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Formation théâtrale : Un enjeu capital pour l’épanouissement du secteur

Publié le vendredi 8 septembre 2006 à 07h36min

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"Tout le monde peut faire du théâtre", entend-t-on parfois dire. Mais pour notre part, nous estimons que ne fait pas du théâtre qui veut. C’est une double réalité, mais la formation reste indispensable pour professionnaliser et crédibiliser le secteur à travers l’excellence dans les productions, surtout dans un monde conquis par les Nouvelles technologies.

Le paysage culturel burkinabè et celui des arts vivants en particulier est à sa saison printanière, caractérisée par l’organisation de manifestations diverses, mais aussi par la prolifération de groupes de musique et de théâtre. De ces groupes, certains produisent des œuvres de qualité irréprochables qui méritent des encouragements. D’autres par contre sont encore à l’aube de leur art avec de piètres prestations qui frisent le ridicule.

Une situation qui trouve son explication entre autres par le manque de formation approfondie. Devient-on comédien parce que l’on n’a plus de débouchés ? Faut-il monter sur les planches parce que l’on veut se montrer ? Ou bien faut-il le faire parce que l’on en a suivi la formaion ? Autant d’interrogations qui méritent toutes des analyses poussées, pour arriver à faire le rapport entre formation et qualité des productions.

Les arts du spectacle sont dans la plupart, sous nos cieux, des cas une occupation ponctuelle pour les praticiens, qui exercent d’autres activités, surtout dans l’informel, pour survivre. Les troupes fonctionnent alors sur du bénévolat et ne font appel à des professionnels que pour certains contrats. Le manque d’emploi et le chômage sont des raisons qui poussent les jeunes à chercher partout des débouchés, prospectant tout secteur qui leur semble facilement accessible. Ainsi verse-t-on rapidement dans le domaine artistique où la création est libre, mais où l’originalité, le sens et l’esthétique restent également des valeurs cardinales. C’est là que se fait souvent la différence entre praticiens et où se trouve le couac.

L’insuffisance de l’enseignement formel artistique est l’une des plaies qui gangrènent le secteur artistique national. Pour ce qui est du théâtre par exemple, ce sont des structures privées qui ont compris la nécessité de la formation qui s’y investissent pleinement. Au-delà des ateliers ponctuels qui se greffent à certaines manifestations, le Théâtre de la Fraternité et de l’Atelier-Théâtre burkinabè possèdent des écoles de théâtre qui encadrent des jeunes désireux d’évoluer dans le secteur.

La formation est de nos jours devenue l’une des dimensions les plus importantes de l’activité de l’ATB.
En interne, elle conserne les membres de la troupe elle-même qui bénéficient régulièrement en début de saison théâtrale, d’un stage de formation pour le renforcement de leurs capacités, ainsi que la création de nouvelles pièces. L’école de théâtre quant à elle, forme gratuitement en deux ans, des élèves désireux d’élargir leurs connaissances artistiques ou d’évoluer ultérieurement dans une compagnie.

Cette année, ce sont environ une demi-centaine d’élèves des 1ère et 2ème années de formation qui ont bénéficié de la pédagogie des encadreurs en théâtre et danse. L’accent a été mis entre autres sur le jeu d’acteur,

l’interprétation, l’émotivité, l’occupation scénique, l’éloquence pour ce qui est du théâtre, et l’équilibre, la maîtrise et l’expression corporelle pour la danse. Autant de paramètres qui permettent à l’individu de fortifier son background artistique pour espérer exceller dans ce domaine et également mieux vivre dans la communauté.
La formation est la base du savoir, du savoir-faire et du savoir-être.

Elle s’avère nécessaire pour le succès de l’activité humaine. L’art et le théâtre en particulier n’est pas une pratique marginale. Il nécessite un encadrement qui permette de maîtriser les contours et de produire des œuvres de qualité, qui puissent crédibiliser la pratique et convaincre les décideurs à dénouer le cordon de la bourse.

L’Opinion

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