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Résolution de la crise ivoirienne : Où Bongo est-il allé chercher ça ?

Publié le vendredi 1er septembre 2006 à 08h18min

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Gabgbo et Bongo

Alors que la classe politique ivoirienne et la communauté internationale s’échinent à trouver une solution à cette fameuse crise qui secoue la Côte d’Ivoire depuis un certain 19 septembre 2002, le président gabonais, Omar Bongo Odimba, est passé par là.

De passage en France et interrogé sur sa vision de la sortie de crise, celui-ci n’a pas hésité à mettre les pieds dans les plats en proposant une solution des plus saugrenues.

Morceau choisi : « une constitution provisoire devrait être mise en place ; Laurent Gbagbo resterait président de la République, le chef de l’opposition, Alassane Ouattara, deviendrait vice-président de la République et chef de gouvernement, et le chef de la rébellion, Guillaume Soro, Premier ministre. Quant à l’ancien président Henri Konan Bédié, il présiderait une assemblée constituante chargée d’élaborer une nouvelle constitution et un nouveau code électoral ». (...) « Et puis ils feront une cohabitation pendant deux ans ».

On sait qu’Omar Bongo était partie prenante dans la recherche de solution dans cette crise, mais entre-temps, il s’est mis en réserve après que les Ivoiriens l’eurent traité de tous les noms. En son temps, le doyen des chefs d’Etats africains, furieux, avait affirmé qu’il n’avait ni la taille ni le poids d’un Ivoirien.

Mais que diable allait-il faire dans cette galère, de surcroît avec un tel scénario ? Depuis que l’on a eu la certitude que les élections au bord de la lagune Ebriée ne pourront plus avoir lieu avant le 31 octobre prochain, chacun y va de sa proposition. Bongo l’a lui-même dit : « Il ne faut pas seulement voir les élections (...), il y a aussi une crise de confiance, et tant que ces quatre-là ne seront pas ensemble, croyez-moi, il n’y aura rien ». Mais s’il y a crise de confiance, comment les quatre leaders peuvent-ils cohabiter ? A dire vrai, c’est un attelage impossible qu’il nous serait donné à voir.

C’est une solution à la Congolaise mais encore plus complexe avec un 1+3. Il n’en fallait d’ailleurs pas plus pour réveiller le courroux du camp présidentiel ivoirien, et cette solution, Pascal Affi N’Guessan l’a qualifiée d’« hérésie » et de « loufoque ». Pour une fois, le président du FPI a raison. Effectivement, on n’a pas besoin de distribuer des postes, à la limite « farfelus » à X ou Y pour que la Côte d’Ivoire retrouve sa paix d’antan.

L’idée du président Bongo n’est rien d’autre qu’un régime d’exception qui se serait imposé en douceur aux Ivoiriens. Dans ce cas, qu’il dise clairement à l’armée d’entrer en jeu et de prendre le pouvoir pendant deux années, le temps de parfaire les choses pour l’organisation d’élections.

Solution pour solution, ou schéma pour schéma, la balle est actuellement dans le camp des leaders politiques ivoiriens. Dans l’état-major de chaque parti, l’on s’affaire pour imaginer tous les scénari possibles dans l’optique de la rencontre du 4 septembre prochain à Yamoussokro. Et après, c’est devant l’instance statutaire de l’ONU que l’après-31 octobre 2006 sera décidé. L’on se demande à ce sujet Kofi Annan aura du cran pour trancher dans le vif.

Tout le monde sait que la crise ayant perduré, ce ne sont pas des élections précipitées qui la résoudraient. Le problème n’est plus là. Il se trouve plutôt dans l’admission d’une partie de la population dans la nation ivoirienne avec une bonne période transitoire, le temps de remettre en scelle le processus démocratique et l’élaboration d’un fichier électoral assaini.

Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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