Adresse du chef de l’Etat à la nation, défilé, finale de la coupe de l’indépendance du Bénin, ont été les principaux axes de la célébration.

La République du Bénin, à l’instar de nombreux pays africains, est indépendante depuis déjà 46 ans. En effet, c’est le 1er août 1960 que le Dahomey accéda à la souveraineté internationale. Le 1er août 2006 a consacré le 46e anniversaire de l’indépendance du Bénin, le premier présidé par le Dr Thomas Yayi Boni, président élu à l’issue de l’élection présidentielle de mars dernier. Cet anniversaire a été fêté en grande pompe à travers tout le pays et principalement à Cotonou, la capitale économique du Bénin.

L’acte solennel de la célébration a été sans conteste le géant défilé « savamment » exécuté dans la matinée sur le boulevard des Armées à Cotonou. Le président du Faso, Blaise Compaoré « venu encourager le petit frère (NDLR : nouveau président Yayi Boni) et surtout rappeler que les indépendances ont été une des grandes conquêtes des peuples africains », y a assisté. D’autres chefs d’Etat africains étaient de la partie. Il s’agit de Omar Bongo Odimba du Gabon, Oleségun Obansajo du Nigeria, Faure Gnassingbé du Togo, Abdoulaye Wade du Sénégal. La Côté d’Ivoire était représentée par le président du Conseil économique et social (CES) Laurent Dona Fologo et la Guinée équatoriale, par son ministre des Affaires étrangères.

Outre les représentations au sommet, des Etats amis du Bénin, des Forces étrangères ont accompagné leurs frères d’armes béninois au défilé qui a duré plus de 3 heures d’horloge.

Il est 10h 30 mn à Cotonou, 9h 30 mn en temps universel lorsque le chef d’Etat béninois Yayi Boni marque son arrivée sur le boulevard des Armées. Ses pairs, déjà installés se lèvent pour l’accueillir. Après les salutations, le président Boni monte dans le véhicule de commandement paré de rouge, en compagnie du chef d’Etat major général des Armées du Bénin, le Gal Mathieu Boni. Le véhicule va prendre position et passer devant les invités, donnant le top de départ de la parade militaire, les militaires venus d’autres pays d’abord.

Ainsi, se sont succédés le 23e bataillon d’Infanterie de la marine française basée à Dakar, le 11e bataillon de génie d’Anvers en Belgique, le bataillon de soldats sénégalais, le 12e bataillon de soldats togolais, des ghanéens, des parachutistes burkinabè et congolais (Brazzaville), des militaires nigériens. Les Burkinabè, composés de 38 éléments commandés par le capitaine Noufou Sawadogo sont venus du Centre d’instruction des troupes aéroportées de Bobo-Dioulasso, ancienne compagnie de parachutistes commandos.

Les femmes dans l’armée béninoise

A la suite des « étrangers », les corps paramilitaires et militaires béninois sont entrés dans la danse. Les Forces de sécurité et ceux de la Défense (notamment les forces navales, terrestres, aériennes et de la gendarmerie) ont tour à tour défilé d’une allure martiale, suscitant les acclamations du public sorti nombreux. La forte présence des femmes au sein des différentes forces (militaires comme paramilitaires) a surtout attiré l’attention d’autres pays. Les « étrangers » ont pu voir au défilé, les élèves d’une école militaire pour filles.

Cette école, a-t-on appris, existe depuis 7 ans à Natitengou. L’expérience béninoise en la matière, a émerveillé le président sénégalais Abdoulaye Wade. « J’ai été très heureux de voir la participation des femmes et des jeunes filles dans l’armée, la gendarmerie, les douanes, etc., et j’encourage les femmes dans ce sens », a dit le président Wade.

Le défilé du 1er août 2006 à Cotonou a pris fin avec le passage des unités motorisées (deux et quatre roues). Ces unités ont présenté à l’assistance, un échantillon de l’arsenal de guerre de la République du Bénin, notamment des batteries mortiers de 120 mm, des Canons antiaériens de 37 mm, des mitrailleuses de 14 mm 6 en version quatritubes, bitubes et monotube, des canons 76 mm, etc. Dans un régistre plus paisible, les sapeurs-pompiers et le génie militaire ont fait connaître un pan de leur capacité d’intervention.

A l’issue de la parade militaire et paramilitaire, le président Yayi Boni a invité ses hôtes à un déjeuner dans son palais. Au-delà des mets béninois, l’occasion a été offerte aux invités de découvrir la musique traditionnelle et moderne du pays. Dans la soirée, les festivités entrant dans le cadre de la célébration du 46e anniversaire de l’indépendance du Bénin se sont poursuivies avec la finale de la Coupe de l’indépendance entre Soleil FC et Energie FC.

Les axes de développement de Yayi Boni

Par ailleurs, la célébration de l’indépendance au Bénin a commencé la veille du jour « J » avec des offices religieux et surtout le message du président de la République à la Nation. Un créneau emprunté par le chef de l’Etat Yayi Boni pour rappeler à ses compatriotes, trois mois après son investiture (avril 2006) les 4 axes principaux de sa stratégie pour faire du Bénin un pays économiquement et politiquement avancé. D’abord, le président Boni entend restaurer les valeurs morales cardinales et citoyennes de justice, de travail, de solidarité, de respect du bien commun, du sens de l’intérêt général et l’amour pour la patrie.

La seconde ambition de Yayi Boni pour son pays, est de créer de nouveaux pôles de développement et d’assurer la promotion de grappes économiques structurantes à fort effet d’entraînement. Pour y parvenir, il compte réaliser des infrastructures modernes d’accompagnement. Le troisième axe de la politique de gouvernement selon lui, est le développement à la base, dont l’un des instruments de gestion est la décentralisation. La prise en compte des besoins et des aspirations de la femme, de la jeunesse, est le dernier axe à partir duquel Yayi Boni et son gouvernement veulent booster le développement au Bénin.

Le président espère vivement que ces mesures permettront de faire de le bonne gouvernance la chose la mieux partagée au Bénin, d’assainir les finances publiques, de relancer l’économie et de valoriser le capital humain. Toutefois, a-t-il fait remarquer aux Béninois, cette grande œuvre ne peut se réaliser qu’avec une réelle mobilisation et implication des citoyens. Le président de la République et son gouvernement ne peuvent à eux-seuls réussir, parce que « nous ne sommes pas des magiciens ».

Koumia Alassane KARAMA (karamalass@yahoo.fr)
(envoyé spécial à Cotonou)

Sidwaya