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Musique : Pata-Pata DJ, la voix qui créa « Papa Bakala »

Publié le samedi 23 septembre 2006 à 08h54min

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Pata-Pata DJ alias « chef du village Molokaï, le dernier rempart » est l’un des quatre mousquetaires du groupe musical, « Les AS-DJ ». Il est celui à qui les mélomanes burkinabè ont tout simplement fait allégeance pendant ces vacances 2006 pour son esprit de créativité. « Papa Bakala » lui a valu son pesant d’or.

Sidwaya Plus (S.P.) : Comment vous est venue une telle inspiration ?

DJ P.P. : L’inspiration est venue comme tout autre inspiration. « Bakala », ce n’est pas une chanson qui a été préparée ou écrite.

C’est une inspiration qui m’est venue au cours de ma fonction de DJ dans ma cabine. Je l’ai enregistrée et remise à Bakala lui-même. Les DJ en ont fait une duplication ; et petit à petit cela a dépassé les frontières du pays.

S.P. : Avez-vous songé à faire un maxi à partir de ce titre ? Ou l’idée vous est venue tardivement. (Et qu’en est-il du succès commercial) ?

DJ P.P. : L’idée est-elle venue un peu tard ? Je pense que non. Parlant de succès commercial, je n’en ai pas connu... Quand c’est bien, les gens aiment et tout le monde cherche à en posséder. Et c’est comme ça que c’est parti comme sur des rails... Et les pirates et les disquaires ont commencé leur business. C’est que je n’ai pas songé vite à faire un maxi parce que le milieu du show-biz est un peu compliqué. Peut-être beaucoup de gens ne savent-ils pas ce que c’est.

Si vous remarquez, c’est parce que cette musique est acoustique, dansante, que les gens l’aiment, en plus de la voix que j’ai posée là-dessus ; cette musique donc, n’est pas la mienne.

Elle est d’un autre artiste que j’ai pris « en boucle » ; les DJ appellent ça un jingle. C’est une version instrumentale que l’on boucle et qui tourne en rond, et permet de chanter là-dessus.

Et donc, tout de suite, je pouvais déclarer au BBDA et sortir l’album. Mais la musique ne m’appartenant pas, je courais le risque d’être poursuivi juridiquement.

Aujourd’hui j’ai réalisé un attakakou pour un « vieux père ». Et vu que cette année 2006, il n’y avait rien sur le plan artistique comme l’année passée avec Ahmed Smani, Yoni, Bezou... J’ai alors décidé (avec le conseil d’amis, de proches...) de reprendre « Bakala » sous une autre version.

Ainsi je suis rentré en studio avec une autre version de « Bakala » en plus de quelques titres pour en faire un maxi qui est déjà sur le marché.

S.P. : Pour revenir à votre métier de DJ, il n’est pas donné à n’importe qui de le faire... Comment vous vient l’inspiration ; comment gérez-vous ce phénomène d’inspiration tous les jours ?

DJ P.P. : Comme vous l’avez remarqué, c’est vraiment difficile. Je pense que tout part du début. Quand on opte pour un métier, c’est qu’on l’aime et l’on y met. Pour notre cas, il faut s’arranger de telle sorte à avoir l’esprit libre avant d’aller vaquer à cette occupation qui est ton métier... Tu arrives dans la boîte (cabine) où tu joues, les gens ne savent pas avec quel esprit tu es venu.

Dans les maquis les gens aussi viennent avec leur état d’âme. Mais on s’y met quand même. L’inspiration nous vient du public, tu l’observes et vite tu te fais une idée de la « tendance » à adopter, des paroles qu’il faut placer. Tout est vraiment étudié. Tout cela part d’une base. Aujourd’hui bon nombre de jeunes veulent s’y mettre. Ils doivent savoir que ce n’est pas facile.

S.P. : Où en êtes-vous avec le groupe « Les AS-DJ » ?

DJ P.P. : On est toujours ensemble. Quand on appartient à une équipe, il y a des règles à respecter. C’est la même chose pour le groupe artistique.

