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Hermann Yaméogo à Bobo : "On n’a même pas pitié des Burkinabè !"

Publié le mercredi 6 septembre 2006 à 08h24min

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Hermann Yaméogo

Le président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) a rencontré, le week-end dernier, ses militants du secteur 24 de Bobo Dioulasso pour leur « parler du parti ».

Outre la préparation du prochain congrès de l’UNDD, les échanges entre Me Hermann Yaméogo et ses sympathisants de Sya ont tourné autour de la cherté de la vie au Burkina, de la situation en Côte d’Ivoire, de la non-participation du parti à la CENI, du port obligatoire du casque ; bref, de la « crise de la démocratie » au Burkina.

Il semble que c’est à la demande de ses sympathisants, lors de sa visite du 5 août 2006 au secteur 2 de Bobo, que Me Hermann Yaméogo, président de l’UNDD, était encore dans la ville de Sya le samedi 2 septembre dernier. Cette fois-ci, ce sont les militants UNDD du secteur 24 qui ont accueilli le président du parti. Il était à la tête d’une délégation du bureau exécutif national de l’UNDD, composée entre autres membres de Noël Yaméogo, du député Duval Millogo, de Albéric Nignan.

Tour à tour, le secrétaire général fédéral, les délégués des jeunes, des femmes et des anciens, ainsi que le délégué de campagne se sont dit « enchantés et honorés » par la visite de Me Hermann Yaméogo, et ont salué le regain d’intérêt qu’il a eu pour une ville de Bobo Dioulasso dont l’activité économique est en chute libre. Ils ont réaffirmé leur « attachement indéfectible » aux idéaux de l’UNDD.

S’adressant à ses adeptes du secteur 24 de Bobo, Me Hermann Yaméogo a d’abord annoncé le prochain congrès du parti, prévu pour se tenir en fin octobre ou en début novembre 2006, et qui devrait notamment consacrer le renouvellement des structures du parti, en responsabilisant des femmes et des hommes ayant la ferme détermination de rectifier le tir en matière de démocratie au Burkina. Il leur a également indiqué que le parti entendait lancer le mouvement de la jeunesse UNDD à partir de Bobo.

Ensuite, partant du constat de la cherté de la vie, imputable, selon lui, à l’augmentation sans cesse des prix des hydrocarbures, de la scolarité et, dernièrement, de l’électricité, le président de l’UNDD est parvenu à la conclusion qu’il y avait lieu que la société civile, les partis politiques et autres leaders d’opinion marquent une halte pour s’interroger « pourquoi ça ne va pas ». La réponse à cette question, selon l’UNDD, réside dans la « façon dont est géré ce pays » : une gestion qui, selon Hermann Yaméogo, ne profite aucunement aux populations.

« Soumane Touré a vu juste... »

Et comme si tout cela ne suffisait pas, renchérit Me Yaméogo, voilà que l’on fait obligation aux citoyens burkinabè de porter un casque en circulation. « C’est de la foutaise ! » s’est indigné Hermann Yaméogo, qui a insisté sur le contraste entre la cherté de la vie et l’obligation du port du casque (compte tenu du coût de cet moyen de protection. « On n’a même pas pitié des Burkinabè ! On fait tout cela simplement parce qu’il y a des gens qui ont obtenu le marché d’importation des casques ! » a-t-il en substance martelé, sous les cris approbateurs des militants UNDD. Il s’est également réjoui du fait que le peuple, à Ouagadougou, se soit spontanément révolté suite à cette décision.

L’occasion a été, par ailleurs, mise à profit par le président de l’UNDD pour justifier la non-participation de son parti à la CENI. Il a fustigé la procédure de désignation des représentants des partis politiques de la majorité et de l’opposition à la CENI : « On a 5 représentants de la majorité (CDP), 5 de la société civile qui, dans le fond, est partisane de la majorité, et parmi les 5 autres dits de l’opposition, il y en aura 2 ou 3 qui auront des accointances avec la majorité.

Comment peut-on ainsi aboutir à une CENI véritablement indépendante ? » s’est-t-il indigné. Pour Hermann Yaméogo et son parti, une telle composition de la CENI foule au pied les principes de la démocratie, et il n’était pas question d’y participer. C’est pourquoi il a approuvé la position du PAI qui, sous la plume de son secrétaire général, Soumane Touré, s’est opposé par voie de presse à la validation de ces élections, et a exigé la reprise de la procédure, conformément à la loi (cf. Le Pays N°3698 du vendredi 1er septembre 2006).

La situation de crise politique en Côte d’Ivoire était également au menu du speech de Hermann Yaméogo, qui s’est poursuivi sous une fine pluie. Sur cette question, l’UNDD, selon son 1er responsable, pense que les présidents ivoirien et burkinabè doivent se résoudre à se parler franchement pour que revienne la paix en Côte d’Ivoire, au bonheur des deux peuples. « Bobo est paralysée à cause de la crise ivoirienne. Vous qui êtes de cette ville, vous devez vous engager pour dire à nos autorités de faire la paix avec la Côte d’Ivoire », a-t-il demandé au public sorti l’écouter.

Par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays

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