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SODEMA-BF/Reporters du Faso : Appel à la mobilisation de tous les journalistes

Publié le lundi 31 juillet 2006 à 07h19min

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"Pour éviter que cet enterrement de première classe" du dossier Norbert Zongo ait lieu, SODEMA-Burkina et Reporters du Faso lancent un appel aux hommes et femmes des médias, à travers la déclaration qui suit.

Le 18 juillet 2006, le juge Wenceslas Ilboudo a rendu une ordonnance de non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo au terme de huit années d’instruction. Huit longues années d’attente pour la manifestation de la vérité sur la mort du journaliste Norbert Zongo. L’arrêt des poursuites contre le principal inculpé apparaît comme le couronnement d’un long processus savamment planifié pour étouffer cette affaire. Cette décision traduit l’incapacité de la justice burkinabè à mener un dossier qui gêne aux entournures l’establishment politique.

La vérité sur ce dossier fait peur. Et ceux qui ont peur ne reculeront devant rien pour épaissir le mystère sur l’assassinat du 13 décembre 1998. Car, ne l’oublions pas, cet assassinat était « la solution finale » pour étouffer une plume qui investiguait sur un dossier sensible, celui de la mort du cuisinier du frère du chef de l’Etat, David Ouédraogo.

Aujourd’hui, l’opinion nationale et internationale, la communauté des journalistes et des défenseurs des droits humains attendent la suite qui sera donnée à l’appel interjeté par les avocats de la partie civile.

au-delà de toute autre considération, Reporters du Faso et la SODEMA-Burkina osent croire que la justice burkinabè profitera de ce recours pour se réhabiliter. Le crime d’assassinat est un fait constitué, et dont personne, la justice y comprise, ne conteste la véracité. Il est donc du devoir des pouvoirs publics de trouver les auteurs, les complices et les commanditaires de la mort violente de notre confrère. Si ce n’est pas Marcel Kafando, qui a assassiné Norbert Zongo, qui est-ce alors ? C’est à cette interrogation que des millions de personnes à travers le monde demandent aux juges de répondre.

Reporters du Faso et la SODEMA-BF lancent un appel à une mobilisation accrue des journalistes burkinabè afin d’éviter que cet « enterrement de première classe » du fondateur de L’Indépendant se réalise. Norbert Zongo était un journaliste, un des nôtres, et c’est pour cette seule raison qu’il a été tué. Si son assassinat reste impuni, alors tous les journalistes du Burkina Faso sont des cadavres en sursis. Le message de la part des auteurs et des commanditaires de ce crime aura alors atteint son objectif : la mort pour ceux qui osent s’attaquer à certaines affaires.

Reporters du Faso et la SODEMA-BF disent non à ce bâillonnement et en appellent à la mobilisation des hommes de médias pour que justice soit rendue sur cette affaire, afin que les ennemis de la liberté de la presse ne triomphent point.

Ouagadougou, le 26 juillet 2006

Pour Reporters du Faso
P/O Le Secrétaire général,
Abdoulaye TAO

Pour la SODEMA-BF,
P/O le Secrétaire général adjoint
Abdoul Wahab NOMBRE

Le Pays

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