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UNDD : "Même si la CENI présentait des tares graves, elles ne sont pas incurables"

Publié le lundi 14 août 2006 à 07h44min

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Marlène Zébango

Au terme d’une réunion de son Bureau exécutif national, tenue le 12 août dernier, l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) a estimé que la proposition de suppression de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est une racelle tendue par le pouvoir, et tire la sonnette d’alarme.

Ci-après le compte rendu de ladite réunion fait par la vice-présidente, Marlène Habata Zébango. Sur convocation de son Président, Me Hermann Yaméogo, le Bureau exécutif national (BEN) de l’UNDD s’est retrouvé au lieu habituel de ses réunions, le 12 août 2006 à 10 heures à Ouagadougou autour de l’ordre du jour suivant :
- Situation nationale
- Situation internationale
- Divers.

Situation nationale

Sur ce premier point, les membres du BEN appréciant la vie du parti, se sont félicités des différentes conférences, visites aux structures décentralisées, marches et meetings qui ont eu lieu dans le Boulkiemdé, le loba, le Houet... Ils ont encouragé les responsables du bureau à continuer dans la programmation de ces sorties sur le terrain. Le BEN a ensuite procédé à la mise en place d’un comité pour l’organisation du Congrès à venir de l’UNDD, comité devant rendre compte de ses diligences à la prochaine réunion de l’Exécutif.

Par rapport à la vie nationale, le parti, réagissant à l’annonce de l’examen de l’appel interjeté contre le non-lieu accordé à Marcel Kafando par la Chambre d’accusation, a instruit ses responsables et militants de maintenir la mobilisation pour éviter que le dossier ne soit enterré ou escamoté.

Le BEN s’est félicité des réactions enregistrées à cet égard au plan national et international et tout particulièrement de celle de l’Union européenne qui montre, au-delà des écrans, qu’il y a une prise de conscience grandissante sur l’état réel de notre justice et partant, sur la nature profonde de la gouvernance au pays des hommes intègres. Sur ce point précis, afin de marquer le coup, les membres présents ont renvoyé aux déclarations suivantes faites à titre individuel ou collectif par le BEN depuis les dernières élections municipales :

- Déclaration du BEN en date du 24 avril 2006 : « l’UNDD en appelle à l’intensification de la lutte pour obtenir le seul remède qui vaille : un dialogue inter-Burkinabé permettant de reprendre tout l’ouvrage démocratique ».
- Compte-rendu de la rencontre du BEN avec les responsables et militants au CBC le 13 mai 2006 : « Le Secrétaire général M. Salif Ouédraogo (.) a souligné (.). qu’il importait d’obtenir la relecture de nos textes fondamentaux, du cadre politique afin de mettre un terme au dérapage. (.). Le vice-président, M. Bambara Martin, a donné en exemple le Togo qui a réussi, même si rien n’est encore joué, à engager ses acteurs politiques et sociaux dans un dialogue national qui commence déjà à produire quelques fruits ».

- Déclaration collective du Groupe d’initiative de l’Opposition, dont l’UNDD est signataire, parue dans l’Observateur paalga du 7 août 2006 : « En tout état de cause, l’opposition estime que ce serait courir à son propre suicide que d’accepter de compétir avec l’actuel code électoral... Aussi, a priorité actuelle de l’opposition burkinabè est la relecture du code électoral et de la Constitution dans le souci de renforcer le processus démocratique. La mise en place de la nouvelle CENl, plus équitable et plus fiable, interviendra seulement après ces différentes relectures ».

Pour lever toute équivoque par rapport à la CENI, le parti a tenu à affirmer que, même si cette dernière présentait des tares graves, elles ne sont pas incurables et que, de surcroît, la CENI étant comme un enfant de l’opposition, cette dernière ne saurait la désavouer ni abonder dans le sens de ceux qui veulent qu’on tire prétexte de ses carences pour redonner au MATD la pleine souveraineté sur la matière électorale. Pour le parti, ce serait aller de Charybde en Sylla. Il prévient donc de ne surtout pas tomber dans cette nacelle que le pouvoir a tendue en tentant d’embarquer l’opposition sur de faux problèmes, aux seules fins de reconduire telle quelle la CENI.

Tirant la sonnette d’alarme, le BEN a demandé, dans l’intérêt du dialogue national et de la démocratie, de surseoir à ce renouvellement commando et trompeur, pour régler tous les litiges qui objectivement empêchent la CENI de jouer son rôle en toute indépendance. Procéder autrement, alors même que le temps ne presse pas tant que cela, serait mettre la charrue avant les bœufs et plus grave, donner quitus au pouvoir de faire ce qu’il veut et de poursuivre la parodie démocratique. Telle ne saurait être en aucun cas, la posture de l’UNDD qui d’ores et déjà ne sera pas de la rencontre, jouée d’avance, du 16 août prochain.

Situation internationale

Abordant la situation internationale, le BEN s’est félicité que les acteurs togolais aient pu s’entendre autour d’un médiateur commun. Si nos dirigeants peuvent être sollicités pour des médiations à l’extérieur, s’ils peuvent être appelés au Togo pour résoudre des problèmes qui nous pèsent aussi en interne, le BEN dit que « Qui peut le plus, peut le moins ».

Il demande donc que le Peuple en général et son opposition en particulier soient mis en situation, comme le Peuple togolais et son opposition, de dialoguer et de réduire les obstacles qui obstruent leur marche vers une démocratie digne de ce nom. Dans cette perspective, l’UNDD a tenu à faire un appel solennel au chef de l’Etat Faure Eyadéma, aux opposants togolais afin qu’ils s’apprêtent à retourner le service qui sera rendu à leur pays en rappelant le devoir de dialogue, de justice et de démocratie que le chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré, doit avoir vis-à-vis de son Peuple et de son Opposition.

Le BEN enfin a regretté et dénoncé la situation qui prévaut au Moyen Orient et l’injuste drame qui y est imposé aux populations civiles innocentes. Les membres du BEN ont eu une pensée toute particulière pour le Peuple libanais qui incontestablement est le damné de cette guerre maudite. Ils ont souhaité une plus forte implication de la communauté internationale pour rendre effective la Résolution 1701 que vient de prendre le Conseil de sécurité des Nations unies.

Divers Après que plusieurs points aient été évoqué en divers, la séance fut levée à 12 heures.

Pour le BEN
La vice-présidente,
Marlène Habata Zébango

Observateur Paalga

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