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Israël/Hezbollah : Que de vent pour une si maigre moisson !

Publié le lundi 7 août 2006 à 07h49min

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Cela fera un mois le 12 août, que le Liban subit les foudres de son puissant voisin du sud, Israël. Bientôt un mois donc que le ballet diplomatique est engagé entre les capitales arabes, occidentales et bien sûr l’incontournable Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’enfin les armes se taisent.

On se souviendra ainsi des quelques visites à Tel Aviv, menées au pas de charge par Condoleeza Rice, la dame de fer du Département d’Etat américain. Mais on gardera surtout en mémoire les multiples va-et-vient hypermédiatisés effectués ces dernières semaines en direction de Beyrouth tantôt par le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste Blazy, tantôt par le Premier ministre lui-même, Dominique de Villepin. Preuve que Paris reste très fidèle à ses amis arabes et tient, en ces temps troublés, à garder la main dans la partie délicate qui se joue actuellement dans cette région du monde. C’est sans doute ce qui a motivé le trust entre les diplomates français et leurs homologues américains détenteurs, il faut le dire, des cartes majeures et par conséquent les plus aptes à faire bouger les choses du côté de Tel Aviv.

Cette association diplomatique de circonstance semble avoir porté des fruits, une semaine après le massacre de civils dans la localité libanaise de Canan, avec l’annonce ce week-end de l’accord conclu entre Paris et Washington, sur un projet commun de résolution des Nations unies, appelant à la cessation des hostilités au Liban. Ce projet appelle à une « cessation complète des hostilités ». Il demande au Hezbollah d’arrêter immédiatement ses attaques et à Israël de mettre un terme « à toutes ses opérations militaires offensives ».

Ce texte, présenté aux membres de l’exécutif onusien, devra franchir l’obstacle redoutable de sa mise en œuvre effective. Et c’est là que le bât blesse. En effet, si pour certains, à l’instar du président Bush, informé durant le week-end dans son ranch texan, le contenu de la résolution est « satisfaisant », pour d’autres, au contraire, la diplomatie franco-américaine est encore très loin du compte.

La partie libanaise, sans toutefois rejeter catégoriquement le projet, regrette, entre autres reproches, que ce texte n’appelle pas à un retrait des soldats israéliens qui se trouvent présentement sur son territoire. Le voisin du sud, lui, se dit plus favorable à l’emploi du terme « cessation des hostilités » en lieu et place de l’arrêt immédiat des combats, suivi d’un cessez-le-feu, appelés jusque-là par la France. Il insiste pour garder le droit de riposter à toute attaque du Hezbollah, le Parti de Dieu. Par ailleurs, Tsahal n’a pas caché son intention d’en finir une fois pour toutes avec le groupuscule dirigé par Le Cheick Hassan Nasrallah, projetant d’asséner dans les prochains jours « un coup sévère » aux capacités d’action de son ennemi juré.

Dans un tel climat de méfiance et de défiance, on est en droit de se demander quelles seront les chances d’application de cette résolution, surtout quand on sait que l’Etat d’Israël, fort de son parapluie américain, n’a pas la réputation de respecter la moindre injonction émanant du Conseil de sécurité.

Ainsi, toute cette agitation diplomatique, menée tambour battant ces dernières semaines par les plus hautes personnalités de l’Exécutif français, aura fini par porter des fruits, avec l’appui non négligeable, il faut le dire, des Américains, véritables maîtres du jeu au Moyen-Orient. Cet accord, si tant est qu’il parvienne à se concrétiser sur le terrain, constitue une véritable lueur d’espoir pour les populations décimées et tétanisées par la terreur des bombardements.

Une première étape semble avoir été franchie, ne serait-ce que du point de vue des diplomates, qui ne devront pas se satisfaire de cette maigre moisson, obtenue, il est vrai, avec force agitations, surtout de la part des négociateurs français, qui n’ont pas hésité, parfois au péril de leur vie, à survoler les ruines encore fumantes des villes libanaises. Reste donc pour ces diplomates associés à transformer l’essai pour qu’enfin les armes se taisent entre le Pays du cèdre et son vindicatif voisin du sud.

Observateur Paalga, La rédaction

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