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Assassinat de trois policiers : Bassolet à la barre

Publié le lundi 22 mars 2004 à 07h17min

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Le ministre de la Sécurité, Djibril Bassolet, était à l’Assemblée
nationale à Ouagadougou, vendredi 19 mars 2004, pour
répondre à une question orale du député Fatoumata Diendéré
(CDP, parti au pouvoir) relative à l’assassinat des trois policiers
à Zaogo.

C’est un parlement clairsemé (56 députés sur 111) qui a
accueilli le ministre de la sécurité pour comprendre les
circonstances de l’assassinat des trois policiers le 18 février
dernier, à Zaogo, dans les environs de Koupéla. L’auteur de la
question, le député Fatoumata Diendéré, voulait également
savoir les dispositions prises par le gouvernement pour
améliorer les opérations de sécurisation menées par les
policiers, ce que devenait la police de proximité et les mesures
prises pour la mise en oeuvre du plan de recrutement de
policiers, l’amélioration de leur formation et leur équipement.

Face à la représentation nationale, le ministre de la Sécurité
rappelle les faits : un usager téléphone au commissariat de
Koupéla pour signaler une attaque à main armée. Trois
policiers dont le commissaire se rendent sur les lieux. A
proximité du village, ils sont pris sous les feux nourris des deux
bandits. Un des policiers parvient à user de son arme et blesse
un des malfrats. Mais les bandits les rejoignent dans leur
véhicule et les achèvent. On retrouve sur place trente huit
douilles de kalachnikov. Les bandits emportent une kalachnikov
et un pistolet automatique (PA) appartenant à la police. "Les
armes ont été localisées et je n’en dirai pas plus", s’est contenté
de répondre Djibril Bassolet au député Hyacinthe Sanwidi
(PDP/PS, opposition) qui cherchait à savoir si les armes prises
sur les policiers avaient été récupérées.

Les bandits dans leur fuite, abattent un des témoins des
événements. Ils parviennent à quitter le Burkina avant même la
tombée de la nuit pour se réfugier au Ghana. L’un des bandits y
est arrêté avec le concours de la police ghanéenne et l’autre a
été abattu dans la région de la Gnagna le 16 mars dernier par la
gendarmerie.

Le président de séance, Soumane Touré ( 5e vice-président de
l’Assemblée nationale) interrompt brusquement le ministre pour
demander une minute de silence à la mémoire des trois
policiers. La minute de silence passée, le ministre reprend son
exposé. Il tente d’expliquer, les causes du drame : "les policiers
ont été abattus parce qu’ils étaient en nombre insuffisant, parce
qu’ils n’avaient aucun équipement de protection, parce que
l’armement de bord ne valait pas grand-chose face à la
puissance de feu des bandits".

Recrutement massif, formation accélérée...

4Pour faire changer les choses, Djibril Bassolet annonce une
série de mesures : recrutement massif, formation accélérée,
équipement adapté, présence dissuasive. Il s’agit pour le
ministre de la sécurité, de doubler les effectifs des forces de
sécurité d’ici à cinq ans en ramenant le ratio un agent pour deux
mille habitants à un pour mille habitants.

Le patron du département de la sécurité a aussi annoncé, dans
le cadre de la mise en oeuvre de la police de proximité, la
création de comités locaux de sécurité publique dans les
villages, les secteurs, les quartiers, qui seront des organes de
consultation et de réflexion. "La situation de la criminalité n’est
pas plus critique que ce que nous avons connu il y a deux ans,
déclare Djibril Bassolet. Seulement, les meurtres commis ces
derniers temps ont été spectaculaires et ont de ce fait, frappé
les esprits".

Pour le ministre de la Sécurité, la montée de l’insécurité est
essentiellement due à des réseaux de bandits transfrontaliers
et à la circulation d’armes de guerre à cause des différents
conflits dans la sous-région. Après le ministre qui a défendu sa
politique sécuritaire, dix-sept députés sont revenus à la charge .

Leurs préoccupations portaient principalement sur l’équipement
et la formation des forces de sécurité, la complicité qui existerait
entre certains agents de sécurité et des bandits, le renforcement
de la sécurité dans les zones les plus exposées, l’amélioration
de la coopération transfrontalière en matière de sécurité.

Le ministre a fait savoir qu’un vaste plan de sécurisation de
l’ensemble du territoire est en cours. Concernant la connivence
entre certains agents et des bandits, Djibril Bassolet a reconnu
qu’il y a "des brebis galeuses" dans la maison tout en
s’empressant d’ajouter que le phénomène est marginal.
Le ministre a rendu un vibrant hommage aux forces de sécurité
avant de regretter "le sabotage orchestré par les mêmes gens
avec des desseins biens connus".

Malgré "les critiques et la polémique nocive", Djibril Bassolet a
réaffirmé "le devoir impérieux" de l’Etat d’aller en guerre contre
les bandes armées, dans le strict respect de la loi.

Par Adama SAVADOGO

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