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Madson Junior : Un petit dans la cour des grands !

Publié le mercredi 2 juin 2004 à 12h19min

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Le Hip Hop évolue, il bouge au Faso. De grands noms comme Smockey, Yeleen, Wed Hyak pour ne citer qu’eux, en sont les principales figures de proue. Ils chantent tant et si bien qu’ils suscitent de nombreuses vocations.

Désormais, Madson Junior le "bébé rappeur", leur a emboîté le pas. C’est un artiste plein de punch qui émerveille actuellement plus d’un mélomane avec son album le "droit d’espérer". Un droit qui selon lui, devrait être reconnu à tous les enfants car "l’enfant est l’avenir du monde".

"Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années" , dit-on. Cette assertion est exactement illustrative de l’immense talent du petit Madson Junior. Tenez. Il a tout juste 9 ans et est en 2e année du cours préparatoire (CP2). De petite taille, il a une allure vive et un sourire charmeur.

Le visage rayonnant de joie, il a foi en l’avenir. Ses débuts avec la musique remontent aux années 2001-2002 pendant lesquelles il participait à des concerts au Centre culturel français (CCF). Au cours justement d’un de ces concerts, il rencontrera une personne qui fera pratiquement de lui ce qu’il est aujourd’hui.

Madson et Aïcha Junior

"Ainsi", se souvient Madson Junior "au cours d’un concert de Rap au CCF, pendant que je dansais et toastais sur la scène, dans le public, une dame semblait beaucoup apprécier ma prestation". La dame en question, c’est Aïcha Junior, directrice de Deni Show international. "Effectivement, il a tout de suite retenu mon attention car il était très éveillé et d’une dextérité époustouflante sur scène", corrobore-t-elle.

Puis tout ira très vite dès cet instant. Aïcha découvrira au fil des jours en Madson un véritable génie pour la musique et singulièrement le RAP. Poussé par elle ne sait quelle force, elle décidera de lui donner sa chance, de faire de lui une star. Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître, car Madson était simplement "génial".

"Le droit de rêver" ou la sortie de l’ombre

Après un travail de titan avec Smockey, Yeleen... le premier album de Madson Junior "le droit de rêver" vit le jour. Avec cet opus, le "bébé rappeur" s’est taillé une place de choix dans le Gotha "rapologique" burkinabè. C’est un véritable chef-d’œuvre où Madson joint quelques fois sa fluette voix à celles des grands ténors du RAP. Le résultat est magique. La mélodie ne peut laisser indifférent et les thèmes font effectivement rêver : (la fête, l’amour, l’importance de la mère...). A contrario, ils stigmatisent également certains comportements irresponsables (ivrognerie).

Avec un travail d’une telle qualité, Madson Junior s’est vu décerner le 5e prix du clip d’or 2004. "J’ai été très content de ce prix car cela veut dire que beaucoup de personnes aiment ce que je fais". Parole de Madson. Cela est d’autant plus vrai qu’il ne se passe pas un jour sans coup de fils "intempestifs".

Mais là où le bât blesse, c’est que "de nombreuses familles nous harcèlent pour que Madson vienne jouer à l’anniversaire de leurs enfants. Nous sommes désolés mais Madson n’est pas un artiste d’anniversaires. A vouloir le déplacer partout, il finira par ne plus rien supporter", assène Aïcha Junior. La solution résiderait selon elle dans l’achat de la cassette : "Le droit de rêver". Il faut effectivement soutenir et encourager Madson Junior déjà reconnu et adulé au-delà de nos frontières (Dakar, Suisse...).

Au plan national, Madson Junior prévoit son premier "big concert live" pour le 12 avril prochain. Mais en attendant cette échéance, il s’active dans le travail scolaire ; étant convaincu de l’utilité de l’école.

Aux enfants qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école et/ou qui malheureusement se trouvent dans la rue (comme lui à une certaine époque), avec pratiquement des larmes aux yeux, il dit : "Je souhaite que Dieu vous aide à rencontrer quelqu’un qui changera le cours de votre existence". Un cri de cœur qui vient rappeler une fois de plus avec acuité la nécessité de protéger les enfants des affres qui pourraient dangereusement hypothéquer leur avenir.

La loi morale de la perfection (aime ton prochain comme toi-même) exige de ne pas les réduire en des marionnettes à qui on "dessinera le dessin de leur destin". Tous les enfants burkinabè devraient pouvoir chanter à l’unisson avec Madson Junior :

Ici au Faso, chacun a son Noël
Chacun a son cadeau...

Bon vent donc à Madson, pour le bonheur des enfants !

Arsène Flavien BATIONO
Sidwaya

P.-S.

Contact : denishow@hotmail.com

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