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Louise Mettler : une passion pour les masques

Publié le lundi 28 août 2006 à 07h56min

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Cette Française d’à peine une trentaine d’années s’illustre par ses recherches sur les masques de feuilles de la région de Dédougou, en particulier ceux du village de Paradé. Le mardi 08 août 2006, elle était à notre rédaction pour parler de son penchant pour ces masques et de son combat pour une meilleure connaissance de ces valeurs culturelles.

Une africaniste

Depuis bientôt quatre années, Louise Mettler est fréquente au Burkina Faso dans le cadre de ses recherches sur les masques de feuilles bwaba. Cette passionnée des arts éphémères s’est intéressée à ce type de masques de notre pays, surtout ceux du village de Paradé. Depuis 2003, elle a commencé ses recherches avec l’aide de Dankien Dayo du Festival des masques de Dédougou et de certains professeurs de l’université de Ouagadougou, notamment Salaka Sanou, Oumarou Nao, Babou Eric Benon, Louis Millogo. Sa patience et sa détermination lui ont permis d’être adoptée par les habitants du village. Ces derniers lui donneront un nom du terroir, Aparadé, qui signifie en bwa "la fille de Paradé". Cela lui permettra de recueillir quelques informations pour réaliser ses travaux universitaires.

Un mémoire et un DEA sur les masques de feuilles.

Cette jeune Parisienne détient aujourd’hui deux diplômes universitaires sur les masques de feuilles. Le premier diplôme est un mémoire dont le thème est "Les masques de feuilles chez les Bwaba de Burkina Faso : le cas du village de Paradé". Le second, à savoir le diplôme d’étude approfondie (DEA) a pour thème "Introduction à la connaissance des masques de feuilles et leur emploi dans le culte du DO : Burkina Faso-Mali". "Le Do est une divinité mythique léguée par Dieu, détenant le pouvoir sur la végétation. Son culte apparaît comme étant le plus important chez les Bwaba, sur lequel repose toute l’organisation sociale et religieuse de la communauté" fait-elle remarquer.

Son combat

Selon elle le masque est l’expression d’une organisation sociale et culturelle. A travers les masques on inculque des valeurs positives aux enfants : respect de l’environnement, des ancêtres, des vieux... Alors son combat sera de luttre contre les clichés sur les masques en Europe. Car il existe trop d’erreurs dans les écrits sur les masques africains en Europe. L’une des grosses erreurs est de penser que tous les masques africains sont les mêmes ou jouent les mêmes rôles. "Les masques ne sont pas les mêmes ni d’une région à une autre ni d’un village à un autre" s’insurge-t-elle contre les bêtises de certains Occidentaux. "Je veux travailler davantage à contredire ce type de clichés sur les masques" dit-elle.

Le Festima

Elle pense que le festival de masques de Dédougou contribue, en dépit des problèmes, à la sauvegarde des masques parce que chaque village participant veut montrer ses plus beaux masques, ses meilleurs danseurs. Mieux ajoute-t-elle le festival réanime la volonté des jeunes à participer aux cérémonies de masques. Néanmoins elle déplore certains dérapages lors du festival à savoir des masques à vélo ou qui dansent du mapouka (danse ivoirienne exécutée avec le postérieur). Comme projet, elle envisage dès son retour en France chercher un financement pour une thèse de doctorat sur les masques.

Alassane Kéré alassanekere@yahoo.fr

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 29 août 2006 à 10:29, par Makhan En réponse à : > Louise Mettler : une passion pour les masques

    bonjour
    je voudrais feliciter Louise pour tout le travail qu’elle a réalisée en pays bwa, je l’invite aussi a jeter un coup d’oeil vers le village de Boni ou ces masques feuilles se produisent pendant la saison sèche lors des funérailles ou autres rites.
    d’ailleurs les masques de Boni alimentent beaucoup le Festima qui est la vitrine de la culture bwa mais hélas qui reste aussi tres folklorique, car les traditions vehiculées par ces masques ne se limitent pas à de simples parades ou exibitions mais ça ce n’est pas à moi de vous le dire puisque c’est vous la specialiste ;
    merci pour votre contribution

    • Le 7 janvier 2011 à 17:41, par airwalk En réponse à : > Louise Mettler : une passion pour les masques

      Oui et je voudrais signaler que la bibliothèque nationale de france sa deuxième maison est toujours prête a l’accueillir si éventuellement elle recherche des financements pour ses recherches car parfois des places se libèrent dans le domaine français !

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