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Diplomatie burkinabè : Pragmatisme et dynamisme

Publié le mardi 22 août 2006 à 08h05min

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Vendredi 18 août 2006 est intervenue à Ouagadougou la conclusion d’un accord politique global pour remettre le Togo sur la voie de la réconciliation nationale. Un travail remarquable sous les orientations du chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré, et qui illustre, une fois de plus, l’option prise par notre diplomatie, il y a quelques années et dont les deux « mamelles » sont le pragmatisme et le dynamisme.

Ainsi donc, les frères « ennemis » togolais sont parvenus à un accord politique dont la signature est intervenue en grande pompe hier dimanche, à Lomé en présence du facilitateur Blaise Compaoré. Une signature qui consacre le retour du Togo dans une démocratie apaisée, occurrence que les uns et les autres ont appelée de tous leurs vœux après la conclusion de l’accord à Ouagadougou vendredi dernier.

« Encore Blaise Comapaoré » pourrait-on dire dans le bon sens ; cet accord de paix global togolais faisant suite à de nombreux succès enregistrés par la diplomatie burkinabè depuis l’avènement du président Compaoré au pouvoir. Durement éprouvé par son enclavement géographique et une longue période d’Etat d’exception qui en avait fait un « marginal » politique dans le concert des Nations, le Burkina Faso est passé en deux décennies à la vitesse supérieure pour grignoter des places et se positionner comme une entité incontournable dans la géopolitique continentale et même mondiale.

Il fallait briser les chaînes de l’enfermement de la période révolutionnaire, s’ouvrir au monde et se conformer ainsi à l’air du temps qui était à la démocratie et à l’érection de nouvelles conditionnalités pour la coopération et l’aide internationale.

Il vous souviendra que le Burkina Faso n’avait du reste pas attendu le vent de La Baule pour « tourner casaque », le président Compaoré ayant, dès sa première adresse à la nation (le 19 octobre 1987) prôné l’ouverture démocratique.

Une œuvre d’autant plus nécessaire que le Burkina Faso de Blaise Compaoré était attendu au coin du bois non seulement par des populations « dopées » par ce vent démocratique mais aussi par la communauté internationale, échaudée par l’expérience précédente et retranchée derrière ses préjugés.

Séduire à l’intérieur par ses initiatives et à l’extérieur par son entregent, voilà le leitmotiv. Les réformes politiques, économiques et sociales viendront combler cette demande intérieure et convaincre la communauté internationale qu’une nouvelle dynamique était en marche. Une dynamique concrétisée par l’engagement du pays dans le règlement de conflits politiques dans la sous-région. Une action qui sera décisive dans la réduction des tensions affectant nombre de ses voisins comme le Togo, le Mali, le Niger, le Libéria et la Sierra-Léone. En 1998, alors président en exercice de l’OUA, Blaise Compaoré s’impliquera efficacement dans la résolution de la crise dans la corne de l’Afrique.

Juste récompense

Volonté d’ouverture, intermédiation heureuse mais aussi expertise dans l’organisation des grandes manifestations (Sommets de l’OCI, de l’OUA, de la Francophonie, de l’UIP, organisation de la CAN 1998...) ont définitivement assis cette image. Par ailleurs, jamais l’expertise burkinabè n’a été autant honorée et reconnue qu’aujourd’hui par les organismes internationaux.

Toute chose relevant de la gageure au regard du gap qu’il fallait combler dans ce domaine où se décident souvent les grandes orientations qui déterminent l’avenir des Nations. Plus que tous les discours et les lieux communs, ces progrès réalisés en terme de stabilité, de développement et de paix comparés à la modicité des moyens et à l’hostilité de la nature ont été des facteurs déterminants dans l’émergence et surtout la crédibilité du label Burkina. Celui-ci est devenu dès lors la référence chaque fois qu’un foyer de tension se manifestait.

Nonobstant les crises cycliques qui sont le lot de tout Etat engagé dans un processus en rupture avec l’ordre établi, la voie burkinabè vers le développement est somme toute exemplaire. Il faut œuvrer à ce que les maladies infantiles de la démocratie ne viennent remettre en cause les options fondamentales pour le mieux-être des populations et la bonne gouvernance.

Ce d’autant que le pays est sorti blanchi par l’ONU des cabales orchestrées contre lui sur fond de sa supposée implication dans certains trafics. Pour sa part, la diplomatie burkinabè, le chef de l’Etat en tête se recentre, dans un rôle d’impulsion d’une coopération pourvoyeuse de développement, d’intégration et de pacification plus proche des réalités du terrain et des populations et usant peu, voire pas du tout de la langue de bois et des vernis politiques.

Le travail, rien que le travail dans l’intérêt bien compris des populations, voilà le credo actuel dans l’optique de renforcer le leadership du pays dans l’intégration régionale et dans la mondialisation.

Boubacar SY (magnasy@yahoo.fr)

Sidwaya

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