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Dialogue inter-togolais : Blaise Compaoré for ever ?

Publié le jeudi 3 août 2006 à 07h06min

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B. Compaoré et G. Eyadema

« L’incontournable, Blaise » titrait bien à propos notre confrère L’Observateur parlant du choix à l’unanimité du président Blaise COMPAORE comme médiateur dans la résolution des problèmes « pendants » au TOGO. Ainsi, après plusieurs « rounds » autour de la table de négociations où des problèmes ont trouvé des pistes de solutions, il fallait pour les frères togolais, passer à la vitesse supérieure, d’où la nécessité de trouver un médiateur de consensus.

Mais sur qui porter le choix dans un contexte fait de méfiance et de suspicion ?
Finalement les protagonistes ont compris qu’il ne fallait pas chercher loin un médiateur qu’on a à côté et qui maîtrise le dossier : Blaise COMPAORE naturellement !

L’oiseau a beau voler, il reviendra se poser sur l’arbre », dit l’adage. Une marge qui sied au choix du président du Faso par les protagonistes du dialogue-inter togolais.
« Nous sommes parvenus à 80% de règlement des questions pendantes. Au lieu de passer encore des séminaires entre nous à discuter, il s’est dégagé de façon consensuelle, qu’on fasse recours à une facilitation... A la fin, l’unanimité a été faite autour de la personnalité de Blaise COMPAORE », a laissé entendre Me Yawowi AGBOYIBO, président du bureau du dialogue à sa sortie d’audience avec le président du Faso.

On se souvient que du temps de feu, le président Gnassingbé EYADEMA, Blaise COMPAORE avait été sollicité pour aider les fils du Togo à se mieux écouter et comprendre ; ce qu’il a réussi. A la disparition du père, lorsque le fils maladroitement s’était emparé du pouvoir avec l’aval de l’armée togolaise créant une crise socio-politique grave dans le pays, les sages conseils du président du Faso ont certainement permis d’éviter l’irréparable et les choses se sont relativement normalisées dans ce pays qui n’a que trop souffert de la déchirure entre ses fils.

Blaise COMAORE connaît bien la situation en ce pays frère et voisin, il connaît les acteurs politiques ; qui donc mieux que lui peut jouer à la médiation entre eux ? En réalité, les protagonistes togolais ont fait fi des considérations politico-politiciennes pour ne voir que non seulement l’intérêt supérieur de leur pays mais aussi le back ground du nouveau facilitateur et sa capacité légendaire d’écoute et de dialogue.

Le président du Faso, on le sait, en grand homme d’Etat, parle peu mais écoute beaucoup. C’est d’ailleurs l’une des qualités naturelles d’un grand homme.
Or pour jouer efficacement le rôle de facilitation, il faut non seulement avoir la patience mais aussi une capacité d’écoute très poussée. Blaise COMPAORE étant un concentré de toutes ces vertus, son choix ne pouvait qu’être judicieux.

Si Blaise COMPAORE a pu amener des dinausores politiques comme EYADEMA père et ses opposants Me Yawowi AGBOYIBO du CAR et M. Gilchrist OLIMPIO de l’UFC et bien d’autres acteurs de la scène politique togolaise à savoir-raison garder et à accepter des compromis pour le bonheur des Togolais, c’est qu’il est un homme exceptionnel.

Dans tous les cas, Blaise COMPAORE en acceptant ce nouveau défi de facilitation reste dans sa logique jamais démentie : celle d’apporter sa contribution même modeste, dans la résolution des conflits en Afrique.

« Interpellé dans son écartement meurtrier et sa conscience bafouée, notre continent doit démontrer sa maturité et sa capacité à imaginer les mécanismes du retour à la quiétude. Les initiatives ne manquent pas, qui vont de la médiation, inspirée par nos traditions, à la mise en place d’instruments politiques de règlement pacifique des conflits, dont la vocation à terme est de faire émerger une véritable culture de la paix. Le Burkina Faso s’efforce de faire face à son devoir.

Il a abrité plusieurs rencontres de médiation entre parties en conflits dans les pays voisins. Les résultats ont été souvent concluants, parfois mitigés en fonction de la réelle détermination des protagonistes et de leur volonté d’aboutir à la paix... », Blaise COMPAORE, in les voies de l’Espérance (P.60.61).

La mission de facilitateur du président du Faso ne sera pas chose aisée. Mais pour quelqu’un qui a déjà fait ses preuves sur un continent en perpétuel « mouvement », on ne peut que lui souhaiter bonne chance pour ce nouveau challenge.

Par Ben Alex Béogo

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