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Choix de représentants de l’opposition à la CENI :Ils se sont vus. Ils se sont entendus. Dieu soit loué !

Publié le lundi 21 août 2006 à 00h00min

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Pratiquement tout le monde s’accordait à dire que le 16 août 2006, la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères allait se transformer en poudrière. A commencer par nous, qui avions mis en gros caractères le titre « Ça va chauffer le 16 août 2006 », dans l’édition n° 6705 du 18 au 20 août 2006.

Tout semblait concourir à cela. D’abord, il y a la sensibilité épidermique de bien des membres de l’opposition, que l’on ne peut occulter. Ensuite, l’on a eu un avant-goût avec les échanges orageux, saupoudrés de phrases aigre-douces, entre les représentants de l’ADF-RDA et ceux des autres partis de l’opposition, qui étaient présents à la rencontre d’information de l’Administration territoriale portant sur le renouvellement des représentants de cette institution jusque-là dirigée par Moussa Michel Tapsoba. Contre vents et marées, les opposants ont déjoué nos pronostics.

Mais l’on est tout de même heureux de nous être trompé dans nos certitudes, même si l’analyse journalistique en a pris un coup. Les CRS qui y étaient déployés n’ont pas eu besoin d’utiliser leurs « lacry ». Bien que l’essentiel des débats se soit focalisé sur l’appartenance ou non du parti de l’Eléphant à l’opposition, les différents représentants ont pu mettre leurs divergences sous le boisseau. L’attitude policée des membres de l’ADF-RDA y a été pour quelque chose. D’abord, le député Sidiki Belem a pris la parole pour s’excuser des piques qu’il a adressées à certains le jour de la rencontre avec le ministre Clément Sawadogo. A sa suite, l’avocat Me Fahiri Somda a laissé tomber quelques instants son Droit, qu’il chérit tant, pour demander « la clémence afin qu’on puisse se tenir la main en vue de lutter pour la conquête du pouvoir ».

En tout cas, l’impression qui se dégageait est que tous les invités s’étaient levés du pied droit, ou, pour parler africain, de la main droite, ce jour-là. A l’issue des tractations, le premier pôle a désigné Seydou Ouédraogo de l’ADF/RDA et Idrissou Koanda du COPEP. Le second a retenu Paul Sylvain Paré du MPS/PF, Ibrahim Sango du PAREN et Mousbila Sankara de l’UNIR/MS, le grand absent ayant été Hermann Yaméogo.

A la sortie de la réunion, c’était la joie comme si les CRS avaient jeté du gaz hilarant sur ces politiciens. Le plus marrant dans cette histoire est que l’opposition a donné une leçon de démocratie à la majorité, en tout cas pour ce qui concerne cette affaire. En effet, le giga-parti a pris de court sa « chère cousine », la mouvance présidentielle, en sortant, comme d’un chapeau de magicien, ses cinq représentants à la CENI. Pour eux, leur rencontre aux Affaires étrangères n’était qu’une question de formalité. Tout était joué d’avance. Au grand dam des myriades de satellites qui gravitaient autour du candidat Blaise Compaoré. C’était tout sauf de la démocratie.

La Société civile n’était pas non plus exemplaire. Après l’accouchement au forceps de son représentant à la CENI, Moussa Michel Tapsoba, ça gueule de partout pour dire que l’enfant n’est pas de son père. Alors que la Société civile, qui doit être civilisée, devrait donner le bon exemple. En somme, l’on se permet ce que l’on ne pardonne pas aux autres.

Rabi Mitibkèta
Observateur Paalga

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