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Rentrée gouvernementale au Burkina : Blaise et ses élèves face à la vie chère

Publié le vendredi 8 septembre 2006 à 08h14min

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Après un mois de vacances, le gouvernement Yonli III a repris service hier 7 septembre. C’était au palais présidentiel où s’est tenu un premier conseil des ministres présidé par Blaise Compaoré, président du Faso.

Au menu de la rencontre, de nombreux "dossiers brûlants" : l’examen du budget 2007, la rentrée scolaire et universitaire 2006-2007, et surtout le problème de la vie chère au Burkina etc.. Sur toutes ces questions, Blaise Compaoré, Paramanga Ernest Yonli et ses collaborateurs sont attendus par plus d’un Burkinabè. Et à les entendre, ils en sont conscients.

C’est à 8h40mn qu’a débuté le ballet des ministres à la présidence du Faso ce 7 septembre 2006 où s’est effectuée la rentrée gouvernementale. Gilbert Noël Ouédraogo des transports a été le premier à arriver sur les lieux, suivi de Djibrill Bassolé de la Sécurité et de Sekou Ba de l’Habitat et de l’Urbanisme. Ensuite d’autres se sont succédé. Puis c’est l’arrivée du Premier ministre Paramanga Ernest Yonli. Il est 9h30mn : C’est enfin le chef de l’Etat Blaise Compaoré qui descend de sa voiture. Il est aussitôt pris d’assaut par les représentants des organes de presse présents. Quels dossiers vous tiennent particulièrement à coeur pour cette rentrée, lui a lancé un confrère ?

"C’est les aspects du quotidien qui nous intéressent particulièrement", réponse du président Compaoré. La question de la vie chère constitue donc une préoccupation pour le chef de l’Etat et ses collaborateurs. D’autres dossiers à l’ordre du jour ont été évoqués par Blaise Compaoré. Il s’agit notamment de l’examen du Budget et de la rentrée scolaire et universitaire.

Interrogé, le premier ministre Yonli a dit pratiquement la même chose : "nos premières discussions porteront principalement sur la rentrée scolaire et universitaire, et la reprise du dialogue avec les organisations syndicales. Ce sont des préoccupations essentielles qui vont nous permettre éventuellement de nous accorder sur les mesures à prendre pour apaiser le climat social". L’espoir est donc permis.

Au niveau des ministres, chacun est venu avec ses dossiers. Mais ils sont loin d’être logés à la même enseigne. Si certains, comme Aline Koala , Jean-de-Dieu Somda, Jérome Bougouma, etc. ont du pain sur la planche, et sont obligés de démarrer leur rentrée sur des chapeaux de roue ; d’autres par contre n’ont pas trop à faire en ce moment ; c’est par exemple le cas de Mori Ardjouma Jean Pierre Palm qui n’a pas de dossier brûlant. Du moins, c’est ce qu’il dit. Ainsi va la rentrée gouvernementale.

Par Grégoire B. BAZIE


Des ministres s’expriment sur leur rentrée

1 - Gilbert Noël Ouédraogo, ministre des Transports : nos projets pour cette rentrée portent principalement sur le réaménagement du nouvel aéroport de Ouagadougou, les mesures relatives à la relance de la SOTRACO, et sur la sensibilisation concernant le port du casque.

2 - Sékou Ba, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme : les préoccupations de mon département en cette reprise de service concernent surtout le démarrage des travaux du projet ZAKA. Nous nous sommes attelés pendant les congés à préparer ce démarrage. Ce qui a nécessité une discussion ardue pour boucler le financement de la première phase des travaux. Je pense que ce bouclage de financement sera bientôt fait. Les travaux, j’espère, débuteront avant la fin de l’année. Nous avons également la mise en application du code de l’urbanisme et de la construction qui a été adopté le 18 mai dernier, et pour lequel nous sommes en train de préparer les projets de décret d’application. Il y a au total 25 décrets et je puis vous assurer que dans les semaines à venir, ils passeront en conseil des ministres pour examen.

3 - Gisèle Guigma, ministre de la Promotion de la femme : à notre niveau, nous préparons le CASEM . Nous envisageons aussi une assemblée générale et l’inauguration de deux maisons de la femme à Ouahigouya et à Ouagadougou. Des sorties de terrain pour rencontrer les nouvelles élues et les gouverneurs sont également prévues.

4 - Djibrill Bassolé, ministre de la Sécurité : c’est les mêmes actions que nous avons à mener. Il faut intensifier la présence des forces de l’ordre sur les axes routiers, et renforcer la recherche de renseignements. Il y a de très bons résultats. A l’ouest, un réseau de malfrats a été démantelé. Je pense que c’est dans ce sens qu’il faut continuer.

