Ce jour-là, vers 14h30, un drapeau noir flottait sur les grilles de la mairie. En effet, le seigneur venait de rappeler à lui le tout nouveau maire de la commune.

C’est à la faveur des élections municipales du 23 avril dernier que Mamadou Koné et ses hommes avaient conquis l’hôtel de ville de Banfora. L’homme a été installé dans ses fonctions de maire le 24 juin 2006 par le haut-commissaire de la province, Pierre Wango. C’est quelque temps après que la santé du maire commença à flancher. Son absence lors des cérémonies officielles après sa prise officielle de service se faisait de plus en plus remarquer.

Puis, la rumeur prit la relève lorsqu’à la mairie on ne voyait que ses adjoints expédier les affaires courantes. Il y a environ un mois, il s’était rendu à Ouagadougou. Pour les uns, il s’agissait d’une évacuation et les autres disaient que le maire, convalescent, y était allé pour récupérer. Les nombreuses visites qu’il recevait à son domicile seraient à la base de son éloignement de Banfora. Durant tout ce temps, ce sont des propos contradictoires relatifs à sa santé qu’on entendait dans la cité du Paysan noir.

La maladie aura finalement eu raison de lui le lundi 18 septembre 2006. Agé de 43 ans, l’homme laisse derrière lui une veuve, deux enfants et une commune attristés. De sources non officielles, des dispositions étaient en train d’être prises du côté de Ouagadougou pour le transfert de la dépouille mortelle de Mamadou Koné à Banfora où il sera conduit à sa dernière demeure. Dès 16 h, son domicile, sis au secteur 1 de la ville, était pris d’assaut par les parents, amis et sympathisants. Les éditions "Le Pays" présentent leurs condoléances à la famille du disparu et à toute la commune de Banfora.

Mamoudou Traoré

Le Pays