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Mawndoé et Smarty : "Nous avons été floués lors de Yeleen tour"

Publié le vendredi 4 août 2006 à 07h42min

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Smarty et Mawndoé du groupe Yeleen sont des icônes de la musique rap de notre pays et les mieux connus dans la sous-région. Le groupe était en France pour l’enregistrement d’un de leurs albums destiné au marché européen. Nous les avons rencontrés pour en savoir plus. Une exclusivité qui ne manque pas d’intérêt.

Parlez-nous de votre récent voyage en France.

Smarty : Nous étions en France, plus précisément à Lyon pour l’enregistrement de notre premier album pour le marché européen. Parce que, selon les spécialistes, nos albums ne répondaient pas aux normes européennes. C’est pourquoi notre producteur, Music trade, nous a fait enregistrer dans un studio à Lyon.

Comment vous vous êtes rencontrés ?

Mawndoé : Grâce à un Ivoirien, nous avons rencontré le responsable de notre maison de production. Depuis trois années, nous étions en contact.

Vous y avez enregistré un album de combien de titres ?

Mawndoé : Nous avons fait dix-huit titres et nous repartons dès septembre avec trois autres titres. C’est à la maison de disque de décider du nombre de titres à sortir.

L’album contient-il des titres inédits ?

Smarty : Nous n’avons enregistré que des titres connus ici, mais avec des différents arrangements. Yeleen est assez connu sur le marché africain, mais c’est notre premier album en ce qui concerne l’Europe. C’est un album enregistré entièrement en live avec tout de même un peu de changements.

Etes-vous parti avec des arrangeurs burkinabè pour conserver votre style dans cette œuvre ?

Mawndoé : Notre musique n’a pas été dénaturée. Nous avons bénéficié de l’apport d’un directeur artistique qui coordonnait l’enregistrement.

Avez-vous travaillé avec des artistes français sur cet album ?

Smarty : Nous avons enregistré l’opus dans le plus grand studio de Lyon qui appartient au groupe "Le Peuple de l’herbe". Nous avons travaillé avec un ingénieur de son assez connu, Nicolas Matandreno.

Que retenez-vous de cette expérience lyonnaise ?

Smarty : J’ai été impressionné par le sérieux et la rigueur du travail. Nous travaillions chaque jour de 9 heures à 20 heures. L’artiste est respectée là-bas.

Mawndoé : En plus du sérieux dans le travail, nous nous sommes sentis galvanisés à cause de la confiance que nos collaborateurs lyonais ont suscitée en nous.

Vous avez parlé du live. Est-ce que la collaboration de Yeleen avec le groupe Kalyanga a servi ?

Smarty : Cela a été à la base de la confiance placée en nous par notre producteur. Notre expérience du live avec le groupe Kalyanga nous a beaucoup aidés. Ce qui a amené le producteur à nous faire enregistrer en live. Aujourd’hui, même en Europe, beaucoup d’enregistrements sont faits par programmation.

Parlons maintenant de "Dar-es-Salam" ; Comment se porte l’album ?

• Mawndoé : Je dirai ma satisfaction concernant cet album. Pour les ventes, c’est Walib qui peut en parler.

D’aucuns disent que vous avez fait l’apologie de Blaise Compaoré dans cet opus. Que répondez-vous ?

Smarty : On dit que la charité bien ordonnée commence par soi-même. Nous avons voulu envoyer un message de paix et non de mendicité. Nous ne regrettons pas d’avoir parlé de Blaise Compaoré dans cet album. La polémique sur la chanson parlant du président Compaoré est due à la fin de ce titre. C’est dit dedans "amicalement vôtre", mais beaucoup ont entendu amicalement "Votez Blaise Compaoré".

Mawndoé : Beaucoup de personnes n’ont pas pris le temps d’écouter la chanson. C’est de bouche à oreille que tout est parti. Je demande à ces personnes d’acheter l’album pour bien l’écouter.

Il semblerait que vous avez maille à partir avec des animateurs ; qu’en est-il ?

Smarty : Il n’y a pas de différends entre animateurs et nous. Mais chez nous, lorsque tu as un problème avec quelqu’un, il attend la sortie de ton album pour te le dire.

Vous avez maintenant un nouveau staff. Pourquoi vous vous êtes séparés d’Oumarou Sanfo, votre ex-manager ?

• Mawndoé : Il y a un proverbe qui dit que les hommes ne sont pas comme l’eau de la rivière qui doivent couler toujours ensemble. Nous avons vécu de très belles choses avec Sanfo. Nous nous sommes séparés parce que nous n’avions plus les mêmes points de vue.

Smarty : La musique est une entreprise. La plupart de nos spectacles sont organisés par Yeleen. J’estime qu’il faut tirer des dividendes des investissements. Pour cela, nous avons choisi des jeunes pour nous accompagner ; mais si cela ne marche pas que faire ? Pour moi, on ne change pas une équipe qui gagne, mais si cette équipe perd tout le temps, il faut des rectificatifs.

