Les Etats africains, voire du monde, ont désormais à leur disposition une source d’inspiration en matière de diplomatie et de relations internationales. En effet, l’ambassadeur sénégalais, Amadou Diop, conseilleur diplomatique du président de l’UEMOA, ancien collaborateur direct des présidents Senghor et Diouf, vient de mettre sur le marché un essai intitulé : « Sénégal : repères et grandeur d’une diplomatie ». Acteur et fin observateur de la diplomatie sénégalaise, M. Diop « a pris l’engagement et la décision de mettre sa plume au service de l’humanité, par devoir de partage et par responsabilité de rendre hommage et de témoigner ».

Son regard porte sur les phases senghorienne et dioufienne de la marche diplomatique sénégalaise, bâties sur des fondements géograhique, historique, culturel et militaire. En suivant l’ambassadeur Diop, le lecteur constate que le Sénégal a su développer une diplomatie culturelle et une culture diplomatique pour accompagner les efforts d’édification de la paix.

Dans l’essai, il ressort que « la politique senghorienne en Afrique de l’Ouest est basée sur le respect des équilibres, le gentleman agreement, la parole donnée et le réalisme géopolitique ». Le diplomate écrivain, affectueusement appelé « diplo » par le président Diouf, soutient dans son document que « le président Abdou Diouf s’est inscrit dans la ligne tracée par son prédécesseur et a développé une diplomatie de bon voisinage caractérisée par la retenue, le partage, la jonction des intérêts, la concertation permanente et la complémentarité sous-régionale ». La diplomatie sénégalaise a connu un véritable succès dans le placement des cadres dans la fonction publique internationale.

Comme illustration, a indiqué M. Diop, à l’occasion de la conférence d’évaluation de la déclaration de Bamako sur la démocratie et les droits de l’Homme, « cinq compatriotes se sont succédés à la tribune pour délivrer les messages de leurs organisations : Bouna Sémou Diouf (PNUD), Alioune Senghor (ACP), Bacr Wally N’diaye (Nations Unies), Amadou Diop (UEMOA) et Sidiki Kaba (FIDH) ».

En somme, a souligné M. Diop, « la diplomatie sénégalaise a fait du non-alignement, règlement pacifique des conflits, dialogue, recherche constante de la paix, non ingérence dans les affaires des Etats, solidarité africaine, ouverture au monde » ses principes cardinaux. Pour le directeur général de l’Institut diplomatique et des Relations internationales de Ouagadougou (IDRI), Mouhoussine Nacro, « l’ouvrage est riche en enseignements. Selon lui, ses données peuvent constituer des bases pour la formation initiale et continue des diplomates et autres acteurs des relations internationales.

A travers cet ouvrage de 193 pages paru aux Editions Sentinelles à Dakar, en mai 2006, l’ambassadeur Diop vient de poser un acte essentiel en mettant sur papier l’expérience d’une vie. Il donne des pistes pour la théorisation d’une « diplomatie du développement ».

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)
Issaka SAWADOGO (Stagiaire)

Sidwaya