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Stéphane Somé, enseignant d’informatique à l’université de Montréal

Publié le mercredi 24 mars 2004 à 10h32min

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Enseignant à l’Ecole d’Ingénierie et de Technologie de l’Information de l’Université d’Ottawa au Canada, Stéphane Somé est un informaticien burkinabè installé au Canada.

Après son BAC C au Zinda, il a passé trois ans à l’Institut Africain d’Informatique au Gabon avant de rejoindre l’Université de Montréal où il a fait un Master puis un Ph.D en informatique. Dans cet entretien réalisé par Burkinabèdumonde, il parle de son expérience.

Comment définissez-vous votre rôle d’enseignant en technologie ?

Le rôle d’enseignant en technologie de l’information consiste à transmettre non seulement les fondements de la matière mais aussi ce qui se fait de plus récent. L’informatique est un domaine en perpétuel changement en tant qu’enseignant, mon but est d’inculquer aux étudiants la base nécessaire à leur auto-formation future. En clair "apprendre aux étudiants à apprendre". Pour les besoins du marché, les diplômés doivent en même temps être prêts à l’emploi. Dans ce sens il faut également que l’étudiant à la sortie soit assez outillé pour cela.

Quelle spécialité d’avenir recommanderiez vous à nos jeunes informaticiens ?

Je recommanderai aux jeunes informaticiens d’être au fait de tout ce qui à trait à la provision de services via un médium de communication (internet, cellulaire, etc). Ceci implique des connaissances de technologies "middleware", réseaux, web-services, base de données etc. Un autre domaine d’intérêt est celui des systèmes embarqués. De plus en plus les objets de consommation courants ayant des composantes logicielles.

Concernant nos informaticiens au pays, l’Internet ainsi que la nature même du produit informatique contribuent à l’offre d’une opportunité unique pour le développement. Les frontières ne constituent plus une barrière. Un produit informatique peut-être développé au Burkina et en une fraction de seconde se retrouver chez des clients en Europe ou Amérique du Nord. Il est temps de considérer l’informatique comme un produit d’exportation au même titre que le Coton ou les minerais. Certains pays tels que l’Inde l’ont compris il y a déjà un certain temps. Cela nécessite toutefois l’accroissement des capacités internet du pays. Je lance l’appel à nos autorités en la matière.

Est-ce un avantage ou un inconvénient d’être un enseignant d’origine Burkinabé au Canada ?

Je n’ai jamais senti de problème dans ce sens.

Qu’est ce qui vous a poussez à partir travailler à l’étranger ?

Les circonstances m’ont amenée ici dans un premier temps pour des études. Une fois diplômé, s’est posé la question du retour ou non. Elle n’est pas encore réglée : -). Il faut dire également que j’ai trouvé à l’Université d’Ottawa un cadre et des contacts nécessaires pour la poursuite de ma recherche.

Pensez-vous qu’ils seraient possibles d’envisager un enseignement à distance, de professeurs Burkinabé de l’étranger vers des étudiants aux Burkina ?

Cela est tout à fait possible. L’enseignement à distance se fait déjà dans d’autres circonstances. Le seul frein est la limitation de la capacité internet du pays. Mais cela j’en ai déjà parlé plus haut.

Quels conseils pouvez-vous donner à des burkinabé désireux de s’établir à Ottawa ?

Les burkinabé désireux de s’établir à Ottawa et au Canada en général doivent d’abord savoir que cela est possible. Le Canada est l’un des rares pays du monde occidental encore ouvert à l’immigration. Chaque année à peu près 300000 immigrants arrivent au Canada. Il est possible en suivant donc le processus d’immigration de s’établir ici en toute légalité et éviter ainsi la précarité de l’aventure. Toutefois il faut être prêt à affronter l’hiver qui est l’un des plus rigoureux de la planète - :

Parlez-nous de votre ville d’adoption...

Ottawa est la capitale fédérale du Canada. En tant que tel c’est une ville très internationale avec beaucoup d’infrastructures culturelles (musées, théâtres, centre des arts, etc). Ottawa est également une région bilingue à cheval entre le Québec (francophone) et l’Ontario (anglophone). Comparativement à Toronto ou Montréal, c’est une ville assez petite ou on vie très près de la nature. Pour ceux qui aiment le calme c’est un cadre excellent. Pour les autres, Montréal ne se trouve qu’à 2 heures d’ici.

Quels sont vos loisirs ?

Ils varient selon la saison. L’hiver je me risque parfois sur les montagnes pour du ski. Il y a aussi le patinage (la plus longue patinoire du monde se trouve à Ottawa). L’été il y a le camping, baignade dans les nombreux lacs au alentours. Les loisirs ne manquent pas, mais le temps si.

<B<Qu’est ce qui vous manque le plus ?

Le soleil, la famille, le "vrai" poulet braisé.

Pouvez-vous nous recommander des restaurants , bars , bibliothèque etc dans votre ville ?

Ottawa est une ville très internationale. Vous trouverez ici des restaurants d’à peu près partout. J’aime beaucoup la cuisine épicée et en la matière la cuisine indienne et thaïlandaise sont des références. Concernant les bars, il y en a quelque uns où il est possible d’écouter de la musique "live".

www.burkinabedumonde.org

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