savoir qui tienne compte du respect de l’identité et de la reconnaissance de l’autre.

Ouvrant les travaux du 11e Sommet de l’espace francophone après le mot de bienvenue du président roumain Traian Basescu, le Premier ministre Calin Popescu Tariceanu a d’emblée, indiqué qu’en tant que "question vitale", l’éducation doit être "citoyenne". La dignité et la liberté de la personne humaine se transmettant par son biais, elle constitue de ce fait, un "enjeu important pour les pays en voie de développement ou la jeunesse représente la majorité de la population. Il a appelé à la construction" d’une société du savoir pour tous," ce qui passe par l’établissement de "lignes directrices" dans ce domaine.

Comme s’ils s’étaient passé le mot, Blaise Compaoré après avoir salué les valeurs "d’ouverture et de partage" du peuple roumain a, abordant le thème du Sommet, souligné "l’urgence des réformes des systèmes éducatifs en vue de valoriser l’investissement humain". "L’éducation étant la clé de voûte du développement, l’intégration du multimédia dans les programmes d’enseignement favorise une diversification des sources de connaissances et de formation adaptées aux nouveaux emplois".

Une révolution qui ne doit cependant pas "occulter les besoins de première nécessité que sont le livre et la documentation non virtuelle" (soutien de la chaîne du livre et encouragement de l’édition sous toutes ses formes). Au-delà de la réduction de la fracture numérique (qui est une manifestation de l’iniquité des relations internationales), se pose "la nécessité de construire une solidarité active et plus concrète en rapport avec les grandes questions mondiales et la vie au quotidien des populations".

Si la Déclaration de Ouagadougou a permis à la Francophonie d’exprimer "sa détermination à apporter sa contribution à la résolution des problèmes mondiaux", l’élargissement souhaité de cette solidarité aux questions commerciales multilatérales "notamment au cycle de négociations à l’OMC, renforcerait davantage les capacités de développement des pays du Sud."

Liberté-Justice-Egalité

"Assassinés" par les subventions aux agriculteurs occidentaux, ceux d’Afrique, handicapés par ailleurs par des moyens modestes y gagneraient beaucoup. Dans le domaine de l’éducation, la situation est à l’avenant avec l’état végétatif des systèmes d’éducation manquant du minimum et produisant pour la plupart des diplômés prêts au chômage. L’enseignement à distance devient une "solution intéressante" qui peut devenir une nouvelle "malédiction" s’il y a "inadaptation d’avec le contexte social et culturel dans nombre de nos Etats".

Dépravation des moeurs, xénophobie, criminalité transfrontalière" guettent nos pays et, la mise en place d’un Observatoire sur l’utilisation du Net dans l’enseignement apparaît essentielle". Il faut donc aller à la modernité "dans la solidarité et le respect de l’autre. "Il faut mettre fin à "l’homogénéité et aux standards". Dans ce sens, "les efforts doivent être poursuivis dans le sens de la promotion du français, des langues partenaires et du dialogue des cultures et des civilisations". Aussi, la Francophonie doit approfondir le dialogue et la coopération avec les autres espaces linguistiques.

Paraphrasant Abdou Diouf, Blaise Compaoré a indiqué que "si tous les Etats devaient parler la même langue, penser de la même façon, agir de la même manière, le risque serait trop grand de voir s’instaurer un système totalitaire". La promotion des langues nationales, a-t-il rappelé, permettra le "développement harmonieux et inclusif des communautés de base dans les pays du Sud". En définitive, le président du Faso en a appelé à un société de l’information et du savoir qui magnifie l’universel sans passer par pertes et profits ni pervertir les identités. Toi et moi pour un monde meilleur, diraient les jeunes dont l’avenir est en discussion à Bucarest.

Boubakar SY,
Envoyé spécial à Bucarest

Sidwaya

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