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Législatives 2007 : L’opposition veut se donner plus de chance mais...

Publié le samedi 2 septembre 2006 à 09h12min

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Le week-end dernier a permis à bien de partis politiques de tenir leur congrès ou rencontre hautement politique. Objectif : fourbir leurs armes pour une meilleure participation aux élections législatives de 2007. Au regard de l’enjeu de ces élections, mieux vaut poser dès maintenant les jalons pour se faire des sièges à la quatrième législature. Mais un adage dit que l’on récolte ce que l’on a semé.

Avec les élections municipales du 13 avril 2006, la géopolitique laisse entrevoir l’ambiance qui animera les élections législatives de 2007.

Des partis politiques nouvellement créés ont enregistré des résultats intéressants : des mairies sont sous leur contrôle. Cette nouvelle configuration de la géopolitique au Burkina semble donner espoir à certains partis politiques notamment ceux de l’opposition.

En effet, le Rassemblement démocratique pour le développement du Burkina (RDB), au regard de son résultat enregistré aux municipales passées, veut se donner les moyens pour non seulement aller mais réussir les législatives de 2007.

Pour ce faire, le parti de Saïdou Compaoré a tenu son congrès extraordinaire le week-end passé. Ce cadre d’échanges permettra au RDB de bien élaborer la liste de ses candidats avec des têtes de liste dotées d’une notoriété publique. C’est cette même vision qui a amené le RPP/GWASIGI à tenir son congrès extraordinaire au cours de ce week-end.

Quant au PDP/PS, l’un des plus vieux partis du landerneau politique burkinabè, il a tenu une conférence de presse pour faire le bilan de ses activités politiques déjà réalisées. Cette activité-bilan du parti s’est effectuée sur fond de démission du père fondateur du parti, le Pr Joseph KI-Zerbo de l’Assemblée nationale et du Dr Alain Zoubga, précédemment secrétaire général du PDP/PS. La démission du Dr Alain Zoubga laisse entrevoir la crise qui sévit depuis longtemps dans la famille politique dirigée par le Pr Ali Lankoandé. Le PDP/PS, un parti qui, petit à petit va à la retraite du fait d’une absence notoire d’ouverture à la jeunesse. Malgré que toutes les stratégies politiques se fondent actuellement sur la jeunesse pour renforcer leur position dans le sérail politique burkinabé, le PDP/PS s’obstine à s’enfoncer dans un conservatisme qui ne dit pas son nom. Une attitude qui suscite une interrogation : que protège le PDP/PS au point de perdre sa notoriété politique sur le terrain ?

D’autres partis comme l’ADF/RDA et l’UNIR/MS qui ont obtenu de bons résultats aux élections passées ne doivent pas dormir sur leurs lauriers comptant sur leurs acquis des municipales 2006. Ils doivent aussi définir des stratégies politiques leur permettant d’aller aux élections législatives tout confiants.

La représentativité territoriale : un atout

Certes en démocratie, l’objectif de toute formation politique, c’est de s’emparer du pouvoir par la voie des urnes. Pour y arriver, la formation politique doit se donner les moyens d’atteindre ses objectifs. Ces moyens sont bien naturellement les moyens financiers et l’adhésion des militants. L’adhésion des militants doit être le travail de mobilisation des structures représentatives du parti dans les différentes localités du pays.
... le PDP/PS de Ali Lankoandé (à gauche) et l’UNIR/MS de Bénéwendé Sankara veulent se donner plus de chance pour réussir leur participation aux législatives de 2007.

La représentation nationale est, on ne cessera de le dire, l’un des acquis et atouts du parti au pouvoir, le CDP. Elle constitue la force de mobilisation du potentiel électoral pour un parti. Un exemple du CDP que chaque formation politique (de la mouvance et de l’opposition) doit intégrer dans sa gouvernance politique. Une chose est de participer aux élections, une autre est de savoir en tirer leçon. Or depuis plus d’une décennie, les partis politiques surtout ceux de l’opposition qui se cachent derrière un manque de moyen, semblent ne pas tirer les leçons de leur participation aux différentes échéances électorales passées.

En attendant la fixation de la date probable du scrutin législatif de 2007, l’heure doit être consacrée dans les état-majors des partis politiques qui ne sont pas bien structurés de se mettre au travail. Ce travail doit leur permettre de mieux bâtir leur parti à travers une meilleure représentativité nationale (au moins 75% du territoire national).

Il n’est pas encore tard pour des formations comme le PDP/PS et bien d’autres partis. Pour peu que la volonté du bureau politique national de chaque formation existe. Toute chose qui auréole la démocratie burkinabè.

Abou OUATTARA

L’Hebdo

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