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Affaire Norbert ZONGO : Le droit « malmené »

Publié le jeudi 3 août 2006 à 07h24min

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Quand M. Thibaut NANA du RDP disait, au plus fort de la crise née du drame de Sapouy, que celui-ci était devenu un champ de café que certains exploitaient à souhait, tout en fondant le secret espoir que cette crise ne pendra pas fin, il n’avait pas tort. A y regarder de près, certains continuent d’exister et de vivre de ce drame. Pour eux, une solution définitive du dossier signifierait leur « mort politique », pour ne pas dire leur mort tout court.

Il n’y a pas de doute que les politiciens « cagoulés » et autres activistes, en mal de situations troubles et complexes à exploiter, ne pouvaient se satisfaire de la tournure que l’affaire Norbert ZONGO est en train de prendre, avec le non-lieu prononcé en faveur de l’inculpé Marcel KAFANDO. Les certitudes qu’ils ont vainement tenté de faire « ingurgiter » à tous ne sont pas passées comme lettre à la poste, la justice étant raide comme un I et ne mangeant pas de leur pain, il leur faut actionner de plus belle sur ce dans lequel ils sont champions : la délation.

Des « thèses » pour faire croire à l’opinion publique que s’en est fini pour le dossier Norbert ZONGO sont développées avec un cynisme déconcertant. Quand des hommes de droit en viennent à s’asseoir sur les b,a, ba de leur profession et que des hommes de presse refusent de donner l’information juste, peut-on encore douter que quelque chose ourdie quelque part n’a pas marché comme il le fallait ?

A vouloir trop infantiliser le peuple en l’abreuvant de contre-vérités lui rend-on réellement service ? Ces hommes ne se posent même pas cette question, seule importe pour le moment l’atteinte de leur objectif contrarié par la décision judiciaire qui vient d’être donnée. Procureur du Faso et Procureur général ont beau s’expliquer, rien ne semble ébranler les pêcheurs en eau trouble dans leur volonté sordide et manifeste de faire croire qu’avec le non-lieu, le dossier Norbert ZONGO est clos.

Pourtant, il n’en est rien car le seul « suspect sérieux » inculpé par le juge Wenceslas ILBOUDO ne bénéficie que d’un « non-lieu à suivre » au bénéfice du doute qui s’est installé dans les déclarations du seul témoin Jean Racine YAMEOGO.

C’est dire qu’à tout moment, l’action peut être reprise si de nouveaux éléments, de nouveaux témoignages crédibles venaient à être portés ou découverts par le juge instructeur ou le procureur général. Ainsi donc, il suffit seulement que ceux qui « savent tout » et qui le disent dans les maquis et autres gargotes se présentent devant les procureurs avec des preuves, de faits nouveaux pour voir la machine judiciaire se mettre en branle.

Malheureusement ces « savants » préfèrent se taire ou marteler leurs certitudes dans des lieux où ils ont les mille chances de ne pas se faire entendre par qui de droit. On a plutôt l’impression qu’autre chose est visée que le besoin de permettre de retrouver les assassins de Norbert ZONGO. Sinon comment comprendre que les « témoins sérieux » de l’odieux acte soient nombreux, qu’ils foisonnent dans nos villes mais qu’aucun ne veuille avoir le courage de se présenter devant le juge ? Alors, qu’on arrête de tourner les autres en bourriques.

L’affaire Norbert ZONGO est toujours pendante, le dossier grandement influencé par les travaux de la CEI et les manipulations diverses a conduit à une impasse, la piste des six « suspects sérieux » ne donnant rien malgré les efforts du juge d’instruction et les moyens substantiels mis à sa disposition. D’ailleurs, les procureurs qui ont tenu une conférence de presse le 19 juillet dernier ont lancé un appel à toute personne susceptible d’apporter du nouveau afin de permettre de relancer le dossier, de se manifester auprès d’eux.

A bon entendeur donc...

Cependant, il faut se dire que la cabale orchestrée n’a pas besoin des allées de la justice pour s’estomper. Thibaut NANA qui naïvement avait suivi le mouvement dès l’annonce de la tragédie s’est vite ravisé à l’épreuve des non-dits qui entachaient leur action et c’est lui qui nous en donne le fin mot : l’affaire Norbert ZONGO est comme « un champ de café » pour certains ; son aboutissement sonnerait la fin des haricots pour eux. Alors que dire de plus ?

Celui qui disait que la justice s’accommode difficilement à la politique avait bien raison, car à la justice, il y a certainement bien longtemps qu’on a fini par comprendre que les politiciens sont là pour résoudre des problèmes qu’on n’aurait pas s’il n’y avait pas de politiciens.

Par Ben Alex Béogo

L’Opinion

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