D’abord disons qu’au départ nous avons dit que les « AS-DJ c’est tous pour un et un pour tous ». C’est une porte. C’est un groupe qui est ouvert mais à la fois fermé. C’est-à-dire qu’un, peut partir.

Dans ce cas, on ouvre pour une entrée, et dès qu’il y a un autre, on boucle.

Chacun de nous à son talent et sa particularité. On peut faire un single ou aller en solo, mais n’empêche que le groupe demeure. La preuve c’est qu’avant la fin de l’année scolaire, nous sommes entrés ensemble en studio.

L’album sera mixé sur place ou en Europe avec la complicité de la productrice. Je veux dire que le groupe reste soudé. Tout le monde va bien.

S.P. : Vous possédez un sobriquet assez complexe tout de même : « le chef du village Molokaï, le dernier Rempart ». Expliquez-nous un peu à quoi cela rime ?

DJ P.P. : « Pata-Pata DJ », « le chef de village Molokaï », « le dernier Rempart ». Ce n’est pas un sobriquet que je me suis donné ici. Je suis arrivé de la Côte d’Ivoire avec ce nom. Bon nombre de DJ aujourd’hui à Ouagadougou savent qu’à Abidjan aussi, j’étais un maillon important de la chaîne. Ce nom m’a été donné par des amis comme ça un jour. En moi, ils ont trouvé quelqu’un qui parle très peu mais qui intervient en dernière position et d’une manière judicieuse.

Je n’ai jamais voulu me mettre au devant des choses, j’ai toujours donné mon point de vue en dernier ressort. Avant, on m’appelait « Garincha » un autre surnom. Lorsqu’ils se sont aperçus que je suis quelqu’un qui intervient en dernière position, ils ont pensé à « chef de village Molokaï » (tranquille). J’aime beaucoup m’amuser, mais quand je me retire, on ne me reconnaît plus.

Je peux passer assez de temps sans broncher. Et c’est comme ça que depuis lors, c’est Pata-Pata DJ, « chef de village Molokaï » (tranquille)... Et ça me plaît.

Vous savez, il y a des petits noms comme ça, qui agissent et lorsque tu réponds véritablement, ça fait bon usage quoi...

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 juillet 2009 à 02:32, par TEKPEHI En réponse à : Musique : Pata-Pata DJ, la voix qui créa « Papa Bakala »

    salut ;
    je me nomme Oscar LOBA et je suis un jeune étudiant ivoirien et je suis très heureux de lire cet article sur quelqu’un que j’ai vu commencé la carrière de Dj ici à Abidjan. mais je pourrais encore aller loin en arrière pour dire que c’est depuis que nous sommes tout petit que ce monsieur aime la chanson.
    je suis un de ses amis d’enfance. nous sommes dejà perdus de vius plusieurs fois et retrouvés, mais cette fois-ci je ne savais pas comment le retrouver jusqu’a ce que je tombe sur cet rematrquable article.
    il fut un moment où il animée dans une radio de place (fréquence 2 CI) et puis ila disparu soudainement. je l’ai cherché mais en vain. c’est pourquoi je suis très heureux ce soir de vous envoyer cette missive esperant avoir gain de cause. je veux rentrer en contact avec lui, Dj Pata-Pata.
    Ah ! un sécret.. ses petits noms quand on était petits au village."GBALA GNATO" ou encore "BIENTÖT LES VACANCES". quant à moi c’est"TEKPEHI", il s’en souviendra.
    merci de lui transmettre mon message.
    je suis au 08 84 42 52

    • Le 15 avril 2010 à 17:27, par kalifamour En réponse à : Musique : Pata-Pata DJ, la voix qui créa « Papa Bakala »

      Pata pata ton vieux père Doum C il se souviendra je remercie l auteur de ce article et je passe par vous de transmettre mes encouragement a ce jeune doué depuis son jeune age a Abidjan je profite de vos colonne donne mon mail a mon petit kalyshcheich@hotmail.com aidez moi a le retrouve
      pata courage ok

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