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Affaire Norbert Zongo : Cette pression inutile et néfaste du Collectif !

Publié le vendredi 11 août 2006 à 07h31min

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Suite au non-lieu prononcé dans le cadre de l’instruction du dossier Norbert ZONGO et comme il fallait s’y attendre, le Collectif des organisations démocratiques de masse et des partis politiques, promet de "djafoul" jusqu’à ce que le droit soit "réellement" dit. Une attitude prévisible au regard de ses faits d’armes antérieurs, mais préjudiciable au dossier ZONGO au regard de leurs conséquences.

Les dirigeants du Collectif ont été on ne peut plus clairs dans leur première déclaration qui a suivi le non-lieu prononcé par le juge Wenceslas ILBOUDO. "Il n’est pas question" de s’en tenir à cette décision, surtout que de "sérieux suspects" ont été répertoriés par la Commission d’enquête indépendante (CEI) sur la base d’un faisceau d’indices "concordants". Voici ramassé, l’esprit qui anime le Collectif et qui est aux antipodes d’une bonne administration de la justice dans l’affaire ZONGO pour ne pas dire qu’elle est contre la manifestation de la vérité simplement.

On aura en effet de cesse de le dire, la CEI a travaillé dans un climat délétère entretenu par le même collectif et a été orienté par les "metteurs de pression" dans la désignation de ses "sérieux suspects". Alors même que le crime a été commis dans des conditions d’opacité (sans témoins oculaires et en rase campagne) propres à rendre le travail du juge difficile, la CEI n’a pas trouvé mieux que ce qualificatif pour envoyer à "l’échafaud" des citoyens que l’honnêteté aurait voulu qu’on ne jette pas ainsi en pâture au regard de la gravité des faits.

En fait d’indices concordants, les contradictions relevées entre le seul inculpé jusqu’alors, Marcel KAFANDO, et Racine YAMEOGO auraient dû pousser le juge d’instruction à prendre très tôt sa décision de non-lieu. Dès lors que la CEI elle-même a reconnu que la mémoire s’était "étiolée", que les dates du 13 et 14 décembre 1998 aient été l’objet de discussions entre les deux hommes, devrait en bonne conséquence arrêter tout. Car, renvoyer un dossier aussi plein de contradictions devant la juridiction de jugement aurait été du pain béni pour les avocats de la défense.

Aucun juge ne pouvait dans son intime conviction condamner Marcel KAFANDO sur des bases aussi légères que celles de la CEI ; d’ailleurs si elle-même avait été convaincue par les "faits" qu’elle avait accumulés ici et là au gré de l’imagination naguère fertile de ses "témoins" et autres confidents de Norbert ZONGO, elle aurait désigné des coupables au lieu de s’en tenir à la formule piège de "sérieux suspects". C’est ce que les uns et les autres ont oublié, trompés qu’ils ont été par la clameur soulevée par le Collectif.

Voilà que celui-ci s’apprête à remettre une couche de peinture en déclenchant une campagne de marches et de contre-marches. Et ce, sur les mêmes bases juridiques que celles sus indiquées. C’est dire que si les mêmes causes produisent les mêmes effets, l’action du Collectif nous fera perdre un temps énorme alors que le délai de la prescription a commencé à courir.
Ne serait-il pas mieux de privilégier la piste des témoignages même anonymes qui pourraient faire avancer le dossier.

Une piste ouverte par le procureur général Abdoulaye BARRY et qui s’est révélée jusque-là infructueuse. Pire, tous ceux qui étaient censés faire "sauter la République" se sont dégonflés, une fois franchie la porte de "Wens". De là à dire que la République n’est pas coupable, il n’y a qu’un pas à franchir.

Ce d’autant que certaines pistes chaudes ont été abandonnées avant toute investigation sérieuse. On en arrive à croire que cet activisme du Collectif est lui-même suspect, la "quête" apparaissant purement politique. "Blaise COMPAORE à bas" voilà le refrain le plus prisé par des marcheurs dans un dossier de justice. Existe-t-il un seul soupçon d’indice sérieux qui puisse incriminer Blaise COMPAORE dans cette affaire ? Si c’était le cas il y a longtemps qu’on l’aurait su car se serait faire injure au Collectif que de penser qu’il soit passé à côté sans le débusquer.

Si comme le dit le président Halidou OUEDRAOGO à propos de Blaise COMPAORE ("nous n’avons jamais été en guerre" a-t-il soutenu dans Fasozine, n°4, août-septembre 2005) il n’y a pas d’animosité personnelle entre eux, il importerait que le Collectif laisse le juge travailler en paix quitte à l’éclairer pour la manifestation de la vérité. Que chacun fasse preuve de bonne foi en somme.

Par A lpha YAYA

L’Opinion

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