Libye : vers un pouvoir de père en fils ?
Il l’avait dit : "La démocratie, ça ne marche pas dans un pays arabe." Comment s’étonner, dans ce cas, que le Guide de la Révolution, Muhammar Khaddafi, prépare, à la syrienne, la dévolution en douceur de son pouvoir à son fils aîné, Seif El Islam ?
A Tripoli et au-delà des frontières libyennes, cela passe pour un non-événement. Bien plus dans la plupart des pays arabes où le pouvoir est géré, de façon générale, par un cercle familial. Et pourtant, ce n’est pas que l’unanimité a été faite sur ces principes anti-démocratiques.
Les 24 et 25 juin, des mouvements d’opposition libyens, contraints à l’exil, donnaient de la voix du côté de Londres, pour réclamer le départ du colonel, au pouvoir depuis 37 ans. Le colonnel Khaddafi, tombeur de la dynastie sénoussie, ne semble paradoxalement avoir guère d’états d’âme en favorisant l’instauration d’une dynastie républicaine dans la Jamahiriya.
Et si des voix s’élèvent, c’est que la soif d’alternance et de démocratie est réelle. Le transfert mécanique du pouvoir du père au fils passera-t-il comme une lettre à la poste ? Rien n’est moins sûr. Malgré tout, Kaddafi semble imperturbable, assuré de bénéficier de la complicité des Occidentaux qu’il tient par la barbichette pour cause de gros intérêts pétroliers.
On peut toutefois comprendre l’attitude du dirigeant libyen. En mettant en doute la capacité du multipartisme et des élections à réaliser la stabilité en Afrique, il craint sans doute de voir son héritage ruiné, après tant d’années d’efforts à construire ce "paradis" économique et social qu’est son pays.
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 15 septembre 2006 à 20:57, par humbleserviteur En réponse à : > Libye : vers un pouvoir de père en fils ?
tout celà ne desillusionnera que ceux qui voyait en lui quelqu’un de determinant pour que l’Afrique soit sur les rails. Pour ma part comme pour beaucoup, cela est un nom evenement. L’U.A. et toute la kermesse ce n’est que de la poudre aux yeux. Konaré n’a pas fini de s’egosiller !!!