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Conférence ministérielle de la Francophonie : Youssouf Ouédraogo salue la solidarité francophone

Publié le mercredi 27 septembre 2006 à 08h00min

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Youssouf Ouédraogo

Lors de la 22è session de la Conférence ministérielle de la Francophonie tenue à Bucarest hier, le ministre burkinabè en charge des Affaires étrangères est revenu sur les grandes décisions prises lors du Sommet de Ouagadougou en 2004 et a esquissé au passage, ce que le Burkina Faso entend du thème du présent sommet.

D’entrée de jeu, Youssouf Ouédraogo a indiqué qu’il ne doutait pas du « succès éclatant » du Sommet de Bucarest, en raison de sa minutieuse préparation. Après avoir rendu un « vibrant hommage » au S.G. de l’OIF, Abdou Diouf, candidat à sa propre succession, il est revenu sur le Sommet de Ouagadougou dont il a rappelé les grandes conclusions.

On retiendra que l’OIF a pu se doter d’un cadre stratégique décennal, d’une programmation quadriennale et d’une nouvelle charte qui lui confèrent une personnalité juridique. Durant la présidence du Burkina, beaucoup de crises qui déchiraient l’espace francophone ont été résolues (Haïti, RD-Congo)et d’autres comme la Côte d’Ivoire sont en passe de l’être. Mais, l’exemple le plus illustratif de la solidarité francophone se trouve être « le dialogue inter-togolais à Ouagadougou ».
L’accord politique global qui en a résulté doit être mis au crédit du président du Faso qui s’y est personnellement impliqué.

Pour une Francophonie de développement

Autres chantiers engagés au cours de la présidence burkinabè la question de la dette des pays du Tiers-monde, la mise en place de mécanismes de financement en faveur du développement durable dans les pays du Sud ainsi que les négociations à l’OMC. Le ministre burkinabè a, en outre, souhaité la ratification de la convention sur la diversité culturelle adoptée par l’UNESCO. Le volet panafricaniste du discours ministériel a consisté en un plaidoyer pour l’admission du Ghana et du Mozambique dans la famille francophone.

Se penchant sur le thème du présent sommet, Youssouf Ouédraogo a souligné que ses « mots-clés » se trouvent dans la Déclaration de Ouagadougou sur le développement durable.
L’éducation reste une priorité dans les pays du Sud, mais « la modicité » des moyens constitue un handicap à l’atteinte des objectifs.

Il a donc souhaité que la mise en oeuvre de la Déclaration de Bucarest permette d’une part, de réaliser une synergie d’action au sein des opérateurs de la Francophonie afin de venir en appui aux systèmes éducatifs, et d’autre part d’intensifier les efforts de recherche de financements auprès de potentiels bailleurs.

Il a aussi souhaité que « des programmes ambitieux » soient développés tous azimuts...afin de permettre « une appropriation réelle des TIC par les populations bénéficiaires » afin de résorber ainsi la fracture numérique.

Les ministres ont, par ailleurs, soumis à l’attention des chefs d’Etat et de gouvernement des projets de résolution sur le déversement des déchets toxiques à Abidjan, sur les migrations internationales et le développement et sur le Fonds mondial de solidarité numérique.

Il ont aussi donner leurs avis sur les différentes demandes d’adhésion (domaine réservé des chefs d’Etat). Des points comme la relance du français dans le monde, le Projet de déclaration de Bucarest, l’évaluation du Haut conseil de la Francophonie, le barème des contributions statutaires, la date de la 62è session (le 12 décembre 2006 à Paris) ont également retenu leur attention.

Boubakar SY


Les à-côtés du Sommet

* Bucarest « l’américaine »

Si le Sommet de la Francophonie se tient dans la capitale roumaine, celle-ci n’en affiche pas moins son fort penchant pour « l’American way of life ». Fast food à tous les coins de rue(la nourriture y est insipide) « teen-agers » en jeans-baskets et l’anglais qui règnent en maîtres, voilà le quotidien de la vie bucarestoise. Seuls l’architecture de la ville avec son air de « petit Paris » et de nombreux chiens errants viennent rappeler que nous sommes loin de New York et de Los Angelès.

* Les lei en attendant l’euro

La rentrée de la Roumanie dans l’UE est prévue pour le 1er janvier 2007. L’euro régnera alors en maître dans le pays mais à l’heure actuelle, ce sont les lei(singulier leu) qui y ont cours. Avec un euro, vous obtenez à peu près 3,55 lei. La vie est donc « moins chère » pour ceux qui ont le « blé » européen mais gare aux arnaqueurs qui sont prêts à tout pour se faire un peu de gombo.

* Transition en douceur vers le capitalisme

Après plus de quatre décennies de régimes communistes, la Roumanie a « viré » dans l’économie de marché avec la chute du mur de Berlin. Une transition qui ne va pas sans mal pour de nombreux Roumains avec des mendiants à certains coins de rue et une prostitution discrète quoique visible. Mais à côté, les signes de l’opulence se font voir notamment à Uneara Shop, le grand marché de Bucarest où se côtoient produits de l’Ouest et articles roumains. Un big bazar où la « middle-class » roumaine vient faire son marché, le samedi soir.

* Les arts et la culture français s’affichent

Pendant la semaine qui a précédé le Sommet de la Francophonie, la culture française et plus généralement francophone était à l’honneur à Bucarest. Musique avec l’orchestre philharmonique de Roumanie(à l’honneur, Debussy, Ravel et George Enescu), expositions avec le Musée national d’art qui proposait oeuvres de sculpteurs roumains et photographies et dessins français et théâtre au Théâtre national Albert Camus avec des représentations de la Cantatrice Chauve. Des spectacles et des expositions qui ont drainé du monde avec au bout, un rayonnement de la culture française en Roumanie.

* La Roumanie en deuil

La Roumanie pleure la mort du jeune réalisateur de cinéma, Cristian Nemescu, mort dans un accident de la circulation le 25 août dernier.
Malgré son jeune âge (27ans), il s’était affirmé comme le leader de la nouvelle vague des cinéastes roumains avec ses œuvres Mihai et Cristina, Mécano, tous deux des courts-métrages remarquables de maîtrise et de beauté pathétiques.
Le 25 août, un chauffeur « fou » au volant d’une Porche a donc fauché le jeune talent à qui des hommages sont rendus un peu partout à travers le pays

* L’opposition donne de la voix

Un groupe d’opposant roumains a investi les abords du parlement roumain où n’a cessé d’invectiver ledit parlement traité de « négateur » des droits humains.
Au temps de Ceaucescu, cela aurait été impensable, preuve que la démocratie a du bon. Gare cependant aux « travers nationalistes » et à la nostalgie de l’époque où c’était à chacun selon ses besoins, le pays devant rentrer dans l’UE avec les exigences démocratiques que cela comporte.

Sidwaya

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