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Côte d’Ivoire : Gbagbo veut jouer à Samory Touré

Publié le jeudi 21 septembre 2006 à 08h23min

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Laurent Gbagbo

Tel l’Almany Samory TOURE s’adressant à ses sofas pour leur signifier qu’il ne bougera plus d’un iota face au conquérant colonial, GBAGBO qui aime à se comparer aux grands personnages historiques de l’Afrique, à son armée par le biais de ses officiers supérieurs réunis pour lui réitérer leur allégeance, a tenu un discours de guerrier.

Il a pourfendu cette ONU-là même qui est pour beaucoup dans son maintien sur son fauteuil présidentiel et signifié son refus d’accepter les décisions qu’elle viendrait à prendre concernant la Côte d’Ivoire. « Bori bana », le cri de guerre de l’Almany flatterait-il GBAGBO ? Il est petit pour ça dirait-on là-bas.
Hier, 19 septembre, a consacré le quatrième anniversaire de la crise ivoirienne et rien de concret pour l’instauration de la paix et la réunification de la Côte d’Ivoire ne point à l’horizon tant on patauge dans la fange qu’a créée la farine de l’enfarineur, boulanger dit-on, des bords de la lagune Ebrié.

Oui, il faut le lui reconnaître, GBAGBO a la peau dure et comme le sphinx, il semble souvent renaître de ses cendres car chaque fois que le pays veut cheminer vers le bout du tunnel, ce qui assurément ne présage rien de bon pour lui, il trouve la parade replongeant tout dans le flou, l’incertitude. Ainsi, il demeurera président jusqu’à ce qu’un autre soit élu et à qui il sera disposé à remettre le pouvoir comme le stipule la Constitution ivoirienne. C’est ce qu’il dit ; encore faut-il qu’il permette au jeu démocratique de se faire dans la sérénité.

Abstraction faite de tous les louvoiements et jeux de dupes dont le « Christ de Mama » est maître d’œuvre depuis Marcoussis jusqu’à Prétoria, GBAGBO est resté lui-même, acceptant (toujours par « erreur » comme il le dit) avec enthousiasme ce qu’il rejettera un laps de temps après lorsque certainement il aura jugé de ses conséquences pas favorables pour son maintien au pouvoir et pour la quiétude de sa cour.

Ainsi a-t-il manœuvré pour l’échec ou en tout cas le retard dans la mise en œuvre qui devait débuter le 14 avril 2005 de l’opération DDR (Désarmement - Démobilisation - Réinsertion). Cette opération qui doit permettre de régler la situation de 48 000 combattants semble un serpent de mer et que dire des audiences foraines devant régulariser la situation de personnes « déchues » arbitrairement de leur nationalité ivoirienne ?
GBAGBO et ses affidés qui du reste avaient contesté le fichier électoral de 2000 sur la base duquel il a été « mal élu » lui trouvent aujourd’hui des vertus.

Pour eux, les audiences foraines qu’ils avaient acceptées sont une voie détournée pour brader la nationalité ivoirienne et de ce fait constituer un fichier électoral bancal, pas à leur avantage car, on le voit bien, ceux qu’ils ont exclus et qui sont réellement des Ivoiriens seront remis dans leur droit et alors, on imagine où peuvent aller leurs voix. Donc, le fichier de feu le Général GUEI est aujourd’hui bon même une demi-douzaine d’années après. Il suffit, avance-t-on, de le dégrossir des noms de ceux passés ad patres et juste d’y ajouter quelques autres de ceux qui à l’époque n’avaient pas l’âge de voter. Ainsi, les conditions ne seraient-elles pas réunies pour que rebelote légitimement le sous-officier de réserve, Laurent Koudou GBAGBO, chef suprême de l’armée ivoirienne ?

Comme c’est triste pour la Côte d’Ivoire ! D’erreurs en erreurs avec la complaisance de la Communauté internationale, le président GBAGBO a innové dans la gouvernance de son pays. La partition de la Côte d’Ivoire, ce n’est pas son problème ; il se contentera de ce qui lui reste, les autres peuvent faire de leur portion ce qu’ils veulent ; les moutons seront bien gardés pourvu que personne ne l’inquiète « chez lui ».

C’est ce que laissent percevoir jusqu’à présent ses façons de faire et ses récentes diatribes à l’encontre de l’ONU et de son GTI (Groupe de travail international) ne sont pas pour démentir le fait. L’homme n’a pas besoin que l’ONU fourre son nez dans « ses affaires » et pour cela la réunion de l’Organisation mondiale qui se tient aujourd’hui 20 septembre ne le concerne pas ; il ne fera pas le déplacement de New-York.

Tel l’Almany Samory TOURE s’adressant à ses sofas pour leur signifier qu’il ne bougera plus d’un iota face au conquérant colonial, GBAGBO qui aime à se comparer aux grands personnages historiques de l’Afrique, à son armée par le biais de ses officiers supérieurs réunis pour lui réitérer leur allégeance, a tenu un discours de guerrier. Il a pourfendu cette ONU-là même qui est pour beaucoup dans son maintien sur son fauteuil présidentiel et signifié son refus d’accepter les décisions qu’elle viendrait à prendre concernant la Côte d’Ivoire. « Bori bana », le cri de guerre de l’Almany flatterait-il GBAGBO ? Il est petit pour ça dirait-on là-bas.

