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Même pour Blaise Compaoré, "Viima yaa kanga !"

Publié le lundi 11 septembre 2006 à 08h06min

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Le gouvernement, après quelques jours de repos, a repris du service hier. Une rentrée qui aura comme dossiers majeurs le budget, la rentrée scolaire et universitaire, sans oublier la reprise du dialogue avec les partenaires sociaux, car "Viima yaa kanga" (1), a lâché le président du Faso, Blaise Compaoré.

Dossier togolais oblige, le chef de l’Etat burkinabè n’a pratiquement pas eu de vacances contrairement à l’année dernière, où il s’est offert quelques jours de farniente à Chypre. Du reste, selon Blaise Compaoré, il n’y a pas à proprement parler de vacances pour des dirigeants, "car il n’y a pas d’instant où un pays n’est pas gouverné, donc quand on parle de vacances gouvernementales, c’est tout simplement pour parler d’action gouvernementale au ralenti... Ce qui fait que tout ministre qui s’est absenté a dû téléphoner quelque fois pour suivre les choses...".

Pour le premier magistrat du Burkina, les dossiers urgents à régler sont : "Le budget 2007, la rentrée scolaire, la vie quotidienne et ce que vous aimez appeler au Faso "la vie chère". Au sujet de la vie chère justement, Blaise lâchera au micro de la Radio rurale en mooré : "Yamb miimin ti viima yaa kanga" (vous savez que la vie est dure).

Quant au Premier ministre, Ernest Paramanga Yonli, il avoue s’être un peu reposé (Ndlr : en France) et être prèt pour cette rentrée, qui va débuter avec les dossiers cités par le P.F. Paramanga insistera sur la rentrée scolaire et universitaire, ainsi que sur la reprise du dialogue avec les syndicats, d’ici "avant la fin du mois de septembre, pour voir dans quelle mesure on peut trouver des solutions pour le relèvement du pouvoir d’achat..., des mesures qui concourront à apaiser le climat social dans son ensemble".

Bonoudaba Dabiré, en l’absence de son ministre titulaire (2), a sillonné un peu la campagne. Qu’en est-il de l’état des cultures ? "La situation est globalement satisfaisante, sauf quelques poches de déficit, constatées çà et là", a lâché le ministre délégué à l’Agriculture, à cette question d’un journaliste. Le ministre des Transports, Gilbert Noël Ouédraogo, lui, est préoccupé par les incidents relatifs au port du casque, survenus il y a quelques jours à Ouaga ; mais aussi par le problème de la SOTRACO et le nouvel aéroport.

Des préoccupations d’un autre genre turlupinent son collègue de l’Habitat et de l’Urbanisme, Sékou Ba, qui a affirmé que "Le dossier ZACA est un dossier rouge", mais il espère "d’ici là que les travaux vont débuter. Sans oublier la mise en application du Code de l’urbanisme et de la construction, qui a été adopté le 10 mai 2006, et dont les décrets d’application sont en préparation", a-t-il ajouté.

Gisèle Guigma de la Promotion des femmes prépare le CASEM du ministère, l’inauguration de maisons de la femme ainsi que des sorties de terrain pour rencontrer les nouveaux élus, les gouverneurs. Djibril Yipéné Bassolet, le ministre de la Sécurité, qui était impliqué également dans le dialogue intertogolais, a eu peu de vacances, qu’il a passé, a-t-il dit, à Ouagadougou. Son dada sera d’intensifier la présence des forces de sécurité sur les axes routiers, et la recherche du renseignement.

Présentement, on a obtenu de bons résultats au Sud et à l’Ouest, et il faut persévérer dans ce sens, parole du ministre de la Sécurité. Le calme et pondéré Seydou Bouda, ministre de l’Economie et du Développement, lui, aborde cette rentrée avec entrain, après un séjour linguistique au Ghana. Son plat de résistance pour ce dernier trimestre de l’année sera le recensement général de la population et de l’habitation 2006.

Officiellement, le 15 septembre, l’Administration scolaire fera sa rentrée et les élèves ainsi que les étudiants le 1er octobre. C’est, du reste, un dossier majeur pour cette rentrée. Le professeur Joseph Paré, ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS), est déjà à pied d’œuvre pour cette rentrée, notamment avec la grand-mess des proviseurs des lycées et collèges qui s’est achevée la semaine écoulée.

