LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Dialogue intertogomais : Blaise tient son accord

Publié le lundi 21 août 2006 à 07h41min

PARTAGER :                          

Les représentants des partis politiques togolais qui étaient en pourparler à Ouagadougou, avec comme facilitateur le président Blaise Compaoré et ses collaborateurs, ont finalement trouvé un terrain d’entente.

La plénière qui s’est ouverte le mercredi 16 août 2006 pour plancher sur les propositions de sortie de crise du président du Faso a accouché d’un accord politique global qui a été paraphé par les 9 délégations directement impliquées dans le dialogue.

Cette fois-ci aura été la bonne, pourrait-on dire. Les frères togolais, venus s’entendre sur la gestion du pouvoir d’Etat au Togo, ont réussi à accorder leurs violons, vendredi dernier à Ouaga 2000. Les discussions ont en effet abouti à une note d’espoir pour les héritiers d’Eyadéma, puisqu’un accord politique global les unit dorénavant. Cet accord est censé sortir le Togo voisin de ses tribulations récurrentes. Le document qu’ils ont paraphé à Ouagadougou se veut désormais une « BIBLE » qui doit les guider vers une réconciliation nationale véritable.

Bien avant le dénouement du dialogue intertogolais, certaines indiscrétions, parlant du projet d’accord du facilitateur, faisaient état de propositions portant essentiellement sur l’organisation d’élections, la question sécuritaire, les droits humains, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui compterait 19 membres dont 5 de la Mouvance présidentielle, la levée du critère de résidence pour être candidat à la présidence...

Des dispositions qui font l’unanimité

Tout compte fait, on n’est pas loin de tout cela, puisque l’accord politique global sorti des discussions de Ouaga 2000 prévoit la mise en place d’une nouvelle Assemblée nationale et là-dessus, les parties prenantes s’engagent à créer les conditions pour l’organisation d’élections transparentes, justes et démocratiques. L’accord sur le cadre électoral intègre une révision des conditions d’éligibilité, surtout pour ce qui est du délai de résidence au Togo des éventuels candidats. On se rappelle que ce sont ces dispositions qui avaient, entre autres, causé l’échec des pourparlers de Lomé. L’UMP de Gilchrist Olympio avait purement et simplement refusé de signer le premier document né alors du dialogue intertogolais.

La raison évoquée en son temps était qu’elle se sentait écartée du jeu électoral. La CENI, ainsi que le suggère l’accord de Ouagadougou, se composera de 19 membres dont 5 de la Mouvance présidentielle, 10 des partis signataires de l’accord-cadre de Lomé, 2 de la partie civile, 2 du gouvernement mais sans voix délibérative. Pour ce qui est de la sécurité et des droits humains, appel a été lancé au gouvernement togolais, à prendre des dispositions immédiates pour une non-implication des forces de défense et de sécurité dans les débats politiques. Là aussi, les représentants des partis ont donné leur accord pour l’éradication des actes de violence politique.

En outre, ils ont réaffirmé leur ferme volonté de poursuivre les réformes constitutionnelles et institutionnelles nécessaires à la consolidation de la démocratie, de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance au Togo. Un gouvernement d’union nationale dans le principe a été approuvé par toutes les délégations. Il s’agira pour ce dernier de restaurer la paix, la sérénité, la confiance mutuelle et d’organiser les législatives comme il se doit. Une feuille de route a du reste été tracée pour l’aider dans l’exécution de ce désormais historique accord politique global de Ouagadougou.

Si à Lomé les politiques ne sont pas parvenus à danser au même rythme, à Ouagadougou, on peut affirmer sans grande prétention qu’ils ont bu dans la même calebasse. Déjà, pour beaucoup qui ont suivi de très près l’aboutissement du dialogue entre les Togolais, son issue est à mettre au compte de l’enfant terrible de Ziniaré, qui y aurait réellement mis du sien.

Les impressions de quelques participants

Youssouf Ouédraogo : (Ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale) C’est une grande satisfaction pour le Burkina Faso. Le président Compaoré vient de réaliser, encore une fois, une grande œuvre, en ce sens qu’il l’avait déjà fait en 1996. C’est tout à fait normal pour un pays voisin qui a fait confiance à un chef d’Etat voisin, que celui-ci s’investisse énormément pour aider à la résolution de la crise.

Patrick Lawson : (UFC) Nous sommes très heureux des efforts qui ont été fournis pour qu’on aboutisse aux résultats de ce jour. Quand on va à des négociations, on ne peut pas tout avoir. Mais ce qui a présidé à nos travaux, c’est l’esprit de conciliation, l’esprit de consensus. C’est cela qui nous a permis d’obtenir les résultats d’aujourd’hui. Des résultats qui nous permettent de mettre sur pied un gouvernement d’unité nationale, qui mettra en œuvre les conditions ou les conclusions du présent accord. Nous pensons que dès que nous allons nous mettre au travail, nous n’aurons pas besoin de relancer chaque fois la facilitation pour qu’elle vienne à notre secours. L’engagement a été pris par la facilitation d’être à nos côtés, que ce soit au niveau des différentes structures qui seront établies, que ce soit dans la solidarité gouvernementale, ou que ce soit dans les relations du Togo avec le concert des nations. La facilitation s’est engagée à être notre témoin et à expliquer que les Togolais se sont mis d’accord pour faire redémarrer leur pays.

Pascal Bodjona : (Représentant de la Mouvance présidentielle) Nous sommes parvenus à un accord global, et si cela a été possible, c’est grâce à la grande expérience du président Compaoré et surtout à sa sagesse. En deux jours, nous sommes parvenus à un accord de politique global, et pour une crise comme celle que le Peuple togolais a traversée, je pense que nous pouvons être fiers qu’enfin nous puissions en Afrique compter sur des chefs d’Etat, des leaders capables d’apporter aux problèmes d’Africains des solutions africaines. Le plus important, ce n’est pas la conclusion de l’accord. C’est la volonté des acteurs de pouvoir mettre en application les accords et les engagements pris. Et pour le faire, il faut que chacun, désormais, soit animé d’une bonne volonté. Notre pays doit retrouver la voie du développement et de la réconciliation. Ce qui vient de se passer n’est la victoire d’aucune force politique. C’est la victoire de tous les Togolais.

Observateur Paalga, D. Evariste Ouédraogo

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Les Togolais sur la bonne voie
Ouagadougou et après ?
Dialogue inter-togolais : de Lomé à Ouagadougou
Propos des hommes politiques et des personnalités togolais
Des Togolais du Burkina Faso s’expriment
Togo : Kofi Annan salue la signature de l’accord global
Dialogue inter-Togolais : L’apothéose à Lomé