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Société civile : N’oubliez pas les bandits et les toutous !

Publié le jeudi 31 août 2006 à 07h23min

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Dans la déclaration dont teneur suit, André-Eugène Ilboudo, ancien président des organisations de la société civile du Burkina Faso, répond, sur un ton humoristique, à M. Lookmann Sawadogo à propos de sa définition des critères d’appartenance à la société civile...

Pour l’auteur de la présente, les prostituées, les coupeurs de route et autres pyromanes seraient des défenseurs des droits de l’Homme, si référence devait être faite à la définition de M. Sawadogo.

J’ai lu dans la presse que "Simon le Bravo de Ouaga" a terrassé tout un quartier où travaillaient des "toutous". (C’est comme cela que les enfants du primaire, grossiers que nous étions, appelaient les travailleuses du sexe).

Je n’ai pas pu vérifier chez le Procureur du Faso, mais j’imagine que l’entrepreneur des jeunes, qu’est Justin Koutaba, a dû déposer une plainte en bonne et due forme contre Simon pour destruction d’ateliers et entrave à la volonté manifeste du gouvernement de donner du travail à chacun.

S’il ne l’a pas fait, je vois l’amazone des droits humains, madame Monique Ilboudo, enjoindre les juges d’enrôler "cette affaire" comme une entrave à la liberté de la femme d’utiliser comme bon lui semble son corps. J’imagine monsieur Boureima Badini demander avec beaucoup de déférence à monsieur Djibril Bassolet de laisser les bandits écumer les routes.

Vous l’aurez compris, les "toutous" tout comme les grands bandits défendent : "leurs droits" et sont donc de la société civile du Burkina Faso. Maintenant reste à savoir si nos "toutous" sont déclarées chez "l’encadreur territorial en chef" qu’est Clément P. Sawadogo. (C’est comme cela que j’appelle affectueusement tous nos préfets et c’est mon frère Bernard Yalgado Sawadogo, ancien préfet de Saponé, et moi qui avons déposé le brevet sur ce concept).

Si nos braves "toutous" ne sont pas déclarées, qu’elles se dépêchent de réclamer leur récépissé. Que les braqueurs assiègent le MATD pour obtenir récépissé s’il venait à l’idée de ce ministère de leur contester le droit de s’associer au motif que c’est contraire à l’ordre public.

On entendra défendre n’importe quoi

N’eût été le tragique de la situation, nous aurions ri de savoir, selon monsieur Lookmann Sawadogo (Cf Le Pays N° 3693), que les bouchers, les dolotières, (je n’ai rien contre les dolotières, car c’est l’argent du dolo de ma mère qui a payé mes études, sans blagues), et tous les charlatans sont de la société civile du Burkina Faso, (Inclusivisme quand tu nous tiens !), parce qu’ils défendent les droits humains.

Désormais que nul ne s’avise à me dire, que l’Association des "mangeurs d’âmes de Manga", présidée par JC Bouda, maire de Manga, et gérée par sa sœur Honorine Damiba, la Directrice de l’autre société, que nul donc ne s’avise à contester qu’une association de péripatéticiennes, qu’une association de coupeurs de bois, qu’une association de pyromanes, qu’une association de coupeurs de routes, qu’une association de mercenaires, qu’une association de tueurs à gages ne défendent pas les droits humains.

Tous, je dis bien, tous "luttent contre leur pauvreté" ce qui, en effet, "demeure l’une des principales problématiques des droits humains au Burkina Faso et en Afrique". Ainsi donc, monsieur Loockmann a "admirablement synthétisé" les multiples critères en un seul : pour être défenseur des droits humains, il suffit de se déclarer parangon de lutter contre la pauvreté. Cette fois-ci, Monique, la dame coiffée à la garçonne, appréciera. Décidément, au pays de la Terre des hommes, on entendra défendre n’importe quoi !

Si cela n’était pas, la Cellule nationale de renforcement des capacités des organisations de la société civile gagnerait, et très vite, en accord avec le PNUD et le Gouvernement, à rééditer le "document jaune", (document cadre de référence pour le renforcement de la capacité des organisations de la société civile au Burkina Faso), qui établit, très clairement, les membres de société civile, en 13 millions d’exemplaires afin que chaque Burkinabè puisse le lire afin que même Toégui, le Samo qui vide sans arrêt son gnontoro, cesse ces élucubrations.

André-Eugène Ilboudo
Ancien président du SPONG
Ancien président des organisations de la société civile du Burkina Faso

L’Observateur Paalga

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