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Les Togolais se réconcilient à Ouagadougou : La belle revanche du Burkina et de son président

Publié le lundi 21 août 2006 à 07h40min

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La classe politique togolaise, partis d’opposition, partis au pouvoir, mais aussi la société civile, les autorités coutumières et religieuses se sont retrouvés à Ouagadougou pour fumer le calumet de la paix. Ce dialogue constructif, le mérite en revient au premier chef au peuple togolais et à ses leaders politiques, eux qui ont su surpasser leurs différends pour s’entendre sur l’essentiel : le développement du Togo dans la paix et la démocratie.

Ils ont fait confiance à un facilitateur d’expérience, le président du Faso Blaise Compaoré. Ce dernier en bon voisin du Togo et sous le président Eyadema déjà, s’est toujours montré attentif aux sollicitudes de la classe politique togolaise. Malgré qu’Eyadema fut son aîné en tout point de vue, il considérait le président du Faso comme un homme d’Etat digne de confiance et soucieux d’une intégration régionale faite de politique responsable, de respect mutuel entre les peuples et leurs dirigeants.

Ce souci d’amitié et de fraternité entre les peuples est l’un des grands principes qui fondent la diplomatie burkinabè.

Il n’est pas exclusif. Il implique néanmoins un respect mutuel entre les peuples et leurs dirigeants sur la base de leurs intérêts réciproques. Il fait appel également au respect de la différence, à la solidarité partagée dans un objectif de promotion, de coopération régionale, africaine et entre pays du Sud.

Le choix du président du Faso comme facilitateur du dialogue inter-togolais rend un hommage mérité à l’homme qui depuis 1990-1992 est resté attentif aux difficultés du processus démocratique dans ce pays. Accepter venir au Burkina pour les ultimes réglages d’un accord politique qui se veut aussi celui de la paix et de l’enracinement de la démocratie au Togo est un véritable pied-de-nez que nos chers voisins, frères et amis administrent à tous les va-t-en-guerre qui, non loin de nous vouent leur pays à des souffrances indicibles. Le rôle de bouc-émissaire que là-bas on s’évertue à faire jouer au Burkina et à son président a depuis longtemps été démystifié. Mais aujourd’hui plus qu’hier, c’est une belle revanche qui s’est offerte au Burkina et à son président. Et pour paraphraser Houphouët-Boigny, un grand sage africain, on dira que le bon voisinage, ce ne sont pas des mots, c’est un comportement.

Cette grande disponibilité et cette ouverture d’esprit des acteurs de la vie politique togolaise est un exemple à copier sans gêne. Ils ont fait montre d’une tolérance digne des enjeux politiques, économiques, socioculturels qui sont non seulement ceux du Togo en particulier, mais ceux ouest-africains en général. Cette vision de responsabilité est aussi celle du Burkina et de son président. C’est dans ce leitmotiv que Blaise Compaoré inscrit le leadership qui est le sien que 20 ans d’expérience d’homme d’Etat lui ont acquis. Un leadership pour la paix et le développement qu’il a toujours offert en partage ici et ailleurs dans la CEDEAO, la CEN-SAD et l’Union africaine.

A bon entendeur salut !

Djibril TOURE

L’Hebdo

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