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Port du casque : « Nous avons compris le message du peuple »

Publié le mardi 12 septembre 2006 à 08h24min

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Gilbert Ouédraogo

Après une série de problèmes à la SOTRACO et l’émeute consécutive à l’application de la mesure sur le port obligatoire du casque à Ouagadougou, la visite du ministre des Transports, Gilbert Noël Ouédraogo, hier matin à L’Observateur paalga aux environs de 10 heures, s’avérait être une aubaine pour aborder plusieurs sujets qui continuent de défrayer la chronique.

« Nous avons compris le message du peuple », a notamment laissé entendre le patron des Transports, qui compte poursuivre et renforcer les campagnes de sensibilisation à l’intérêt du port du casque.

Arrivé dans les locaux du journal peu après 10 heures, le ministre des Transports était accompagné de certains de ses plus proches collaborateurs, notamment du secrétaire général du département, Mathieu Bouda, du conseiller technique, Ahoué Koudougou, du directeur général des Transports terrestres et maritimes, Joachim Méda, du chef du projet Déplacement de l’Aéroport de Ouagadougou, Sibiri Zango, et du directeur de communication, Nouhou Berté.

A l’issue des salutations d’usage, le directeur de publication fera remarquer à son hôte qu’une visite de ce genre était des plus attendues compte tenu de nombreux sujets à l’ordre du jour : il s’agit principalement des incidents survenus lors de la tentative d’application du port du casque ; des difficultés rencontrées par la SOTRACO ; du projet du nouvel aéroport de la capitale, etc.

Le décor ainsi planté, le ministre Gilbert N. Ouédraogo a signifié que l’objectif de son déplacement au journal est d’échanger autour des missions et des dossiers actuels de son département. En effet, son ministère est chargé des Transports terrestre et maritime ainsi que de l’Aviation civile. Concernant le premier volet, la mission du ministre est d’œuvrer à la réalisation et à l’entretien des infrastructures ferroviaires, maritimes, fluviales et de transit. Il est également chargé du suivi, du contrôle ainsi que de l’exploitation desdites infrastructures.

Le département de Gilbert Noël Ouédraogo traite aussi des questions liées à l’homologation, au contrôle et au suivi des normes de conceptions. C’est dans cette optique qu’une nouvelle direction de la Normalisation vient de voir le jour pour veiller, par exemple, au respect des normes d’importation des engins à deux roues, en termes de vitesse. Il en est de même des casques.

« Nous allons renforcer la sensibilisation »

Dans le domaine de l’aviation civile, des réformes sont également envisagées. Des projets sont ainsi en cours, tels que le réaménagement de l’actuel aéroport de Ouagadougou, qui va coûter 1,5 milliards de FCFA pour son déplacement à Donsin à 35 km de Ouagadougou, dont la réalisation se fera en trois phases .

Le rail n’est pas en reste, mais, a affirmé le ministre des Transports, la réalisation de ces infrastructures se fera à long terme au regard des coûts trop exorbitants qu’elle suscite.

Concernant la décision de rendre obligatoire le port du casque, il a justifié cela par le taux élevé d’accidents impliquant les engins à deux roues : 84%, lâchera-t-il, dans un pays où les 2 roues font 72% du parc automobile. Et d’ajouter qu’une personne au Burkina Faso meurt par jour sur-le-champ suite à un accident ; et à Ouagadougou, tous les 3 jours, une personne décède sur les lieux d’accident.

Une étude en France a pourtant montré qu’on pouvait réduire de moitié, ou même plus, les traumatismes crâniens consécutifs aux collisions. Et comme charge émotionnelle, le ministre des Transports fera circuler des images insoutenables d’usagers de la route victimes de cet état de fait.

« Néanmoins, nous avons compris le message de la population...Nous sommes d’accord qu’il n’est pas évident à cette période de faire face à cette charge supplémentaire que suscite le port de casque.

Notre département chargé du volet sensibilisation renforcera les campagnes à l’endroit de la population et de certains groupes cibles (les associations de parents d’élève, par exemple) pour que les uns et les autres adoptent le casque, car il y va de leur intérêt ». Selon Gilbert Ouédraogo, des mesures d’accompagnement seront également proposées, comme des ventes promotionnelles, pour permettre l’acquisition du précieux accessoire.

Il s’est cependant abstenu de faire des commentaires sur la répression du 1er septembre 2006, estimant que ce volet relève de la compétence du ministère de la Sécurité, qui donnait hier, au même moment, une conférence de presse (voir page 6). S’agissant du respect de la décision d’intégrer le casque dans la vente des mobylettes depuis 2005, cette tâche est du ressort de son collègue du Commerce.

Interrogé sur les raisons de l’application de la décision uniquement à Ouagadougou alors que le décret est censé concerner tout le pays, l’hôte de L’Observateur paalga fera remarquer que chaque collectivité dispose d’une liberté dans l’application de la présente décision ; en clair, même s’il s’est bien gardé de l’affirmer, si les usagers de la capitale ont trinqué le 1er septembre et pas ceux de Bobo, de Matiakoali ou de Falagountou, c’est parce que la commune de Ouaga l’a voulu.

Abordant l’affaire SOTRACO, le ministre a indiqué que l’heure n’est pas à la polémique, mais plutôt à une relance des activités de cette société de droit privé dans lequel l’Etat n’est pas actionnaire, mais apporte son soutien au regard de la mission de service public de celle-ci. Il annoncera que l’Etat a accepté de prêter de l’argent à la SOTRACO à des conditions douces pour l’acquisition de 100 bus supplémentaires pour répondre aux besoins de la société, selon laquelle avec un parc de 150 bus, l’activité est rentable en deux ans.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur

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