5 - Seydou Bouda, ministre de l’Economie et du Développement : nous avons comme plat de résistance pour ce dernier trimestre de l’année, le recensement de la population et de l’habitation.

6 - Joseph Paré , ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique : nous avons différents dossiers en vue : la réforme du système éducatif et bien d’autres de cette nature. Par rapport à l’augmentation des frais de scolarité, j’ai toujours dit que cela relève uniquement de la décision de l’union nationale des établissements d’enseignement privé, qui est une structure autonome dans son fonctionnement. Quant aux résultats au niveau de l’Université, je pense que la présidente est en train d’y trouver des solutions.

7- Jérome Bougouma, ministre du Travail et de la Sécurité sociale : nos préoccupations en ce moment sont essentiellement la reprise du dialogue avec les organisations syndicales et la protection sociale que nous poursuivons en créant des établissements y relatifs.

8- Jean-de-Dieu Somda, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale : en plus de la préparation de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, nous avons celle des sommets de la CEDEAO et de l’UEMOA qui doivent se tenir à Ouagadougou. Nous avons aussi en charge la présidence du comité de paix et de sécurité de l’Union africaine qui comporte la gestion des grands dossiers comme le Darfour et les différentes crises sous-régionales. Nous avons donc du pain sur la planche.

9- Joseph Kahoun, ministre de l’Information : nos dossiers intéressent l’ensemble des ministères. Mais notre rôle c’est de faire en sorte que le cadre de travail des médias réponde au mieux à leurs préoccupations afin que ceux-ci puissent appuyer efficacement l’ensemble des activités de la vie nationale.

10- Mori Ardjouma Jean-Pierre Palm, ministre des Sports et Loisirs : à part les missions traditionnelles du département, je n’ai aucun dossier brûlant en ce moment.

11- Abdoulaye Abdoulkader Cissé, ministre des Mines, des Carrières et de l’Energie : actuellement, c’est l’augmentation des tarifs de l’électricité qui occupe les esprits. Mais ce qui n’a pas été précisé par rapport à cette augmentation, et on aura l’occasion d’en parler, c’est que les couches sociales démunies ne sont pas concernées. Elle est d’une moyenne de 12,5%, mais il y a des couches qui n’ont enregistré aucune hausse sur le tarif qui leur est appliqué. En outre, des dizaines de localités rurales seront parallèlement électrifiées. C’est en quelque sorte la contrepartie de la mesure.

12- Hippolyte Lingani, ministre des Infrastructures : nous avons à l’heure actuelle 5 chantiers qu’il nous faut achever. C’est, entre autres, terminer l’échangeur de la Patte d’Oie. Nous avons d’autres chantiers dont il nous faut réunir le financement. C’est par exemple la route Koudougou-Dédougou.

13- Aline Koala, ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme : nous entamons cette rentrée avec de nombreux dossiers en instance : le salon internaional du tourisme et de l’hôtellerie, la foire internationale du livre de Ouagadougou, la conférence internationale avec l’organisation mondiale du tourisme sur "Artisanat et Tourisme" lors du SIAO, et bien d’autres manifestations. C’est vraiment une rentrée chargée.

14- Boureima Badini, ministre de la Justice, Garde des Sceaux : la Justice continue sereinement son oeuvre pratiquement tous les jours. Dossiers pendants ou pas, elle rendra les décisions qu’il faut. Par rapport au non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo, je pense que c’est une décision de justice qui a été rendue, et en tant que décision de justice, elle doit être respectée par tous les citoyens en démocratie.

15- Marie-Odile Bonkoungou, ministre de l’Enseignement de Base et de l’Alphabétisation : nous plaçons cette rentrée sous le signe de l’accroissement de l’offre éducationnelle. Concernant l’augmentation des frais de scolarité, nous sommes toujours en discussion avec les partenaires. Et l’horizon pour nous n’est pas sombre puisque nos espérons que le dialogue en cours nous permettra de trouver une issue heureuse à cette situation. Quant à la réforme qui vise une amélioration de notre système éducatif, elle sera poursuivie. A ce titre, la mise en oeuvre du PDDEB suivra son cours.

16- Clément P. Sawadogo, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation : nous avons plusieurs dossiers en vue. Nous allons poursuivre le chantier de la décentralisation. A ce niveau, nous allons travailler à démarrer les formations tous azimuts en direction des maires, conseillers, des membres de bureau, des présidents de commission, etc. Nous travaillerons également à régler les problèmes d’installation des communes, notamment ceux liés au personnel. Au niveau de la concertation, l’équipement des gouvernorats se poursuivra. Au plan politique, nous allons nous atteler dès maintenant, pour ce qui nous concerne, à la préparation des élections législatives prévues en 2007.

Propos recueillis par Grégoire B. BAZIE

Le Pays

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