N’est-ce pas cette histoire de tickets parallèles (faux) à l’occasion de "Yeleen tour" et du concert au stade Municipal qui a été à la base de cette séparation ?

Mawndoé : Nous n’avons jamais vu Oumarou Sanfo en train de vendre des tickets. C’était un staff qui nous accompagnait pendant le "Yeleen tour". Nous avons mis plus d’un million dans cette tournée. A la fin nous nous sommes retrouvés avec exactement le montant investi. Ceux qui nous ont trahis se reconnaissent. Nous avons trouvé des tickets de Fada à Bobo-Dioulasso, ceux de Ouahigouya à Tenkodogo. A la fin de la tournée, c’était un fiasco financier. Nous avons fait confiance à des personnes malhonnêtes.

Smarty : L’histoire a commencé à Bobo-Dioulasso. Le théâtre de l’Amitié était plein à craquer. A la fin du spectacle, on nous dit qu’il y a eu de faux tickets. Nous sommes revenus vers cinq heures du matin devant les portes du lieu de spectacle, nous y avons découvert des souches des tickets de l’étape de Ouahigouya. Ces tickets ont été vendus. Or, seul le staff avait en sa possession les tickets de Ouahigouya. C’est la première fois que nous en parlons. Je sais que nous avons rempli le stade.

Quels étaient les membres de votre staff au moment de la tournée ?

Smarty : Je peux citer Oumarou Sanfo, Walib, Gaston Palé, Télesphore Bationo, etc. Cette expérience nous a servi parce que nous avons été marqués. Le concert du stade Municipal, malgré le fiasco financier, nous a donné une certaine crédibilité. Aujourd’hui nous avons un nouveau staff et les choses marchent. Je vous dis qu’avec ce staff, nous avons gagné cinq fois plus financièrement à l’occasion des 72 heures de "Dar-es-Salam" qu’au concert du stade.

Revenons au groupe Kalyanga. Comment s’est faite votre rencontre avec le groupe ?

Smarty : C’est un groupe que nous avons croisé lors des grands Prix de la musique burkinabè. Mais tout est parti d’un concert au Centre culturel français. Nous leur avons proposé de nous accompagner pour ce concert. C’est ce concert en live avec ce groupe qui nous a permis de décrocher notre tournée en Suisse. Ce sont des jeunes qui se battent.

Vous avez créé Waga Ndjam ; quelles sont les raisons réelles de la mise en place d’une telle structure ?

Mawndoé : Ce sont nos expériences qui sont à la base de la création de cette structure. Nous avons été victimes de beaucoup de choses. C’est Walib qui s’occupe, avec d’autres jeunes, de cette structure. L’objectif est d’aider d’autres artistes. Le cas de Sissao nous motive à continuer l’aventure.

Que pensez-vous de la polémique suscitée par le Kundé d’Or 2006 ?

Mawndoé : Je comprends bien le public. C’est aux organisateurs des Kundé d’ouvrir les yeux pour tenir compte des réactions du public. Il y va de la crédibilité des Kundé.

Smarty : Ce sont des professionnels qui ont été choisis pour désigner le Kundé d’Or. Cela ne doit pas créer des polémiques dans notre musique. Alif et Smockey sont de bons amis. Les artistes doivent être au-dessus des trophées. Nous avons vécu la même chose aux Koras.

Qu’est-ce qui s’est passé aux Koras ?

Smarty : C’était clair que nous n’allions pas gagner. Les organisateurs connaissaient les lauréats. Lorsque nous sommes arrivés, les choses étaient déjà claires. Si nous le savions, nous n’allions pas organiser un concert pour solliciter l’appui des mélomanes. Heureusement, Madson Junior a pu relever le défi. (NDRL : situer le contexte).

Avez-vous des projets immédiats ?

Smarty : Nous repartons en France en septembre pour le festival de Limoges et nous profiterons pour finaliser l’album. Je signale que si tout va bien Yeleen tour 2007 sera pour Avril 2007.

Alassane Kéré alassanekere@yahoo.fr

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 8 août 2006 à 18:12, par VENEGDA Kassoum En réponse à : > Mawndoé et Smarty : "Nous avons été floués lors de Yeleen tour"

    Je fellicite le groupe yellen qui continue de nous faire réver ! merci à vous. Je suis Kassoum VENEGDA plus connu sous pseudo de venbikass. Je vis en france avec ma femme (une française) et nous sommes des fans de yeleen. On s’est souvent rencontré au CCF ; j’espère que l’album européen les fera connaitre audelà de nos frontières. Je profite de l’occasion pour les inviter lors de leur passage en france chez nous à paris pour parler un peu du show biz au pays. Aussi il est temps pour eux d’avoir unsite regulièrement mis à jour pour leur fans ! quant à votre problème avec salif on dit que lorsque la rivière change de direction les crocodiles en font de même. S’il ya des gens qui veulent vous nuire, n’esitez pas à vous en debarrasser !Je vous laisse mon mail : venbikass@yahoo.fr vous le publier ça me fera plaisir d’avoir des réactions !

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