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PDP/PS : Un bilan sur fond de démission

Publié le lundi 28 août 2006 à 08h12min

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Après une réunion du Bureau politique national, qui s’est tenu samedi, l’équipe dirigeante du Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS) a tenu une conférence de presse le lendemain à son siège. A écouter les différents interlocuteurs de la matinée, même si le navire PDP/PS tangue, les dirigeants essaient de lui faire toujours garder le cap.

Une précision d’abord : le Bureau politique national (BPN) du PDP/PS ne s’était pas réuni depuis avril 2005. Beaucoup d’eau a donc coulé sous les ponts et, naturellement, les journalistes n’ont pas été avares de questions. Néanmoins, les échanges ont surtout gravité sur tout ce qui est resté comme des sujets phares de l’actualité nationale.

Entre autres, la démission du secrétaire général du parti, le non-lieu prononcé dans l’affaire Norbert Zongo, les Femmes en noir qui ont décidé d’aller, chaque journée dominicale à 11 heures, visiter sa tombe jusqu’à ce que justice soit dite, la succession, par le professeur Etienne Traoré, d’un autre professeur, Ki-Zerbo, à l’Assemblée nationale, etc. Parlant de bilan, le présidium a abordé la présidentielle et les municipales.

Ce parti, membre de l’International socialiste, est-il satisfait des résultats qu’il a engrangés pendant ces deux scrutins ? A écouter les uns et les autres, qui ont surtout parlé des municipales, les résultats sont mi-figue mi-raisin. Il suffit, pour cela, d’écouter la réponse, à la française, du président du parti. « Oui ou non. Nous estimons que nous n’avons pas engrangé suffisamment. Même si de 270 conseillers en 95, nous en avons 311 aujourd’hui, nous aurions pu faire mieux si... ». Sébastien Zabsonré, 2e vice-président du parti, a été plus direct, lui qui a ajouté que « le bilan ne nous satisfait pas ».

« Notre parti est absolument ouvert aux jeunes »

Mais, de là à conclure que ces résultats sont dus à l’âge des membres des instances dirigeantes du parti, qualifié de « parti de Papys » par certains (des mauvaises langues ?), c’est un pas qu’il ne faudrait pas franchir, selon les animateurs du jour. En effet, ils ont tenu à préciser que l’on fait toujours un faux procès au PDP/PS, qui n’a jamais fermé ses portes aux jeunes générations. Seulement, ont-ils constaté, les jeunes préfèrent leur carrière à une « non-carrière ». Ecoutons François Wendlassida Ouédraogo, 1er vice-président : « Nous n’avons jamais barré la route à un jeune. Seulement, il faut que ces derniers prennent progressivement des responsabilités.

C’est un processus qui est engagé. Pour comprendre l’esprit de transparence qui y règne, il faut savoir que pendant la dernière élection, nous sommes passés poste par poste. Et l’élection se fait toujours à bulletin secret. Mais, comme tout vote est une affaire personnelle, l’on ne peut pas faire le bonheur de quelqu’un à sa place. Pendant qu’on y est, le Secrétaire général qui vient de démissionner était-il un Papy ? ».

On se rappelle que ce dernier, le Dr Alain Zoubga, a laissé tomber le poste de secrétaire général pour redevenir un simple militant du parti. Une déclaration à ce sujet a même paru dans les organes de presse. Pour le président du PDP/PS, le Pr Ali Lankoandé, il ne faut pas faire un drame de cette décision, d’autant plus que le démissionnaire reste toujours militant du parti. Il s’agit donc d’une décision qui ne signifie pas divorce. Hassane Wereme, Secrétaire national à la Communication, a également eu cette approche : « Alain Zoubga a la droit de quitter le poste qu’il occupait ! Nous sommes en démocratie ici ! Le démissionnaire l’a fait d’une façon saine et sereine, mais il reste toujours un militant. D’ailleurs, à son départ, il a précisé que s’il y avait une autre activité, on pourrait toujours faire appel à lui ». Et un autre intervenant de lancer une phrase qui a fait sourire plus d’un dans la salle : « Il n’y a qu’au CDP qu’on ne démissionne pas ».

Sur le non-lieu, les responsables du PDP/PS disent s’être fait leur opinion et depuis longtemps. Le président du parti, le Pr Ali Lankoandé : « Cela ne peut pas ne pas nous préoccuper. Mais depuis longtemps, nous avions dit qu’il y avait peu de chances que ça aboutisse ». C’est maintenant devenu un secret de Polichinelle : le Pr Ki Zerbo cède sa place de député à Etienne Traoré, qui terminera son mandat à l’Assemblée nationale. D’aucuns ont trouvé cette décision tardive. Qu’en pensent les dirigeants du PDP/PS ?

Le Pr Lankoandé a fait remarquer que son prédécesseur à la direction du parti a décidé de quitter l’Hémicycle pour raison de santé. Donc, tant qu’il était en bonne santé, il avait le droit de siéger jusqu’au bout de son mandat. Quant à la démarche des Femmes en noir, les animateurs du point de presse ont assuré la soutenir. Mais, ils ont avoué que c’est une autre paire de manches que de se déplacer, « tous les dimanches que Dieu fait » (c’est l’expression du président du parti), au cimetière de Gounghin.

Observateur Paalga

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