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Réquisitoire de non-lieu : Pourquoi est-il si royalement ignoré ?

Publié le samedi 5 août 2006 à 08h16min

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Voilà un document qui aurait dû constituer le centre moteur de tous ces écrits et déclarations enflammés qui pullulent dans la presse. Mais que nenni ! Il est ignoré comme s’il n’était pas le document référentiel de l’affaire Norbert Zongo. C’est le fruit du travail d’un juge ayant consacré pendant des années, son énergie et son savoir-faire à essayer de dénouer un écheveau.

Le résultat auquel il est parvenu est bien la preuve qu’il travaillait et que le dossier a bel et bien été étudié suivant une rigueur intellectuelle et avec professionnalisme. Il a même fait preuve d’un zèle excessif puisqu’il l’admet lui-même, il n’a inculpé Marcel Kafando que pour organiser une confrontation entre lui et le témoin Racine Yaméogo.

Sinon cette inculpation n’avait aucun fondement juridique, les preuves brandies en son encontre n’étant que circonstancielles. En outre, il y est écrit que le premier témoignage du sieur Racine devant la commission d’enquête indépendante disait sans l’ombre d’un doute qu’il se trouvait en compagnie de Marcel le 13 décembre 1998.

Pourquoi alors a-t-il jugé opportun de se rétracter ? Son argumentation laisse tout simplement pantois. C’est parce qu’il avait peur et parce qu’il avait été enlevé manu-militari par les gendarmes pour être présenté à la CEI alors qu’il était aux obsèques de son père.

Une explication un peu tirée par les cheveux sachant que la CEI de par sa composition était plutôt la structure à même de recueillir les témoignages les plus fiables. S’il a pu devant celle-ci confirmer l’alibi de Marcel, sa volte-face devant le juge devient, comment ne pas l’admettre, suspecte.

Enfin, le document établit clairement le gros mensonge de Racine Yaméogo lorsqu’il dit avoir été enlevé sur la tombe de son père à Koudougou pour être conduit devant la commission alors que la veille de cette inhumation il était à Ouagadougou au Conseil de l’entente aux environs de 23 heures afin de se voir sommer par Marcel de confirmer son alibi.

Difficile de croire que son père soit décédé et que Marcel l’oblige à être au Conseil de l’entente au lieu d’être à Koudougou. A chacun de se faire son opinion. Une vraie mine d’or donc que ce réquisitoire et on ne peut comprendre pourquoi il a été snobé par tous ces plumitifs de circonstances.

Soulmeymane KONE

L’Hebdo

P.-S.

Lire le dossier :
Affaire Norbert Zongo

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