"Il y a ainsi la réforme du système éducatif, qui n’est pas une arlésienne" L’augmentation des frais de scolarité ? C’est du ressort de l’Union nationale des établissements d’enseignement privé, une structure qui est autonome dans son fonctionnement selon Paré. Sa collègue de l’Enseignement de base, Odile Bonkoungou, croit fermement également à cette réforme et selon elle, il faut travailler à "adopter l’école et le marché du travail, étudier des questions telle l’école obligatoire jusqu’à 16 ans, et la question des cycles terminaux...".

La décentralisation de l’Administration, la réforme de l’Etat, le système d’évaluation, le régime des risques professionnels des agents publics de l’Etat, le régime juridique des emplois des agents des établissements publics de l’Etat sont, entre autres, des dossiers contenus dans les cartables de Lassané Sawadogo, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, des dossiers qu’il va déposer sur la table du Conseil des ministres à cette rentrée. C’est en tout cas ce qu’il a confié aux journalistes avant de franchir la salle de réunions.

Joseph Kahou de l’Information a, comme l’an passé, fait une virée dans son village, Dohoun, et selon lui, son ministère étant un département transversal, il sera partout où besoin sera. Il fera en sorte, a-t-il ajouté, que "le cadre de travail des médias réponde au mieux à leurs préoccupations afin que ces médias puissent bien appuyer les activités des citoyens". Les Etalons qui ont trébuché en Tanzanie ? Le ministre des Sports estime "qu’il faut se rattraper avec le Sénégal".

Depuis le 1er septembre 2006, le coût du kilowattheure d’électricité connaît une hausse. Pour le ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie, Kader Cissé, il y aura encore des occasions pour revenir sur cette hausse, mais il estime que le coût social n’est pas concerné par cette augmentation et, selon lui, on n’insiste pas trop sur cet aspect. La hausse est de 12,5%, mais il y a des couches qui n’ont que 0% de hausse. La contrepartie, plusieurs localités rurales seront électrifiées...".

Lors des événements malheureux de Poura (Ndlr : effondrement d’une ancienne mine d’or ayant causé plusieurs pertes en vie humaines) Kader Cissé était aux abonnés absents. Pourquoi ? Réponse de l’intéressé : "Le gouvernement, c’est la continuité et ensuite le département concerné était le premier sur les lieux du drame avec le gouverneur et le haut-commissaire...". Et puisque l’interconnexion avec des pays voisins sera une réalité, il maintient (il l’a affirmé dans une récente interview) qu’en 2008, le pays ne connaîtra plus de délestage.

Aline Koala du Tourisme aura à gérer dans les prochains mois des événements, tels la foire du Livre, le SIAO, et elle s’y attelle dès à présent. "Monsieur Routes", Hypolytte Lingani, le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, suit continuellement l’état d’avancement des bitumages, la finition de l’échangeur de la Patte d’Oie, ou encore la recherche de financement pour débuter le bitumage d’autres trajets.

Selon Boureima Badini, ministre de la Justice, garde des Sceaux, qui revient requinqué après quelques jours de repos (Ndlr : Sénégal), "La justice continue sérieusement son chemin et rendra les décisions qu’il faut". Concernant le dossier Norbert Zongo, dans lequel un non-lieu a été prononcé pour Marcel Kafando, Badini estime "qu’une décision de justice prise doit être respectée par les citoyens dans une démocratie".

Enfin, Clément Sawadogo, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, doit continuer avec les questions relatives à la CENI. Après les élection houleuses de certains membres de cette structure, l’heure est à la poursuite du processus notamment avec l’installation, mais aussi à la formation des maires, du personnel des municipalités, à l’équipement des gouvernorats et à la préparation des législatives de mai 2007.

On l’aura remarqué, chaque patron de ministère reprend du service, qui pour parachever un travail, qui pour débuter un autre. Pourvu que les citoyens, ceux pour lesquels ils bossent, en ressentent vraiment les retombées !

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
L’Observateur Paalga

Notes :

(1) Viima yaa kanga : titre de la Chanson d’un groupe burkinabè, signifiant en langue mooré que dans la vie, il faut lutter pour réussir.

(2) Salif Diallo était ce jour-là en Italie pour une réunion de la FAO

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