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La Constitution burkinabè traduite en trois langues nationales

Publié le mercredi 13 septembre 2006 à 08h03min

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La Constitution burkinabè est désormais disponible en langues nationales mooré, jula et fulfuldé. C’est l’Institut des sciences des sociétés, un des quatre (4) instituts spécialisés du Centre national de recherches scientifiques et technologiques (CNRST) qui en a assuré la traduction. Ces documents ont été officiellement présentés, vendredi 8 septembre 2006 à Ouagadougou.

Finie la période où la loi fondamentale burkinabè du 2 juin 1991 n’existait que dans la langue officielle : le français. Les chercheurs-traducteurs de l’Institut national des sciences des sociétés (INSS), l’un des 4 instituts spécialisés du Centre nationales de recherches scientifiques et technologiques (CNRST) ont traduit la Constitution burkinabè en langues nationales mooré, jula et fulfuldé.

Cette initiative fait suite à une étude prospective menée auprès de 720 Burkinabè pour appréhender leur perception et connaissance de la constitution.

Il ressort de cette étude que la plus grande majorité des personnes interrogées connaissent peu ou mal la loi fondamentale du Burkina Faso.

Pourtant, « peut-on imaginer un Etat de droit moderne et démocratique où le citoyen ignore presque tout de la constitution et des règles élémentaires du jeu démocratique », s’est interrogé M. Gérard Kiendrebéogo, directeur de l’INSS.

« Nous pensons que la traduction et la diffusion de la constitution en langues nationales peuvent aider à corriger cette anomalie et à développer cette conscience citoyenne nécessaire à une participation responsable de tous à la vie nationale », a-t-il ajouté. Au Burkina Faso, ils sont encore nombreux ceux qui ignorent tout du français. En traduisant les articles de la constitution en mooré, jula et fulfuldé, le CNRST entend mettre la loi fondamentale à la disposition d’un grand nombre de Burkinabè. Mais la partie n’a pas été aisée pour les chercheurs-traducteurs.

En effet, chaque langue est en étroite relation avec l’expérience que les locuteurs ont du monde. Cela signifie que la langue ne peut pas exprimer ce le locuteur n’a pas expérimenté ou conçu. Il s’est avéré que la traduction de certains termes français en langues nationales mooré, jula en fulfudé était difficile bien que ces peuples connaissent ces réalités. Pour rester fidèle à la traduction et coller au mieux à la réalité, il a été demandé la contribution de personnes-ressources dont les juristes, les journalistes en langues nationales...

Pour vulgariser ces documents, des théâtres-forums ont été initiés dans 12 départements du Burkina où ces 3 langues sont parlées. Ils ont aussi été déposés dans les bibliothèques villageoises et distribués aux associations et groupements des 12 départements.

Le président du Conseil constitutionnel qui présidait la cérémonie de lancement a souhaité que la traduction de la constitution se poursuive dans plusieurs autres langues.

Romaric DOULKOM (romarickom@yahoo.fr)

Sidwaya

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