Les officiers supérieurs ouest-africains du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger, du Togo et du Burkina Faso n’ont pas chômé lors du colloque international tenu du 26 au 29 juillet 2006 à Ouagadougou sur le thème : « Les forces armées et de sécurité dans la prévention et le règlement des conflits en démocratie ». Durant les trois jours, il leur a été servi cinq communications renforcées de débats sur le thème du colloque. Ils ont également animé un panel et participé à des travaux de groupe dans l’optique de mieux prévenir et gérer les conflits dans l’espace ouest-africain.

La première communication a été donnée par le colonel Idrissou Latoundji du Bénin et a porté sur : « Démocratie et paix : quelles responsabilités pour les forces armées et de sécurité ». En substance, on peut retenir de cette communication, un appel à « la mise en place d’un code de conduite des forces armées et au renforcement de l’éducation civique et morale en complément de la formation militaire..., tout en respectant le principe de neutralité et de subordination au politique ».

La deuxième communication, livrée par le colonel Dominique Djendiéré du Burkina, avait trait aux « crises politiques et conflits armés en Afrique de l’Ouest : quels lieux communs ? ».

Ce deuxième communicateur a relevé que : « si la culture démocratique et la bonne gouvernance sont des facteurs essentiels de prévention des conflits, l’éducation civique et morale en constitue le moyen idéal ».

Le lieutenant-colonel Wilke Carl Mathias de la Bundeswher (armée de l’Allemagne) a donné deux communications qui ont porté sur « les forces armées et de sécurité et les exigences d’un code de conduite en démocratie : l’expérience de la RFA » et « Les expériences des forces armées dans la gestion des crises politiques ».

A travers ces exposés, le lieutenant-colonel Wilke a fait observer qu’un « soldat allemand peut être militant d’un parti politique et être élu à tous les postes. Aussi, la puissance du supérieur dans les ordres est limitée et le subordonné peut demander le sens de l’ordre ». La dernière communication relative « au processus de règlement des conflits : dynamiques essentielles », a été donnée par Alain Edouard Traoré. En définitive, il a été mis en exergue par les animateurs de ce colloque international que « la bonne gouvernance est la solution au non-retour des forces armées au pouvoir.

L’amélioration des conditions de vie du militaire constitue une condition majeure pour inculquer la culture démocratique au sein des forces armées ». Pour le chef d’Etat-major général des armées, le colonel-major Ali Traoré qui a présidé la cérémonie de clôture, les forces de défense et de sécurité doivent engager une mutation profonde en vue de créer les conditions d’une bonne gouvernance démocratique. Pour y parvenir, selon Ali Traoré, l’armée doit « accompagner le pouvoir politique dans l’enracinement de la démocratie et la promotion de l’Etat de droit tout en lui étant soumis et observer une totale neutralité dans le jeu politique ».

Il a aussi souhaité le renforcement de la coopération militaire entre les armées et la mise en place d’un code de conduite. « C’est à ce prix que les armées africaines contribueront activement et positivement à la prévention et au règlement des conflits », a souligné le colonel-major Traoré.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)
Abdoul Rasmané ZONGO (Stagiaire)

Sidwaya