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Emplois : "M. le ministre, regardez vers l’ONATEL"

Publié le lundi 18 septembre 2006 à 07h32min

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Merci et bravo, monsieur le ministre... mais ce n’est pas arrivé. C’est ce que pense Oumar Barou de la reprise des salles des cinés Burkina et Sanyon par la Caisse nationale de sécurité sociale. Selon lui, le ministre en charge du Travail devrait se préoccuper également du problème des "petits travailleurs tranquilles" de l’Office national des télécommunications (ONATEL).

Suite à la publication de mon article sur la privatisation de l’ONATEL, paru dans L’Express du Faso, Le Pays et L’Observateur du jeudi 7 septembre, j’ai reçu de nombreux appels téléphoniques de remerciements, de félicitations, d’encouragements et des SMS venus aussi bien de tout le Burkina, où ces journaux ont été lus, que de l’extérieur du Burkina où ils sont parvenus (Togo, Bénin, Ghana, Paris, Nantes, Marseille). Je ne m’y attendais pas du tout. Au-delà de ces manifestations de soutien, je m’excuse auprès de toutes les personnes auxquelles mon écrit sur la privatisation de l’ONATEL a causé un désagrément quelconque. Que retenir de ces réactions multiples ?

Que partout où il est au Burkina ou ailleurs sur le continent, et même au-delà des mers, le Burkinabè reste et demeure attaché à la république, et soucieux de l’avenir de sa patrie, même si souvent on a décidé en son nom ; qu’il faudra que très souvent nos décideurs soient à l’écoute de leur peuple, dont on dit partout qu’il est pacifique, et qui croule aujourd’hui sous le lourd poids de la misère.

Je ne suis pas un travailleur de l’ONATEL, je suis un simple citoyen, un libéral qui voit tous les jours les déflattés du chemin de fer finir comme des "moins que rien", et je veux simplement attirer l’attention de tous ceux qui parlent de la pauvreté et de la misère, sans savoir de quoi ils parlent (ils les ont oubliés), sur le danger qui plane aujourd’hui sur les "petits travailleurs tranquilles" de l’ONATEL.

Aussi, je dis bravo ! bravo ! à monsieur le ministre du Travail pour avoir lancé cette bouée de sauvetage, in extremis, aux travailleurs (du ciné Sanyon et du ciné Burkina). Quand bien même le FESPACO a beaucoup pesé dans la balance de la prise de cette décision, il n’en demeure pas moins qu’elle fera des heureux.

Si les repreneurs ne se bousculent pas au portillon de la SONACIB, c’est parce que dans ce secteur très peu rentable le social occupe une très grande place. Les magnétoscopes, lecteurs DVD, VCD et autres nouvelles technologies ont eu raison des salles de cinéma, et la piraterie des œuvres à tout compliqué. Aujourd’hui, on visionne des films sur support CD à peu de frais dans les vidéoclubs et jusque dans les voitures.

C’est bien, M. le ministre... mais ce n’est pas arrivé. Je vous suggère donc de tourner le regard vers l’ONATEL, avec la liquidité dont dispose la CNSS (un autre instrument des travailleurs). Proposez au Premier ministre le rachat des 51% du capital de l’ONATEL, et leur revente à crédit à l’ensemble des travailleurs et des acteurs financiers de la place. Ce n’est qu’une suggestion, inutile donc de créer une polémique autour.

Ensemble, essayons de dégager des pistes de solutions profitables à tous. Si nous ne sauvons pas cet outil si précieux, quelle fierté nationale pourrions-nous présenter aux yeux du reste du monde comme symbole de réussite nationale ? Faudra-t-il continuer à être perpétuellement "sous perfusion" des repreneurs étrangers ? Soyons ambitieux et sûrs de nous- mêmes, de nos valeurs et compétences nationales.

Je ne saurais terminer sans saluer l’ensemble des journaux de la place, qui font des pieds et des mains pour mettre, au jour le jour, l’information à la portée du monde entier avec professionnalisme. Cessons d’être des copies certifiées conformes à une copie originale quelconque. Chaque Burkinabè, homme, femme et enfant, où qu’il soit, qui qu’il soit, doit travailler à poser des actes, de sorte qu’ensemble, nous croyions en l’Etat.

Aucune femme, aucune mère n’est venue avec le Burkina Faso dans ses bagages de mariage comme dot ou simple cadeau. C’est un bien commun, sachons le garder ainsi.

Barou Oumar

Le Pays

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