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Sortie de crise en Côte d’Ivoire : Un pas en avant, plusieurs en arrière

Publié le jeudi 10 août 2006 à 07h50min

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Pauvre Côte d’Ivoire ! C’est le soupir que l’on ne peut s’empêcher de pousser une fois de plus, au regard du blocage du laborieux processus de paix qui se profile à l’horizon. Après la fin de la foire d’empoigne qui a caractérisé les audiences foraines dans la partie gouvernementale, l’on espérait être enfin sorti de l’auberge.

Un espoir conforté par la rencontre entre les jeunes Houphouëtistes et les jeunes Patriotes qui ont décidé sagement d’enterrer la hache de guerre brandie de part et d’autre, soit pour perturber les fameuses audiences , soit pour assurer leur tenue. Mais c’est sans compter avec certains acteurs qui semblent décidément allergiques à la paix.

L’accalmie observée est en passe de prendre fin avec la dernière sortie du chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. En effet, à l’occasion du 46e anniversaire de l’accession de la Côte d’Ivoire à la souveraineté internationale, le numéro 1 ivoirien a sacrifié à la tradition en délivrant un message à la Nation. Et c’est dans cette adresse qu’il a déclaré tout de go qu’il restera dans son fauteuil jusqu’à l’élection présidentielle prévue en fin octobre 2006, dont on doute maintenant du respect des délais.

Le magistrat suprême de la Côte d’Ivoire aurait abordé les problèmes de fond qui assaillent son pays qu’il n’y aurait pas eu la levée de boucliers qui a suivi sa prestation. Cette malheureuse sortie n’est pas nouvelle, et le message délivré, comme pour reprendre une expression du show-biz, est un disque rayé. Mais l’inédit, c’est quand le président ivoirien déclare que les audiences foraines ne seront pas des lieux de délivrance de certificats de nationalité. Comme si cela ne suffisait pas, ont été aussi invalidés les certificats déjà délivrés.

Il n’en fallait pas plus pour mettre en ébullition la classe politique dont certains acteurs n’hésitent pas à qualifier la sortie du chef de l’Etat de maladroite, de facteur de division plutôt que de rassemblement, et le message de trop inopportun pour une fête nationale. De toutes les réactions, c’est celle des Forces nouvelles qui inquiète le plus. En effet, Guillaume Soro et les siens ont suspendu leur participation au dialogue sur le désarmement, mettant du même coup en veilleuse le programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) des anciens combattants et autres miliciens mis en place par l’ONU.

Au même moment, c’est le peu d’acquis engrangés, surtout depuis l’arrivée du Premier ministre de consensus, Charles Konan Banny, qui est menacé de disparition. Pauvre Côte d’Ivoire ! Quand connaîtra-t-elle la paix qui l’a tant caractérisée depuis longtemps ? L’on se demande ce que le pays de feu Houphouët Boigny a bien pu faire pour mériter un tel sort. Il faut être d’un optimisme rude à toute épreuve pour croire à un retour de la paix en Côte d’Ivoire.

La classe politique veut-elle réellement une sortie de crise, elle qui semble avoir pris en otage tout le pays en mettant au premier plan ses intérêts égoïstes ? D’où la proposition de certains de congédier l’actuelle classe politique pour laisser la place à de nouvelles têtes. Pour l’instant, 3 scénarios sont envisagés par la fameuse communauté internationale à savoir, garder l’attelage actuel, maintenir Laurent Gbagbo au pouvoir après le mois d’octobre, mettre en selle Charles Konan Banny pour assurer la transition, et enfin mettre la Côte d’Ivoire sous tutelle internationale.

La communauté internationale qui semble, en Côte d’Ivoire, se reduire à la seule France, et qui n’a véritablement pas fait preuve de fermeté dans la mise en oeuvre des différentes thérapies de sortie de crise, est attendue dans l’application d’un de ces scénarios. Il faudra qu’elle s’impose cette fois-ci en ayant pour souci de mettre fin au calvaire du peuple ivoirien. Avec la très improbable tenue des élections en octobre, il n’y a plus de place pour les louvoiements.

Car, la Côte d’Ivoire est à la croisée des chemins. Il est temps de tirer les leçons des errements et de la mollesse du passé qui ont entraîné et installé durablement la chienlit. Car, si la communauté internationale avait tapé du poing sur la table, rappelé à l’ordre ceux qui mettent des bâtons dans les roues du processus, nul doute que l’on parlerait aujourd’hui de cette crise au passé.

Hélas ! Elle ne l’a pas fait, et le camp présidentiel, avec son chef accroché à la légalité du pouvoir en oubliant qu’il a perdu toute légitimité aux yeux de la majorité des Ivoiriens, n’entend pas mettre fin à l’exploitation de certaines lacunes de la Constitution, ramenant ainsi chaque fois le processus de paix à la case départ. Il est à espérer que pareille attitude ne sera plus tolérée.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 10 août 2006 à 12:34 En réponse à : parti pris...

    Oui mais... Oui le number1 ne lache pas le morceau mais si la situation était aussi simple que le decrit l’article, nul doute que les Nations Unis auraient pu résoudre le probleme.
    Je regrette que les tergiversation du Nord ne soient pas relatée dans cet article avec une démilitarisation laborieuse et sans cesse pontuée par des nouvelles exigences.
    Ceci etant dit sans dédouaner Gbagbo de ses propres responsabilités

  • Le 11 août 2006 à 17:38 En réponse à : > Sortie de crise en Côte d’Ivoire : Un pas en avant, plusieurs en arrière

    Une bonne intention de rédaction mais beaucoup de nullités dans cet article que j’ai pourtant lu jusqu’à la fin.
    Soyez un peu plus constructifs plus tard en présentant les blocages de part et d’autre de la zone de confiance. Je ne doute pas que votre proximité de la zone de la rebellion en soit pour quelque chose sur votre laxisme à critiquer l’autre versant du conflit. Je suis ivoirien, du sud me diriez vous, mais pourtant je ne suis pas du FPI. Je ne cautionne pas non plus les mauvais actes posés par le FPI. Mais je n’aime pas non plus l’hypocrisie des rebelles qui n’a que trop duré. Un pas en avant, plusieurs revendications dont certaines non reconnues. Ouvrez les yeux, bientôt Soro reviendra avec sa baguette magique aussi pour une autre revendication.

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