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Justice : Un dossier et la discorde

Publié le samedi 2 septembre 2006 à 08h59min

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La justice burkinabè connait un changement institutionnel réel de par le programme de réforme entrepris par le ministre en charge de ce département et ce, depuis 2000. Malgré tout, elle est prise à partie de toutes parts et sans nuance du fait d’un dossier et d’un seul.

L’affaire Norbert Zongo et d’autres cas éminemment politiques ont suffi à conclure que le Burkina avait mal à sa justice. Un cas, aussi particulier soit-il, permet-il de dresser toutes les fatwa entendues et ces jugements définitifs et même souvent à l’emporte-pièce ? Au quotidien, la justice burkinabè travaille et de par les nouveaux tribunaux rendus opérationnels, le renforcement en capacités humaines et logistiques ont permis de dépoussiérer de nombreux dossiers en souffrance.

Aujourd’hui dans presque tous les chefs-lieux de province, on prend chaque jour des actes de justice, de la délivrance de documents administratifs aux rendus de jugement, des hommes et femmes s’investissent et méritent qu’on leur reconnaisse au moins cela. Car ils sont nombreux ces auxiliaires de justice à ne pas trop focaliser sur ce cas, fut-il un os, condition pour eux de se mettre en situation d’avaler les nombreuses couleuvres qu’on leur sert à longueur d’année. Entre donc la réduction de l’institution en un concentré de préjugés, aussi humiliants qu’excessifs et la réalité des efforts faits au quotidien pour rendre justice aux Burkinabè, il faut savoir raison garder. Parce que la vision voulant que tout soit rose ou soit selon son canon de ce que doit être une justice, n’est que fantasme entretenu à dessein par la plupart des donneurs de bons et mauvais points.

Et puis n’est-il pas humainement cruel de mettre à bas un organisme pour ensuite exiger de lui de s’adonner à la tâche sans état d’âme ? A persister à croire que la justice peut résoudre tous les dossiers venus devant elle, c’est lui attribuer la qualité de superman qu’elle n’a pas.

Il arrivera encore, comme il en existe ailleurs dans le monde des cas non résolus ou qui vont prendre le temps nécessaire à leur résolution. Mais comme il faut rester réaliste, il ne faut exiger de personne de se défaire de ses certitudes ou de son intime conviction dans ce cas passionnant.

Souleymane KONE

L’Hebdo

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