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Basic Soul : "Nous ne sommes pas en adéquation avec nos standards traditionnels"

Publié le lundi 28 août 2006 à 07h57min

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En 1997, il mettait sur le marché discographique son premier album intitulé "Arrêt sur image", s’essayant du même coup à un nouveau genre musical, le Rap. Depuis, Basic Soul, de son vrai nom Souleymane Ouédraogo, a fait du chemin. Aujourd’hui, il est à son troisième album et il reste égal à lui-même.

Son genre rapologique se situe entre le style Mc Solar et celui de Doc Genico. Celui dont on attribue facilement la paternité du Rap burkinabè a accepté de nous recevoir pour nous parler de ses activités musicales. C’est un musicien à l’abri de l’usure du temps qui s’ouvre entièrement à vous. En 1997, il mettait sur le marché discographique son premier album intitulé "Arrêt sur image", s’essayant du même coup à un nouveau genre musical, le Rap.

Depuis, Basic Soul, de son vrai nom Souleymane Ouédraogo, a fait du chemin. Aujourd’hui, il est à son troisième album et il reste égal à lui-même. Son genre rapologique se situe entre le style Mc Solar et celui de Doc Genico. Celui dont on attribue facilement la paternité du Rap burkinabè a accepté de nous recevoir pour nous parler de ses activités musicales. C’est un musicien à l’abri de l’usure du temps qui s’ouvre entièrement à vous.

Comment se porte Basic Soul ?

• Basic Soul se porte bien, et il vient de mettre sur le marché un nouvel album. Tout va bien.

Comment se comporte ton album sur le marché ?

• Sur le plan promo ça marche. J’ai quatre clips présentement qui passent au niveau des différentes télévisions. Je me suis aussi adressé quelquefois à d’autres médias pour faire connaître l’album. Le seul bémol, c’est le côté distribution. J’ai un petit problème actuellement avec ma maison de distribution ; donc on est en train de revoir les choses pour que tout rentre dans l’ordre.

As-tu un feed-back ?

• Bien sûr que j’en ai. Il m’arrive de partout un satisfecit, mais je dois dire que chacun a une préférence pour tel ou tel titre, qui n’est pas forcément du goût de l’autre. Mais encore une fois, comme il y a des problèmes côté distribution, je ne bénéficie pas pleinement de ces marques de sympathie.

Etant l’un des précurseurs du rap burkinabè, quelle appréciation fais-tu aujourd’hui de ce genre musical ?

• Je suis satisfait parce que le rap, depuis dix ans environ, a atteint un niveau où il est accepté par le grand public. Des groupes et même des individus ont connu du succès dans le rap avec des titres qui ne laissent pas indifférent. Aujourd’hui, le rap s’inscrit intégralement dans le paysage musicale burkinabè. Donc c’est avec satisfaction que je fais ce constat. Mais il est aussi évident que le rap est présentement en perte de vitesse et il faut que l’on s’interroge à ce sujet.

Cela est dû peut-être à l’effet de mode !

• C’est vrai, comme tout mouvement novateur le rap séduit tout de suite. C’était un style musical engagé, un genre qui sortait du commun. Avec le temps, les artistes n’ont pas su maintenir cet engouement de façon pérenne au niveau du public. Je crois qu’aujourd’hui le rap doit se donner une autre orientation qui doit être un peu plus proche des préoccupations thématiques de nos concitoyens. Le rap devrait maintenant être un phare pour la promotion des rythmes de nos terroirs.

Que penses-tu des autres genres musicaux ?

• Depuis un an environ on peut dire que notre musique a connu beaucoup de renouveau avec des artistes qui, finalement, font danser les Burkinabè. Certains disent que c’est des rythmes éphémères, mais le fait que ces rythmes-là fédèrent la population et qu’on entend jouer en boucle, me font penser que c’est représentatif d’une certaine reconnaissance vis-à-vis de ces artistes et du travail qu’ils font pour concurrencer les sonorités venues d’ailleurs.

Mais resteront-ils compétitifs ?

• Il faut dynamiser la musique burkinabè en permettant aux artistes de s’exprimer en toute quiétude et surtout de profiter du fruit de leurs efforts. Il faut mettre en place des cadres appropriés, combattre efficacement la piraterie, parce que c’est un fléau qui empêche les artistes nationaux de vendre. Il y a aussi les mécanismes de la promotion que l’on devrait parfaire parce que nous sommes envahis par des sonorités venues d’ailleurs. Je ne parle pas de mesure, mais il y a des quotas qui ont été prévus et qui existent par diverses législations ; il faut juste les appliquer. Enfin, il faut que les artistes puissent proposer des sonorités qui accrochent quant à la qualité et au rythmique.

Côté jardin maintenant. Pourquoi Basic Soul reste à l’écart de l’usure du temps ?

• Je ne serai pas aussi affirmatif que vous. Comme tout le monde j’accuse les ravages du temps mais si je ne laisse pas entrevoir ça, c’est tout simplement parce que je mène une vie assez saine. Je ne sors pas beaucoup, je ne consomme pas l’alcool, je ne fume pas et surtout, psychologiquement, je suis assez positif, c’est mon atout principal.

Qu’apprécies-tu chez une fille ?

• Son intelligence, sa beauté bien évidemment, sa simplicité.

Est-ce que le cœur de Basic Soul est à prendre ?

• (Rires). Après une hésitation il nous confie, "Je dirais non". Avant d’ajouter : "L’amour, c’est une chose tellement sérieuse qu’il ne faut pas le banaliser. Deux êtres qui ont un penchant l’un pour l’autre doivent d’abord apprendre à se connaître avant de s’engager.

Est-ce que pour ce qui te concerne, la musique burkinabè nourrit son homme ?

• La musique burkinabè nourrit certains de ses hommes (rires). Malheureusement, pour la plupart, c’est la désillusion, c’est pour la majorité aussi la galère. C’est dû à l’étroitesse du marché, c’est dû aussi à l’inadéquation des genres musicaux, que les artistes proposent, avec nos réalités africaines et surtout burkinabè. La majorité des artistes pratiquent des genres, même si je m’y reconnais, comme le rap et le reggae. que je trouve en inadéquation avec nos standards traditionnels.

En conclusion que diras-tu ?

• Je voudrais vous remercier pour tout ce que vous faites pour les artistes à tous les niveaux. A tous les lecteurs de votre journal, à tous mes fans, je dis encore une fois merci de m’avoir soutenu depuis toutes ces années. "Barka" est là sur le marché et je souhaite que le public se l’approprie.

Félix Z. Kyelem Oudera@hotmail.com
Observateur Paalga

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