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Affaire Norbert Zongo : Rien n’est innocent

Publié le lundi 31 juillet 2006 à 07h18min

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L’affaire Norbert Zongo passionne et ce n’est pas peu dire. Une semaine déjà qu’elle vampirise l’actualité nationale et même internationale, en dépit du poids lourd qu’est la guerre au Liban. Et cette passion dure depuis huit ans et ce fameux jour du 13 décembre 1998.

On se trouve, partant de ce constat, être en présence d’un cas emblématique et qui, quoi qu’on dise profite avant tout aux opposants et à ceux qui sont nombreux se présentant comme des défenseurs de nobles causes. La réponse à la question, "à qui profite le crime" amène à voir que le pouvoir n’y tire aucun avantage sinon qu’il se serait lui-même tiré une balle dans les deux pieds. Parce que le dossier continue de s’incruster, de polluer la situation nationale et le débat public.

Les bons pensants peuvent ne pas admettre que ce quadruple meurtre n’arrange pas le pouvoir, mais les faits sont là, une nuée d’officines connues et obscures s’agglutinent autour et font des pieds et des mains pour le politiser et le maintenir en première ligne. Derrière donc ce dossier se cachait un combat ouvert pour le pouvoir, l’objectif étant d’opérer un changement de main, quitte après à s’entredéchirer dans la gestion.

Le groupement était si hétéroclite qu’on voyait mal le dénouement si par cette fronde sociale ledit changement devenait réalité. Ainsi, la majorité des intellectuels en tout cas, ceux se qualifiant tels, ont à l’époque pris leur plus belle plume, chacun y allant de son talent narratif pour mieux jeter de l’huile sur le feu.

Il fallait juger avant le jugement et ce, uniquement à charge contre le pouvoir d’Etat épinglé par la Commission d’enquête. De l’aveu de certains pourfendeurs, il s’agirait de vite se positionner en choisissant son camp dans la perspective du partage du gâteau, cuit à point.

Restait alors à le sortir du four pour la dégustation et c’est là où les choses se sont gâtées. Aujourd’hui, tous ces déçus de la cueillette d’un pouvoir qui leur a échappé essaient de faire bonne figure. Mais apparemment un ressort quelque part s’est cassé.

Souleymane KONE

L’Hebdo

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