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11-septembre et lutte contre le terrorisme : Veulent-ils vraiment arracher sa barbe à Ben Laden ?

Publié le mardi 12 septembre 2006 à 08h01min

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11 septembre 2001, 11 septembre 2006. Voilà maintenant cinq ans, jour pour jour, que les deux tours jumelles sises à New York ont cédé sous le coup de boutoir de deux avions commerciaux.

Pour une fois, dans le pays qui abrite la cité d’Hollywood, la réalité a rejoint la fiction. Aujourd’hui, les familles, les amis et les collègues des cinq milles victimes continuent de pleurer cette tragédie. L’Amérique pleure ; et pour les autres nations, c’est l’angoisse. Cinq bonnes années plus tard, les causes du drame sont toujours là. Pourtant, que n’a-t-on pas fait pour lutter contre le terrorisme international ?

Guerre en Afghanistan, en Irak et branle-bas de combat partout ailleurs, jusqu’aux fins fonds de l’Afrique où l’on semble ne pas vouloir sentir la plus petite particule terroriste. Toute cette débauche d’énergie se faisant naturellement à coup de millions de dollars. Mais les mauvaises solutions du cow-boy de la Maison Blanche ne marchent pas.

Et Ben Laden, qu’on dit être le commanditaire des attentats, se porte toujours comme un charme et se la coule douce, quelque part dans une grotte, protégé par des tribus pour lesquels les lois de l’hospitalité ne sont pas un vain mot.

Malgré le dieu dollars, malgré les quinze milles pages quotidiennes sur les activités du célèbre extrémistes (formule choc de l’Occident) originaire du Yémen, malgré la technologie au top de l’Oncle Sam, qui vous permet, à partir d’un satellite, de faire un zoom sur une aiguille posée au sol, malgré, malgré...,

même si l’on a arrêté tous ses seconds couteaux, lui court toujours. Pourtant, en 1967, des agents appartenant au service des opérations spéciales de la CIA apportèrent leur concours à l’armée bolivienne, lancée sur les traces de Che Guevara. Alors que ce dernier se cachait dans une région montagneuse difficile d’accès, ils l’ont retrouvé, avec des moyens technologiques qu’on peut qualifier de dérisoires, comparativement à ceux disponibles aujourd’hui.

Aucun humain ne peut rester de marbre face à ces milliers de vies humaines perdues, mais aujourd’hui, l’on se pose bien des questions et à juste titre. Georges Bush et Cie veulent-ils vraiment de la peau de celui qui porte la signature de « Ten-eleven » ? La question vaut son pesant d’or, car il n’est pas exclu que cette Amérique puritaine soit capable de tout.

Que les bons pensants ne crient pas vite au négationnisme. Nous ne sommes pas les seuls à en douter. Selon un sondage publié le 17 mai 2006, 42% des Américains interrogés faisaient part de leur doute concernant la version officielle des événements du 11 septembre 2001. Plusieurs théories permettent d’abonder dans le même sens.

D’abord, il y a ce que l’on peut appeler le plus grand scandale de délit d’initié de tous les temps : quelques jours avant, des magnats américains de la finance internationale ont misé sur des actions en bourse, qui leur ont permis d’engranger gros au lendemain des attentats. Comme s’ils savaient que le pire allait avoir lieu. Qui leur a mis la puce à l’oreille ? Ensuite, le complexe militaro- économique ne semble pas avoir intérêt à ce que le terrorisme soit vaincu.

Autant les fronts s’ouvrent, autant leur fonds de commerce est des plus florissants. Côté politique politicienne, la lutte contre les barbus a constitué une vraie arme électorale pour les Bush. Devant un danger imaginaire ou réel, l’on a tendance à choisir la sécurité en votant celui qui est déjà aux affaires. Enfin, le plus important est que, par la force et pour gagner du temps, les stratèges américains veulent du même coup créer leur projet de Grand-Moyen- Orient à eux, laquelle entité leur permettra d’exploiter le pétrole de cette région à leur guise.

Aujourd’hui, du point de vue stratégie économique et politique, les Américains sont gagnants. Il n’y a que les alliés de Bush qui soient perdants. Les Aznar et les Berlusconi tombés, il reste les Blair et autre Musharraf qui sont sur le point de l’être. L’Amérique, elle, se porte toujours bien. Il ne faut pas que l’on se leurre ou que l’on tombe dans l’angélisme, la mainmise sur les matières premières du monde vaut tous les sacrifices.

Et entretenir l’image effrayante d’un terroriste assoiffé de sang comme Ben Laden parait plus enrichissant pour les dirigeants du pays de la Ruée vers l’or. Si dans les jours suivants, l’on prenait Ben Laden, la lutte contre le terrorisme ne serait plus porteuse. Dans une petite échelle, c’est comme la lutte contre le Sida au Pays des hommes intègres.

Le plus gros cauchemar de certains présidents d’associations serait qu’une nuit, ils voient en songe la découverte d’un vaccin contre le VIH. Leur vache à lait mourrait et fini les villas dans la cité de l’impunité. Dans la même veine, le moindre rhume de Ben Laden fait éternuer beaucoup de personnes en Amérique. Et le souhait de ces derniers est que le célèbre terroriste se porte toujours comme un charme et qu’il meure, le plus tard possible, de l’insuffisance rénale qu’on lui prête.

Issa K. Barry

L’Observateur

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