Une chose est sûre, GBAGBO et sa cour ne lâcheront pas prise car la Côte d’Ivoire « remise sur les rails » et reprenant la place qui doit être la sienne dans le concert des nations, c’est chanter le requiem pour la fin de l’épopée du grand sachem du « Gbagboland » qui représente moins de la moitié de la superficie totale du pays.

On verrait mal les bonzes du FPI tels Affi NGUESSAN, le président du parti, Mamadou KOULIBALY, le truculent président de l’Assemblée nationale et Simone HAYIVET-GBAGBO, la tendre moitié du chef, présidente du groupe parlementaire FPI pour ne citer que ceux-là, se faire hara-kiri pour le bonheur de la Côte d’Ivoire en acceptant jouer franc-jeu pour une sortie de crise. L’épée de Damoclès ne planerait-elle pas sur leur tête d’autant que ces personnages sont accusés de nombre de crimes et que des preuves accablantes seraient à la disposition du Tribunal pénal international de la Haye (TPI) qui pourrait les attraire pour répondre de leurs actes ?

C’est là, une réalité que devrait intégrer la Communauté internationale qui manque de rigueur dans le traitement de ce dossier ivoirien. En l’espèce, Pierre SCHORI, le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, Kofi ANNAN, en Côte d’Ivoire, n’est pas rassurant et conforte la thèse de ceux qui pensent que c’est parce que c’est l’Afrique que les choses se passent ainsi ; sa récente sortie à l’allure de reculade est déconcertante. « New-York ne sera pas une réunion de décision.

La rencontre du 20 septembre ne sera ni un tribunal ni une réunion de décision », cette assurance à l’endroit du camp présidentiel amènera-t-elle GBAGBO à faire le déplacement ? Rien n’est moins sûr.
Et pourtant, il faut que la Côte d’Ivoire sorte de sa situation afin que les déchets toxiques ou autres soient-ils, ne l’enfoncent de plus en plus dans les méandres du non-Etat.

Par Cheick AHMED

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 21 septembre 2006 à 16:45, par Un juste En réponse à : > Côte d’Ivoire : Gbagbo veut jouer à Samory Touré

    GBAGBO veut jouer a SAMORY

    Tous le monde accuse GBAGBO, sans auculter ses adversaires qui sont eux prncipalement a l’origine des malheurs de la Cote d’Ivoire apres avoir declencher une rebellion suite un coup d’etat non reussi avec l’appui de certains pays voisins, il y a des preuves ( convois d’armes venant de la Libye et ayant transiter dans ces pays) on demande a GBAGBO de faire des concessions apres avoir legitime un groupe arme qui n’a pas pu prendre le pouvoir par les armes. Dans quel pays democratique a-t-on vu le pouvoir en place nommer un opposant meme non arme au Ministere de la Defense (accords de Marcoussis). Soyons juste avec GBABBO meme si vous ne l’aimer pas

  • Le 21 septembre 2006 à 18:16, par UNE IVOIRIENNE. En réponse à : > Côte d’Ivoire : Gbagbo veut jouer à Samory Touré

    LORSQU’ON NE SAIT PAS, OU QU’ON NE CONNAÎT PAS,
    IL FAUT TOUT SIMPLEMENT SE RENSEIGNER, CHERCHER
    A CONNAITRE, A SAVOIR.

    DEPUIS LE TEMPS DU PRESIDENT HOUPHOUET (PARTI
    UNIQUE), LA COTE D’IVOIRE ORGANISE DES ELECTIONS ;
    EN D’AUTRES TERMES, ELLE TIENT A JOUR SES LISTES
    ELECTORALES AVEC LE CONCOURS DE L’INS (INSTITUT
    NATIONAL DE LA STATISTIQUE).

    ET PUIS LES ELECTIONS DE 2000 ONT PAS ETE ORGANISEES
    PAR LA JUNTE MILITAIRE (AU POUVOIR) DIRIGEE PAR
    M. GUEI ROBERT.
    SOYEZ SERIEUX RAPPORTEZ LES FAITS ET NON DES VUES
    D’ESPRITS CHAGRINS.

    D’OU VIENT-IL QUE VOTRE ARTICLE PARLE DE PERSONNES
    DEPOSSEDEES DE LA NATIONNALITE IVOIRIENNE ? MA MERE
    QUI EST NEE VERS 1942 A UN EXTRAIT D’ACTE DE NAISSANCE
    OU JUGEMENT SUPPLETIF.
    QUI SONT CES IVOIRIENS QU’IL FAUT OBLIGATOIREMENT
    ADJOINDRE AU FICHIER ELECTORAL AU POINT DE DEMANDER
    DE TORDRE LE COU A LA LOI POUR CE FAIRE ?

    RENSEIGNEZ VOUS AVANT DE DIFFUSER DE TELLES ENORMITES.

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