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Tentative de coup d’Etat : les organisations des droits de l’Homme s’inquiètent

Publié le mardi 4 novembre 2003 à 15h48min

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OUAGADOUGOU, 31 oct (AFP) - 12h40 - Le président du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), Halidou Ouédraogo, exprime de "vives inquiétudes" sur les conditions de détention et l’éventuel jugement par un tribunal militaire de 16 personnes accusées d’avoir tenter de renverser le régime du président Blaise Compaoré et arrêtées début octobre.

"Une juridiction militaire est une juridiction d’exception, contrairement à ce qu’avancent les autorités : je pense qu’il faut ouvrir l’oeil et être vigilant", a déclaré à l’AFP M. Ouédraogo également président de l’Union inter-africaine des droits de l’Homme (UIDH), à l’issue d’une réunion avec des membres du gouvernement.

Jeudi, pour la première fois depuis la révélation de la tentative de coup d’Etat, les ministres des Affaires étrangères Youssouf Ouédraogo et celui de la Sécurité Djibrill Bassolé ont rencontré les diplomates en poste au Burkina pour leur faire "le point" sur le sujet.

"Un des prévenus s’est déjà pendu à l’aide de son pantalon : c’est un acte rocambolesque et grave", a estimé Halidou Ouédraogo qui se déclare "sceptique sur les éléments" qui ont conduit à l’arrestation des prévenus.

"Nous demandons plus de transparence et un compte rendu au jour le jour de l’instruction", a-t-il indiqué.

"Le gouvernement essaie de mettre en place un processus très ouvert et transparent : je suis très content de voir la façon dont est traité cette affaire", se félicite Anthony Holmes, l’ambassadeur des USA.

Un des suspects, le lieutenant Philippe Minoungou a été arrêté alors qu’il tentait de se réfugier à l’ambassade américaine.

"La procédure judiciaire respecte scrupuleusement les lois en vigueur au Burkina Faso", rassure de son côté Youssouf Ouédraogo, qui maintient "l’implication de puissances étrangères dans la préparation du complot".

"Aucune violence ni acte de maltraitance n’ont été exercés" sur les détenus, a-t-il insisté, promettant "le respect rigoureux du droit de la défense" pour les prévenus.

Il a aussi expliqué que le tribunal militaire n’est pas "une juridiction d’exception mise en place pour la circonstance", mais qu’il existait depuis

Vendredi dernier, le parquet burkinabè a annoncé la fin de l’enquête préliminaire et a désigné un commandant de l’armée pour instruire le dossier.

Selon Abdoulaye Barry, commissaire du gouvernement - qui fait office de procureur près le tribunal militaire - les prévenus seront tous jugés par le tribunal militaire pour "complot et attentat à la sécurité de l’Etat", à l’exception du présumé "cerveau" de l’opération, le capitaine Luther Ouali, également poursuivi pour "trahison" et "intelligence avec une puissance étrangère" pour déstabiliser le régime du président Blaise Compaoré.

M. Barry avait désigné la Côte d’Ivoire et le Togo, où le commandant Ouali a "contacté des personnalités", dont il a refusé de donner l’identité, ajoutant que son pays allait leur envoyer "des commissions rogatoires conformément aux accords internationaux".

Les gouvernements de ces deux Etats voisins du Burkina ont démenti tous liens avec les présumés putschistes.

Les deux civils arrêtés sont un pasteur-instituteur, Paré Israël, et le leader d’un parti d’opposition, Norbert Tiendrébéogo, également cadre de banque. Sur les quatorze suspects militaires, on compte un commandant, deux capitaines et un lieutenant, cinq sergent-chefs et deux sergents. Les trois autres sont un caporal et deux soldats du rang.

AFP

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