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Crise du cinéma au Burkina : La Caisse fait son trou dans les salles obscures

Publié le jeudi 7 septembre 2006 à 07h43min

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Une nouvelle embellie semble renaître dans l’activité d’exploitation cinématographique du Burkina. Deux grandes salles de projection du pays que sont le ciné Burkina et le ciné Sanyon, naguère fermées et placées sous liquidation, seront de nouveau fonctionnelles bien avant le prochain Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Foi du ministre du Travail et de la Sécurité sociale ce mercredi 6 septembre 2006. La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) venant de s’approprier, par une opération de rachat, « les deux symboles du cinéma burkinabé ».

Matériels arrachés presque en catimini, tapis de poussière, flaque d’eau par-ci, morceaux d’ampoules brisées par là. Voici l’état de décrépitude dans lequel se trouve présentement le ciné Burkina, autrefois considéré comme le fleuron de l’exploitation cinématographique burkinabé.

Et la ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Aline Koala, de laisser transparaître un sentiment de désolation : « En quatre mois de fermeture, nous constatons une grande dégradation des salles. Le syndic liquidateur a enlevé tout le matériel important pour ensuite le vendre ».

C’est dans ce décor semblable à celui d’une maison pillée et longtemps abandonnée que la ministre Koala, accompagnée de son homologue du Travail et de la Sécurité, Jérôm Bougma, a annoncé officiellement à la presse, la réouverture prochaine des salles du ciné Burkina(Ouagadougou) et du ciné Sanyon(Bobo-Diolasso).

Outre le souci commun de « sauvegarde du patrimoine national » qui justifie cette décision de reprise des salles par l’Etat, chacun des deux ministres a déballé ses propres motifs de satisfaction. « L’opération de rachat par l’Etat est sous-tendue par des raisons stratégiques.

Le ciné Burkina pour le FESPACO et le ciné Sanyon pour les activités culturelles de Bobo », a laissé entendre Aline Koala. De son côté, Jérôm Bougma se frotte les mains pour les dividendes qui viendront renflouer l’escarcelle de la CNSS, dont il est le ministre de tutelle.

« Les deux salles ont coûté à peu près 700 millions de francs CFA à la CNSS. Or, la SONACIB (Ndlr : Société nationale cinématographique du Burkina, aujourd’hui liquidée) devait à la Caisse des retards de paiement des droits de ses ex-travailleurs d’un montant de plus de 330 millions de francs CFA.

Si on fait la déduction, cela fait une opération financière très intéressante pour la CNSS », se félicite le ministre Bougma. Pour les autres salles (cinés Kadiogo à Ouaga, Houet à Bobo et Yadéga à Ouahigouya) toujours entres les mains du FOSIDEC, cabinet en charge de la liquidation faute de repreneurs, les communes de plein exercice sont invitées à tendre à leur tour la perche de sauvetage.

« Les trois salles restantes doivent faire le souci des trois maires. Une commune de plein exercice qui ne dispose pas de salle de cinéma perd quelque chose sur le plan de l’animation et risque de se retrouver dans le noir », déclaré Mme Koala, avant d’ajouter : « La faillite de la SONACIB nous a fait prendre conscience de l’importance de la relance cinématographique. La décision de liquidation n’était qu’un recul pour mieux sauter ».

Alain Saint Robespierre
L’Observateur Paalga

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