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Port du casque : Djibrill Bassolé opte pour une adhésion volontaire

Publié le mardi 12 septembre 2006 à 08h28min

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Djibril Bassolé

Le ministre de la Sécurité, Djibrill Bassolé, entouré de collaborateurs, a rencontré le lundi 11 septembre dernier à son cabinet la presse nationale. Les échanges ont porté sur l’application des mesures relatives au port obligatoire du casque de protection pour tous les usagers des deux-roues motorisées sur la voie publique.

La justification de la mesure gouvernementale d’instituer le port obligatoire du casque de protection, les dispositions réglementaires y afférentes et les mesures relatives à l’application dite graduelle et effective du port du casque ont constitué les sujets autour desquels le ministre Bassolé a échangé avec les hommes de médias. Se fondant sur les statistiques des services de la Police, de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers et du service de traumatologie du Centre hospitalier universitaire de Ouagadougou, il a indiqué que pour l’année 2005, sur 3 975 cas d’accidents, 2 398 avaient impliqué des engins à deux roues.

Sur 155 accidents graves ayant entraîné des pertes en vies humaines, 130 cas concernaient des engins à deux roues. Pour le seul mois de juillet 2006, le Centre hospitalier universitaire Yalgado-Ouédraogo a enregistré 181 cas de traumatismes crâniens. Si la méconnaissance des règles élémentaires du code de la route et la vitesse excessive pratiquée par des conducteurs sont à l’origine d’accidents de la circulation, le non-usage de casque de protection peut expliquer le nombre élevé de victimes, a dit le ministre de tutelle.

Le décret n°2003-418 du 15 août 2003 portant définition et répression de contravention en matière de circulation routière fait obligation à tout conducteur et passager d’une motocyclette d’une puissance de plus de 125 cm3 de se protéger à l’aide d’un casque agréé par l’Administration.

Cette mesure sera étendue, par décret n°2005-196 du 4 avril 2005, à tout passager de cyclomoteurs et de vélomoteurs. Le gouvernement, en vue d’accroître la disponibilité du casque, a exigé, à la date du 20 avril 2005, que les commerçants et vendeurs de cyclomoteurs, vélomoteurs et motocyclettes intégrent le casque pour toute opération de vente.

La descente "musclée" de la police municipale le 1er septembre 2006, appuyée par la police nationale, avait donc pour objectif de "donner un signal sur la volonté des pouvoirs publics de mettre en application cette mesure", et ce, après un communiqué de son département ministériel. "Le Burkina Faso connaît une vieille tradition des deux-roues, et le port du casque n’est pas naturellement du goût des usagers.

Il importe donc pour les pouvoirs publics, de manière graduelle, d’amener les motocyclistes à se familiariser avec le port du casque. Des opérations de sensibilisation et d’incitation à porter le casque de protection sont en cours de réalisation", a indiqué Djibrill Bassolé. Puis il a ajouté qu’il s’agissait de susciter "une adhésion volontaire et générale" à cette mesure.

Depuis le 1er septembre, tous les conducteurs des deux-roues sont avertis, et des répressions, à l’avenir, ne devraient donc pas surprendre qui que ce soit. Les forces de sécurité publique, selon les termes choisis, "organiseront leurs services de contrôle dans le temps et dans l’espace, pour tenir compte des réalités, en incitant progressivement le plus grand nombre à ne plus se passer du casque".

Répondant aux questions de journalistes, le principal interlocuteur du jour a laissé entendre que tous ceux qui avaient été arrêtés le 1er septembre avaient été relâchés. La mesure est nationale et même les habitants de villages reculés doivent l’observer. Pour la qualité des casques sur le marché, les services du ministère du Commerce, seront mis à contribution. Les agents des forces de sécurité ne sont pas exemptés de la mesure, car "ils doivent plutôt donner le bon exemple et éviter que l’on parle de discrimination".

Le marché du casque est-il une affaire de gros sous impliquant des barons du régime ? Non, répond Djibrill Bassolé, qui croit qu’il s’agit d’une campagne d’intoxication de l’opinion nationale faisant croire que des personnes entendent exploiter cette mesure pour s’enrichir. "Des gens ont même raconté que ma femme était revenue d’Europe avec un contenaire de casques ...", raconte M. Bassolé.

Et le cas des malades qui ne pourraient pas supporter le port du casque ? "Je pense que pour quelqu’un qui ne peut pas supporter un casque, il lui sera difficile de rouler sur une mobylette..." a répliqué le ministre. Un appel a été lancé aux parents d’élèves à la veille de la rentrée des classes, pour qu’ils donnent le bon exemple, en portant le casque. A la fin de la conférence de presse, Djibrill Bassolé et ses hommes ont gratuitement remis des casques aux hommes de médias afin qu’ils servent, eux aussi, de bon exemple.

Par Philippe BAMA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 12 septembre 2006 à 14:41, par wend zoa En réponse à : > Port du casque : Djibrill Bassolé opte pour une adhésion volontaire

    ils ont gratuitement remis des casques aux hommes de médias afin qu’ils servent, eux aussi, de bon exemple mais pas aux pauvre qui pleur pour la vie cher. donc, les gens on raison la femmes de messieur a ramenè un contenaire de casque pour les medias...

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